Ce mardi de ma semaine d’ouverture des files marquera notre entrée dans la mélancolie, que nous ne quitterons plus jusqu’à vendredi. J’ai toujours été beaucoup plus touché par ces poèmes emprunts de la mélancolie, parfois même de la profonde tristesse, de leurs auteurs que par des poèmes à connotation plus joyeuse. Je retrouve d’ailleurs cette caractéristique dans de nombreuses œuvres musicales que j’affectionne, quelle que soit leur époque.
Aujourd’hui je veux parler de Joachim du Bellay et son célèbre poème Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage
Ce poème est le plus célèbre de Du Bellay. D’abord enthousiaste à l’idée d’accompagner son cousin, cardinal, à la cour de Rome, le poète déchante bien vite et souffre du mal du pays. Il y restera sept ans, de 1550 à 1557 avant de rentrer chez lui, à Liré, pour cause de maladie. Il décédera trois ans plus tard, en 1560, à sa tablede travail.
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m’est une province, et beaucoup davantage ?
Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine :
Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l’air marin la douceur angevine.
Joachim Du Bellay
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