Je vous signale tout de suite que je vais parler pour ne rien dire.
Oh ! je sais !
Vous pensez « S'il n'a rien à dire... il ferait mieux de se taire ! »
Évidemment ! Mais c'est trop facile !...
Vous voudriez que je fasse comme tous ceux qui n’ont rien à dire et qui le gardent pour eux?
Eh bien, non ! Lorsque je n'ai rien à dire, je veux qu'on le sache ! Je veux en faire profiter les autres !
Eh oui aujourd’hui je vais vous parler de l’un des plus grands génies du jeu de mots et de la dérision : Raymond Devos.
Accompagné d’un fidèle pianiste et partenaire, Raymond Devos est remarqué par Maurice Chevalier qui lui propose de faire sa première partie.
Il se fait alors mime, comédien, musicien, jongleur, équilibriste sur monocycle, prestidigitateur…
Il s’inspire aussi bien de Boris Vian, d’Alfred Jarry que de Jacques Tati. Aujourd’hui, il reste connu comme un magicien des mots.
« Je voudrais voir la mer »
« Vous n’y pensez pas, elle est démontée »
« Quand la remontera-t-on ? » « C’est une question de temps ».
De ces quatre répliques naît la carrière de génie des mots qu’on lui connaît.
A partir de 1956, il interprète avec succès ses sketchs dans différents cabarets au « Cheval d’or », à « L’Écluse » et surtout aux « 3 Baudets ».
Il enregistre également son premier disque 45 tours.
En cette période estivale et pour aider ceux qui ne savent pas où aller passer leurs vacances, Raymond Devos peut vous proposer une destination :
Raymond Devos multiplie les représentations et prend le rythme intensif qui sera le sien durant toute sa carrière.
J’ai eu le plaisir de le voir fin des années 80 dans un petit théâtre à Rouen et j’en garde encore un souvenir inoubliable fait de rire incontrôlable.
Il s’essaya également au cinéma : acteur dans le film de Carlo Rim : « Ce joli monde », et dans le film d’Alejandro Jodorowsky : « La cravate ».
Pour finir un « poème » tout à son image que beaucoup devrait méditer :
Sévère mais juste
Hier soir, je rentre chez moi... Qu'est-ce que j'apprends ?
Que le chat avait mangé la pâtée du chien...
Dehors le chat !
Là-dessus, qu'est-ce que j'apprends ?
Que le chien avait mangé la côtelette de ma femme...
Dehors le chien !
Là-dessus, qu'est-ce que j'apprends ?
Que ma femme avait mangé mon beef steak.
Dehors la femme !
Là-dessus, qu'est-ce que je découvre ?
Que le lait que j'avais bu le matin était celui du chat.
Alors j'ai fait rentrer tout le monde...
Et je suis sorti.
Sévère... mais juste.
Mais c’est beaucoup mieux raconter par son auteur :