Les oiseaux de mauvaise augure ont tort

Eye on the market, Michael Cembales, jp morgan
Extraits

[4] Le point sur les Armageddonistes

L'un de mes plaisirs coupables : souligner les antécédents des Armageddonistes que les médias consultent volontiers pour commenter les catastrophes imminentes auxquelles les investisseurs sont toujours confrontés.

J'ai écrit pour la première fois sur cette « Légion de malheur » en 2019. De 2011 à 2016, ces experts ont tous proclamé à un moment ou à un autre que le ciel nous tombait sur la tête. Nous avons calculé les rendements que les investisseurs auraient manqués en abandonnant les actions au profit des obligations lorsque leurs prédictions se sont réalisées ; la sous-performance qui en a résulté allait de 30 % à 60 % à la fin de 2019.

En 2020, il semble que les Armageddonistes aient été sauvés par une pandémie mondiale. Toutefois, après l'effondrement des marchés en mars 2020, les Armageddonistes ont recommencé à agir de la même manière et ont prédit d'autres catastrophes. Comme le montre le graphique suivant, les marchés ont presque doublé depuis l’Armageddonime du COVID.

Pour être clair, le sentiment des investisseurs est actuellement très haussier, l'Effet de levier est élevé et les marchés intègrent de nombreuses bonnes nouvelles. Je ne serais pas surpris d'assister à une correction dans le courant de l'année. Si l'on se fie à l'histoire, les Armageddonistes choisiront ce moment pour vous dire que la situation va devenir bien pire.

...

12 La plupart des médias préfèrent annoncer des mauvaises nouvelles. C'est en partie le reflet du comportement humain :

Les nouvelles baissières font appel au biais de négativité humain, un sujet étudié par le prix Nobel Daniel Kahneman dans son livre de 2011 sur le cerveau et les instincts de survie humains ;
par le politologue Stuart Soroka qui a illustré la relation inverse entre les ventes de magazines et le caractère positif de leur couverture ;
et dans une expérience de 2014 dans laquelle un journal d'une ville allemande a perdu deux tiers de ses lecteurs les jours où il a délibérément publié uniquement de bonnes nouvelles.

''les marchés réglementés d’Euronext Paris abritent 732 entreprises : 465 sur Euronext et 267 sur Euronext Growth. Une goutte d’eau comparée aux près de 4 millions de sociétés répertoriées par l’Insee ! La cote rassemble en outre beaucoup de grands groupes établis, de PME et ETI (entreprises de taille intermédiaire) dynamiques ou encore de start-up en plein développement.

Soit des fleurons dont la croissance des bénéfices explique en partie pourquoi la Bourse progresse historiquement plus vite que l’économie «réelle».

Aucune présence en revanche sur Euronext des 3,7 millions de microentreprises réparties dans l’Hexagone : restaurants, artisans, boutiques indépendantes, etc.

L’économie «réelle» pullule aussi de PME (148.000) et d’ETI (5.700), bien plus nombreuses que les grands groupes (près de 270).


Que dire du cac 40, baromètre de la Bourse française aux yeux du grand public ? Non représentatives de la diversité de l’économie hexagonale, les quarante sociétés ne reflètent même pas fidèlement le reste de la cote.

La Bourse reflète aussi imparfaitement le poids des différentes branches d’activité de l’économie nationale. Certes, la représentation de secteurs comme la construction (5%) dans le cac 40 est équivalente à leur contribution au pib.

Mais 9% de l’indice sont composés de banques et d’assureurs alors que la finance ne génère que 3,7% de la valeur ajoutée en France, selon l’Insee. Quant au luxe, le Conseil national de l’industrie estime sa contribution directe à 1,7% du pib… pour une pondération de 18,6% dans le cac 40 !


les sociétés du cac 40 sont souvent mieux armées financièrement face aux crises. De fait, la Bourse leur offre un accès facilité aux capitaux (fonds propres et dette). «Cela peut même permettre à ces groupes de sortir renforcés d’une récession, car ils auront pu racheter de petites entreprises en difficulté ou bénéficier de leur disparition», explique Augustin Landier, professeur de finance à HEC.

D’autre part, les entreprises cotées sont généralement bien plus exposées à l’international. Pas moins de 78% du chiffre d’affaires du cac 40 ont été réalisés à l’étranger l’an dernier, selon EY. «lvmh, kering et Hermès dépendent bien plus de l’économie chinoise que française, alors que Dassault Systèmes vend surtout aux États-Unis», indique Christian Parisot, économiste chez Aurel BGC. De fait, la hausse du cours de Bourse de ces valeurs reflète leur capacité à profiter du redémarrage rapide de leurs principaux marchés''

bref la bourse ne reflète qu'imparfaitement l'état de l'économie dans son ensemble.
et encore moins l'état de la planète.

Oui peut-être mais ça ne remet pas en cause ce qui est dit sur les corbeaux …
D’ailleurs, ne pas être coté, c’est un choix pour tout un tas de bonnes raisons pour une PME une fois une certaine taille atteinte.

ce n'est pas un scoop que la bourse monte à long terme. mais il y a quand même des cycles et ceux ci ne sont plus respectés. comme si tout ça était artificiel.
d'ailleurs l'ia booste bien les perfs.
hasard ou réalité

Cembalest ne devrait pas s'inquiéter que certains profitent des + hauts pour vendre ... comme son big boss qui vient de vendre 1.000.000 d'actions de jp morgan au plus haut je crois
Et que d'autres pensent que prendre ses bénéfices n'est pas stupide sans annoncer l'apocalypse.

ps :bon, pour l'instant, le boss en garde 7 millions. Ventes à venir.

tres interessant, merci Trappiste

Kelly, il dit : Je ne serais pas surpris d'assister à une correction dans le courant de l'année.

En résumé, il écrit de se méfier des annonceurs de baisse massive mais il sera vendeur quand même ... digne représentant de la modération ambigue de JPM.

ps pour la petite histoire : modération sauf pour Madoff .. mais lui était anti-Madoff et a refusé d'intégrer du Madoff dans les portefeuilles de sa gestion privée chez JPM car il ne comprenait pas. Excellent choix, respect.

Je peux dire aussi que Jp avait averti du danger des subprimes.