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Il faut savoir que je suis très loin d'être un expert, j'ai du passer que quelques heures de recherches par articles et le but c'est juste de servir d'introduction, de porte d'entrée.
Donc si vous avez des précisions etc, j'en serais plus que ravi ! Et je les rajouterais lors de l'ouverture des files
Je voudrais juste apporter quelques nuances et précisions à la présentation de Elcester entre le courant sceptique et Descartes.
Sextus Empiricus (le sceptique antique le plus connu) présente le scepticisme en insistant sur le fait que le scepticisme est une voie, c'est-à-dire une manière de se conduire, plus qu’un corps de doctrines, c'est-à-dire plus qu’un choix entre des dogmes scolaires et il reprend pour caractériser cette voie, cette manière de se conduire un certain nombre de traits méthodologiques qui ne renvoient pas à des contenus mais des manières de chercher, dont quelle est la plus importante ?
C’est justement le fait que la voie sceptique n’arrête jamais la recherche, sous entendant que tout dogmatisme est un arrêt prématuré concernant un contenu, que le pyrrhonien (Pyrrhon étant l'un des premiers reconnus par le terme « sceptique ») se garde bien de proférer, non il continue de chercher.
C’est quelqu’un qui cherche toujours.
Or si on est rigoureux, cela signifie qu’il n’y a pas d’intermédiaire entre l’ignorance et le savoir mais la recherche, c’est la voie qui dure tout le temps.
Cette « voie chercheuse » est donc suspensive, le sceptique n’est pas donc très résolutif, il ne conduit vers aucune solution, aucune résolution.
Donc être sceptique, c’est avant tout une manière de se conduire, de se comporter qui privilégie l’aporie, la recherche et la suspension du jugement.
Alors que Descartes cherche à établir des vérités. Il ne cherche pas à suspendre définitivement son jugement.
Pourquoi rapproche-t-on autant Descartes du scepticisme ?
Parce qu’il est reconnu pour être celui ayant radicalisé le doute dans les Méditations Métaphysiques et du coup on rattache « Descartes » à « doute sceptique ».
Et du coup, je te rejoins sur la pensée comme première voie de la certitude mais qui a donc une vérité, un contenu.
On sort donc du doute radical grâce au « je pense donc je suis », le fameux cogito.
Par la suite, Descartes reconstruira le monde, le « réel » grâce au concept de perfection qui est en nous et que nous ne saurions « selon lui » produire. Grâce à cette « idée » il prouve l’existence de Dieu, et puis il reconstruit le monde en six méditations et se repose sûrement le septième.
Descartes estime par ailleurs que cet usage du doute est « métaphysique » et doit uniquement être utilisé avec précaution et de manière extraordinaire, et bien se garder de tomber dans toute fantastique où l’on douterait de tout, tout le temps. Il faut faire cette expérience, sans doute une fois dans sa vie pour accéder à certaines pensées, certains Principes, à Dieu reconstruit rationnellement, à l’âme, au corps, à leur union, mais c’est tout.
Dans sa mise en place du doute hyperbolique, il y a un mouvement qui va de la déconstruction de notre rapport sensible jusqu’à la destruction de la logique et des vérités mathématiques.
Il faut bien se figurer que cette expérience est à la limite de la folie et de l’irrationnel.
Pour justement bien distinguer Descartes du scepticisme, il faut juste penser à notre langue, être cartésien, c’est très éloigné d’être sceptique.
Descartes établira sa méthode, ses principes et une science, et une physique des tourbillons totalement farfelue.
Le même mathématicien génial produira des lois optiques de la physique et des chimères scientifiques alors même que la base de sa pensée sont les idées de clarté et de distinction.
Ce qui fait sans doute qu’un même trader génial pourra très bien produire des chimères en trading malgré toute sa rationalité, son travail comportemental, etc.
Elcester, j'aime bien reconstruire les théories philosophiques et les agencements conceptuels. Il y a une proximité assez proche avec le trading surtout dans ce jeu rationnel/irrationnel, excès/mesure, répétition/différence; affect/pensée, pensée/agir ou encore comment le cours introduit il/exprime les évènements du monde? Ou lesquels le cours économique ne voit pas? Par exemple actuellement la bourse est sensible au coronavirus mais pas aux feux en Australie.
En tout cas, tout ce que tu écris est super clair! Je lis tes analyses avec grand plaisir.
bon belle soirée les amis, je vais finir les révisions ce soir, il me reste un gros chapitre à faire 12h de boulot, il faut que je m'y mette je dispatche cela sur ce soir et demain ++
Elcester, Oui je suis sûr que c'est très intéressant mais là, c'est trop costaud pour moi. Je ne dis pas non à une petite vulgarisation de la pensée de Hayden.
Sextus Empiricus (le sceptique antique le plus connu) présente le scepticisme en insistant sur le fait que le scepticisme est une voie, c'est-à-dire une manière de se conduire, plus qu’un corps de doctrines, c'est-à-dire plus qu’un choix entre des dogmes scolaires et il reprend pour caractériser cette voie, cette manière de se conduire un certain nombre de traits méthodologiques qui ne renvoient pas à des contenus mais des manières de chercher, dont quelle est la plus importante ?
C’est justement le fait que la voie sceptique n’arrête jamais la recherche, sous entendant que tout dogmatisme est un arrêt prématuré concernant un contenu, que le pyrrhonien (Pyrrhon étant l'un des premiers reconnus par le terme « sceptique ») se garde bien de proférer, non il continue de chercher.
C’est quelqu’un qui cherche toujours.
Or si on est rigoureux, cela signifie qu’il n’y a pas d’intermédiaire entre l’ignorance et le savoir mais la recherche, c’est la voie qui dure tout le temps.
Cette « voie chercheuse » est donc suspensive, le sceptique n’est pas donc très résolutif, il ne conduit vers aucune solution, aucune résolution.
Donc être sceptique, c’est avant tout une manière de se conduire, de se comporter qui privilégie l’aporie, la recherche et la suspension du jugement.
Ce qu'explique Hayden ici, c'est que le scepticisme à proprement parler considère qu'on peut avoir aucune certitude d'aucune sorte que ce soit. C'est à dire que même ce que l'on croit savoir, nos connaissances, ne sont pas certaines, on peut en douter. Par exemple, on a établis que la terre est ronde. Mais même cette affirmation, selon les sceptiques, est sujet au doute. En somme, on ne sera jamais sûr de rien.
Et la logique des sceptiques est donc qu'il faut en permanence douter, et donc en permanence chercher à prouver la véracité de toute chose. C'est ainsi un processus qui ne s'interrompt jamais puisqu'on ne sera jamais certain de quoi que ce soit. Oui, on peut considérer que c'est absurde, mais c'est la philosophie spectique.
Pour illustrer à quel point cela peut paraitre absurde, Pyrrhon disait que même s'il marchait et s'approchait d'une falaise, il allait continuer de marcher dans cette direction, car en tant que sceptique convaincu, on pouvait douter que cette falaise soit bien réel.
Alors que Descartes cherche à établir des vérités. Il ne cherche pas à suspendre définitivement son jugement.
Pourquoi rapproche-t-on autant Descartes du scepticisme ?
Parce qu’il est reconnu pour être celui ayant radicalisé le doute dans les Méditations Métaphysiques et du coup on rattache « Descartes » à « doute sceptique ».
Et du coup, je te rejoins sur la pensée comme première voie de la certitude mais qui a donc une vérité, un contenu.
On sort donc du doute radical grâce au « je pense donc je suis », le fameux cogito.
Par la suite, Descartes reconstruira le monde, le « réel » grâce au concept de perfection qui est en nous et que nous ne saurions « selon lui » produire. Grâce à cette « idée » il prouve l’existence de Dieu, et puis il reconstruit le monde en six méditations et se repose sûrement le septième.
Descartes estime par ailleurs que cet usage du doute est « métaphysique » et doit uniquement être utilisé avec précaution et de manière extraordinaire, et bien se garder de tomber dans toute fantastique où l’on douterait de tout, tout le temps. Il faut faire cette expérience, sans doute une fois dans sa vie pour accéder à certaines pensées, certains Principes, à Dieu reconstruit rationnellement, à l’âme, au corps, à leur union, mais c’est tout.
Dans sa mise en place du doute hyperbolique, il y a un mouvement qui va de la déconstruction de notre rapport sensible jusqu’à la destruction de la logique et des vérités mathématiques.
Il faut bien se figurer que cette expérience est à la limite de la folie et de l’irrationnel.
Pour justement bien distinguer Descartes du scepticisme, il faut juste penser à notre langue, être cartésien, c’est très éloigné d’être sceptique.
Descartes établira sa méthode, ses principes et une science, et une physique des tourbillons totalement farfelue.
Le même mathématicien génial produira des lois optiques de la physique et des chimères scientifiques alors même que la base de sa pensée sont les idées de clarté et de distinction.
Ce qui fait sans doute qu’un même trader génial pourra très bien produire des chimères en trading malgré toute sa rationalité, son travail comportemental, etc.
Et c'est là qu'il faut démarquer la pensée Cartésienne du scepticisme.
Malgré que Descartes ait introduit le doute méthodique, qu'on peut rapprocher du courant sceptique, avec son "cogito ergo sum" => "Je pense donc je suis"
Il ne considère pas, au contraire des sceptiques, qu'il faille douter de tout en permanence, et donc qu'il est impossible d'avoir de certitude sur quoi que ce soit.
Plutôt que d'établir que rien n'est certain, il va plutôt chercher à déconstruire nos certitudes pour revenir à leur origines. On peut voir cela comme une remise en cause des paradigmes.
Et pour ce faire, il va établir une méthode, qu'on peut retrouver dans son livre "le discours de la méthode" où il établit la manière de revenir aux origines de nos connaissances.
AInsi, on peut difficilement établir que Descartes fait partie du courant sceptique, malgré l'introduction de son concept de doute méthodique.
Les sceptiques ne croient en rien, Descartes remets plutôt en doute les paradigmes existant et va chercher à les confirmer/infirmer en retraçant leur histoire.
C'est simplifié évidemment, mais Hayden c'est bien cela que tu as voulu pointer ?
