Aujourd’hui changement de registre, on va prendre un peu de hauteur…
J’aime particulièrement les oiseaux et j’ai envie de vous faire partager quelques particularités de ces petits volatiles qui vivent si près de nous et dont nous ignorons tant de choses…
Vous savez peut-être que les coucous ont la fâcheuse habitude de s’inviter dans le nid d'autres espèces d'oiseaux pour y déposer leurs œufs. C’est le moyen pour eux de faire élever leur progéniture par d’autres ! Certains coucous vont même jusqu’à éjecter du nid les œufs ou les oisillons légitimes.
Comment lutter contre ces squatteurs indésirables ?
La nature s’adapte en permanence. Sans adaptation, pas de survie. (Ça ne vous rappelle pas le trading ça… ). Ainsi de nombreux oiseaux victimes de ces intrus ont, au cours de l'évolution, "marqué" leurs œufs de signes distinctifs. Autrement dit, ils pondent des œufs avec des motifs pour reconnaître leurs œufs de ceux du coucou.
Une étude, publiée dans la revue Nature Communications, a été menée sur des centaines d'œufs de huit espèces d'oiseaux « victimes » des coucous.
Ces œufs ont été scrutés sous toutes les coutures à l'aide d'un logiciel spécifique qui a permis de caractériser les différentes formes et motifs apparaissant sur la coquille des œufs.
Les résultats montrent que certaines espèces comme le Pinson du Nord ont évolué en pondant des œufs avec des taches et des marques distinctives.
"Les hôtes peuvent se battre contre le coucou par l’apparition de motifs très reconnaissables sur leurs propres œufs, tout comme une banque pourrait insérer des filigranes sur sa monnaie pour dissuader les faussaires", explique Mary Caswell Stoddard, de l'université d'Harvard.
La logique voudrait que les espèces qui pondent des œufs avec plus de marqueurs spécifiques soient moins envahies par les coucous. Mais ce n'est pas tout à fait le cas !! En effet : à malin, malin et demi… Le coucou s’est adapté à la situation et est aussi capable de pondre des œufs ayant un fort mimétisme avec les coquilles stylisées des hébergeurs involontaires. « Un exemple frappant de coévolution dans la guerre des nids ». (Adaptation quand tu nous tiens… )
"Si une espèce hôte développe la capacité de rejeter les œufs de coucou, le coucou améliore sa capacité à pondre des œufs qui correspondent étroitement à la couleur et aux motifs de ceux de leurs hôtes" complètent les auteurs de l'étude.
Bref, pendant que certains tradent peinards devant leurs écrans, c’est la guerre dans les arbres alentours…
Ceci étant dit, et pour réhabiliter le pauvre coucou squatteur de nids, c’est intéressant de savoir que c’est le seul oiseau à pouvoir manger les chenilles velues à poils urticants.(chenilles processionnaires)
[youtube]https://youtu.be/NrTJ_v_acP8[/youtube]
Le martinet à ventre blanc, également appelé martinet royal ou martinet alpin, n’a rien de spectaculaire. D’un petit gabarit : 20 centimètres de long et ne pesant que 100 grammes, ce petit volatile est pourtant un athlète accompli !
Il est capable de voler 6 mois d’affilés sans se poser sur la terre ferme !!
Dans ces conditions, comment fait-il pour se nourrir et se reposer ?
Une étude publiée en octobre 2013 sur le site de la revue Nature explique que les martinets alpins se nourrissent de plancton aérien, (semblable au plancton marin), composé de petits insectes volants, de spores, de champignons et d’autres substances microscopiques volatiles.
Par contre, à ce jour, on n’en sait pas plus sur le repos aérien des martinets. Certaines données soulèvent l’hypothèse d’un possible sommeil aérien, cela restant à prouver...
Ce petit oiseau est plutôt stupéfiant, non ?
[youtube]https://youtu.be/shcRRM-8VTQ[/youtube]
La sittelle torchepot (sitta europaea) doit son nom au fait qu’elle maçonne l’entrée de la cavité où elle fait son nid ainsi que les éventuelles fissures qui s’y trouvent. Ce passereau au dos bleu ardoise, au ventre roux et au sourcil noir marqué possède des joues blanches et un long bec noir.
La Sittelle Torchepot est un oiseau résolument arboricole. On peut l’apercevoir dans les jardins, les bois, les forêts et les grands parcs des villes. La particularité de la sitelle est que c’est le seul oiseau présent en Europe capable de descendre les arbres la tête en bas ! Ceci grâce à ses pattes courtes et ses griffes puissantes. On l’aperçoit le plus souvent qui court, grimpe ou descend les branches à l’horizontale sans faire de raccourci. Elle explore les petites cavités des branches à la recherche de petits insectes et d’araignées ainsi que de graines. Il arrive qu’elle se nourrisse de graines de tournesol dans les mangeoires. Tout comme les mésanges, elle ira taper la graine de tournesol contre une branche pour la décortiquer.
[youtube]https://youtu.be/5j9Ib5H2mrU[/youtube]
[youtube]https://youtu.be/2c0s_47Tm0g[/youtube]
La science s'est tournée vers le pic, un oiseau à la particularité… bien particulière !
Le pic frappe son crâne sur les troncs d'arbres environ 12.000 fois par jour pour se nourrir ou communiquer !! Il élance sa tête à la vitesse de 25 km/h, enchaînant dix à vingt rafales, chaque salve étant séparée de 50 millisecondes. Au moment du choc sur le bois, le crâne de l'oiseau subit une décélération de 1.000 g. C’est-à-dire qu’au moment de l’impact, son bec passe en quelques microsecondes de 25 km/h à 0 km/h, soit une décélération de 1000 g, comprendre : mille fois la force de gravité ressentie sur Terre. C'est énorme !!
A titre de comparaison...
- Une navette spatiale au décollage subit une accélération de 3 g
- Dans une Formule 1, à fond sur sa pédale de frein, on passe à 5 g
- Des humains ayant testé des accélérations de 20 g voire 40 g n’en sont pas sortis indemnes
- Rester en vie après un choc au-delà de 50 g relève du miracle
Pourtant, le pic ne subit aucun dommage, aucune lésion…
Comment fait-il ??
Plusieurs équipes de chercheurs se sont intéressées au phénomène : différents facteurs expliquent l’absence de dommage des chocs sur le cerveau :
1) l'impact se propage principalement le long de la partie inférieure du bec et le choc se trouve finalement absorbé à la base de cette partie inférieure du bec. La différence de longueur entre la partie supérieure et inférieure du bec est donc un facteur déterminant.
2) ce facteur se cumule à une autre propriété du crâne de l'oiseau : des os spongieux qui vont absorber les vibrations. Ceux-ci se trouvent en particulier en arrière de la boîte crânienne et au niveau frontal.
3) le cerveau est de petite taille, donc bien protégé dans la boîte crânienne qui allie souplesse et résistance, ce qui lui permet d’absorber les chocs sans fatiguer.
Les muscles jouent aussi un rôle prépondérant comme le muscle de la langue qui entoure en quelque le cerveau et sert d’amortisseur.
Ce travail de recherche pourrait à terme déboucher sur la conception de casques limitant les traumatismes crâniens. Motards, ouvriers de chantiers ou joueurs de football américain pourraient bénéficier de protections plus efficaces.
(Les travaux scientifiques d’où sont extraits ces éléments : Woodpeckers and Head Injury, May, Fuster, Newman et Hirschman, The Lancet, 28 February 1976 Woodpecker Drilling Behavior — an endorsement of the Rotational Theory of Impact Brain Injury, Ph. R.A. May, J.M. Fuster, J. Haber, A. Hirschman., Arch. Neurol. juin 1979)
[youtube]https://youtu.be/Vs6_ORAIitU[/youtube]
Pour rappel, l’oiseau le plus grand du monde est… l’autruche !
Les oiseaux coureurs ont pour point commun d’être très lourds. L’autruche, qui peut mesurer jusqu'à 3 mètres de haut et peser jusqu'à 155 kg pour les mâles, est d’ailleurs le plus gros oiseau vivant sur Terre ! Du haut de leurs 2 mètres, les émeus sont au deuxième rang des plus gros oiseaux. Mais cela ne les empêche pas, tout comme les autruches et les nandous, de courir très vite (jusqu'à 70 km/h) ! Mais ils ne peuvent pas voler ! (Ben voui, on ne peut pas tout avoir... )
Pour terminer, j’ai envie de partager ce qu’on appelle le phénomène de « murmure » des oiseaux ou murmuration en anglais.
Le « murmure » des oiseaux est un phénomène naturel, rare et magnifique. Ce sont des centaines, voire des milliers, de petits oiseaux (le plus souvent des étourneaux) volant comme une seule entité vivante.
Cela se produit surtout au début de l’hiver, à la tombée du jour, quand les oiseaux cherchent un endroit où dormir. Chaque oiseau vole le plus près possible de son voisin, imitant instantanément tout changement de vitesse ou de direction.
De ce fait, la moindre variation produite par un seul oiseau se répercute sur le groupe entier, créant des ondulations caractéristiques et parfois artistiques. Un véritable tableau vivant !
Les oiseaux volent à une vitesse pouvant dépasser les 30 km/h ! (à cette vitesse, mieux vaut être hyper synchro avec son voisin sinon, c’est le choc assuré...)
Le "murmure" aurait une fonction de survie : les petits oiseaux se rassemblent en masse, comme les poissons, chacun essayant d'éviter d'être au bord pour échapper aux prédateurs. "Leur nombre augmente petit à petit près des perchoirs, au fur et à mesure que des petits groupes d'oiseaux reviennent de leur zone d’approvisionnement aux environs", explique Paul Stancliffe du British Trust for Ornithology. Cela produit un immense nuage mouvant. C’est une stratégie basée sur « l'union fait la force », personne ne veut quitter la masse, aucun ne veut être le premier à se poser".
Un spectacle impressionnant.
[youtube]https://youtu.be/N5h6K2V1bWU[/youtube]
[youtube]https://youtu.be/i0HP16YtQ8w[/youtube]
J'avais pas dit que je ferais une ouverture plus courte qu'hier moi ?!? je crois que c'est raté... bon ben comme ça, ça vous fera de la lecture quand il n'y a aura pas grand-chose à faire sur les marchés. Vous noterez ma contribution pour éviter les trades d'ennui...
Je vous souhaite une belle journée et des trades « aériens »…