Le problème c'est que l'anarchie n'a jamais été appliquée nul part durablement pour un grand groupe, à chaque fois cela s'est terminé par des morts, les gens s'entretuent dès que le groupe est trop important ou qu'il a un autre groupe en face de lui, ce qui est psychologiquement normale (voir l’inconscient groupal d'Anzieu). Dis de manière ultra simple, prends 20 personnes et décident d'un film à voir au cinéma, il y en a toujours quelques uns qui ne seront pas content et qui partiront fâchés parce qu'ils voulaient voir un film de guerre et pas d'amour
En effet, le postulat est l'autogestion. Pour que cela fonctionne, il faut que l'homme soit bon naturellement (théories Rousseauistes) et je n'en suis pas sur du tout quand je vois par exemple la jalousie que peut provoquer une PV trop forte sur un forum :roll: , que le groupe soit réduit sinon comment gérer un pays de XX millions d'habitants si on doit tous voter à chaque décision à prendre, la démocratie directe est donc impossible et les gens doivent être actifs et intéressés. Si on te demande de voter tous les jours, ça va te lasser et 90% de la population n'en a rien à faire... (voir la Démocratie grecque au temps de Clysthène, même payés les gens ne votent pas et s'en fou...t de décider si on construit un pont là ou 30 mètres plus loin ou bien si on distribuera un truc le dimanche au lieu du samedi donc ça sera encore une minorité qui décidera pour les autres, la plus active, la plus intéressée et dans ce cas là c'est plus l'anarchie, c'est la ploutocratie ou la tyrannie par exemple
De plus, l'instinct de possession doit être éradiqué, ce qui m'apparait psychologiquement pas faisable dans les 50.000 prochaines années de l'expérience humaine, je ne suis pas sur que tu seras prêt à laisser ta voiture, ta maison, ton ordinateur à la libre disposition d'autrui en échange de la même chose pour l'autre sans aucune tension.
Bref c'est une utopie au sens propre comme le pleine emploi
les expériences d'anarchie pure ont été tentées au XIXème siècle sur des groupes de 10 à 200 personnes, notamment en Allemagne, ils ont tous finis mal, les gens se haïssaient... On a eu au XXème siècle quelques expériences en Amazonie et en Inde, idem pas un gros succès, dès que le groupe grossit c'est la cata. Ça fonctionne quelques temps sur des structures de 50 personnes au maximummum ayant les mêmes envies et intérêts, plus, tu ne connais pas l'autre, tu vis de manière trop lointaine. En plus, il faut créer des communautés ayant les mêmes profils et centre d'intérêts pour espérer une entente raisonnable... et je crois que l'homme est trop riche et complexe, je dirai unique, pour apprécier de vivre dans un moule collectiviste obligatoire du fait même de la définition de l'anarchie. Enfin, techniquement, les structures anarchistes étant trop petites, elles ne sont pas viables démographiquement et économiquement, elles ont besoin de commercer et de forniquer avec d'autres groupes pour survivre. Et ce contact avec d'autres groupes qui entrainent guerres, jalousies, tensions. MAIS la tension tournée sur un groupe extérieur permet au groupe d'être plus solidaire en interne. En gros, pour qu'une communauté anarchiste (ou autre) fonctionne, il lui faut un ennemi
, car cela réduit les tensions internes à son propre groupe et donne une cohésion au groupe : massacrer l'autre groupe. On a pas beaucoup évolué depuis 50.000 ans
Tu remarqueras que 90% des gens ont besoin de détester une personne, une entité ou un groupe (juif,
BCE, voisin...), cela leur donne un semblant d'identité et canalise leur violence vers l'externe.