Bonjour,
On fête cette année le 70ème anniversaire de la déclaration universelle des droits de l'homme, signée au lendemain de la 2ème guerre mondiale par 58 états.
Il se trouve que cette semaine, le tgv étant en retard, je l'ai lue entièrement car elle est affichée sur la bulle de verre protégeant le gare de Strasbourg.
Et je dois dire avoir été frappé par la clairvoyance et lucidité des rédacteurs.
Je vous invite à la (re) lire avec attention, par exemple sur le site des nations unies
http://www.un.org/fr/universal-declaration-human-rights/
Que des affirmations, des règles fondamentales qui nous invitent à réfléchir, modestement tout de même
, à l'état du monde.
Par exemple au sujet de cette file sur l'exit taxe, on peut s'interroger sur la pertinence d'établir des barrières élevées à la sortie du territoire alors que la mobilité internationale est inscrite à l'article 13 de cette déclaration droits de l'homme.
Article 13
1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l'intérieur d'un Etat.
2. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays.
Alors bien sûr pour le principe, un gouvernement ne pourra pas interdire franchement la mobilité, en revanche il pourra opter pour une stratégie rampante et sournoise, comme par exemple réhausser fortement les coûts, rendre la chose administrativement complexe etc... rien de bien méchant n'est ce pas, mais un cumul d'obstacles qui décourageront une bonne proportion des prétendants à la mobilité.
Sur le fond il n'y a nulle raison que la mobilité internationale soit aisée pour un jeune ou un senior aux bagages légers mais pénalisante pour une personne ayant accumulé du patrimoine.
Maintenant au delà de ces considérations générales et d'un point de vue pratique, une exit taxe altère les comportements des mieux informés et/ou conseillés, notamment des fondateurs de start-up. En effet lorsque le succès du business model semble se mettre en place, il devient alors pressant de délocaliser les activités afin d'éviter les coûts futurs du succès.
Et ceci est particulièrement vrai lorsque la start-up lève, pour diverses raisons, des capitaux d'origine non française.
C'est là le phénomène majeur que la réforme de l'exit taxe française cherche à corriger: la délocalisation EN AMONT des futures pépites françaises !
Ainsi la question n'est pas du tout de savoir combien cela rapporte aujourd'hui mais surtout de ce que cela coûte en manque de richesse future créée pour la nation. Et les ordres de grandeur ne sont pas du tout les mêmes !
On peut donc s'interroger moralement sur la pertinence de la décision mais les réalités économiques sont extrêmement claires, si l'on veut maximiser le développement économique de la France, l'emploi et toutes les conséquences sociales qui y sont attachées, il ne faut pas d'exit taxe.
Pour ma part, je trouve qu'il s'agit là d'une mesure typiquement centriste, en apparence purement libérale mais aussi à vocation sociale, différée et sur le fond.
Dans le contexte actuel elle est courageuse car politiquement peu correcte et audible.