Soucieuse de ne pas refroidir la conjoncture, la BCE devrait reconduire la potion anti-crise faite de taux d'intérêt historiquement bas et d'achats massifs de dettes, estiment les observateurs.
"La BCE ne voudra pas s'engager" à resserrer sa politique maintenant, car "l'incertitude est encore grande quant à l'évolution de la pandémie et aux interruptions des chaînes d'approvisionnement", déclare à l'AFP Marcel Fratzscher, président de l'institut berlinois DIW.
Changement de rythme
La conférence de presse de la présidente Christine Lagarde, à partir de 12H30 GMT, sera l'occasion d'un exercice de communication délicat sur l'avenir de la Politique monétaire, la moindre anticipation pouvant créer des remous sur les marchés.
Cela concerne en premier lieu les perspectives de rachats massifs de dette en zone euro.
Comme son homologue outre-Atlantique, l'institution de Francfort abreuve les économies européennes de liquidités pour soutenir l'activité face aux effets de la crise sanitaire.
Les dépenses au titre du plan d'urgence pandémie (Pandemic Emergency Purchase Programme, PEPP), censé durer jusqu'à mars 2022 au moins, devraient ralentir, mais sans que cela soit présenté comme la première étape d'un retrait du programme.
D'environ 80 milliards d'euros, le rythme des rachats serait ramené entre 60 et 70 milliards, avec la possibilité de remettre la vapeur si les conditions de marché l'exigent, selon les observateurs.
La BCE devrait par ailleurs continuer d'acheter 20 milliards d'euros par mois de dette dans le cadre du fameux "qe", l'assouplissement quantitatif datant de 2015, qui avait marqué le début des mesures exceptionnelles de soutien, en complément de taux ultra bas.