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Maintenant que nous sommes certains qu’il y bien un sous-marin on va vraiment chercher à savoir qui il est. Il peut être français, mais c’est à nous de le déterminer. En effet l’activité des sous-marins fait également l’objet d’un haut niveau de classification et très peu de personnes connaissent les zones de déploiement des SM.
Pour classer le contact ils vont balancer une VLAD. Le but va être de la placer au plus proche du contact.
La DIFAR, passive, nous donne juste une direction, mais pas la distance. Donc à partir de la position connue de la bouée une droite est tracée. L’avion va faire un passage dans l’axe de cette droit jusqu’à avoir le contact MAD et la VLAD est larguée.
Très puissante de par ses capteurs, elle va permettre une sensibilité d’écoute bien plus importante et il sera possible d’identifier le SM, le pays, le type, même son nom s’il a une caractéristique acoustique répertoriée et audible
Bien entendu, l’état-major est informé en temps réel et les ordres suivront.
Si le sous-marin est un français, RAS, qu’il fasse sa vie et garde ses secrets. S’il ne vient pas de chez nous c’est différent.
Ce qu’il faut bien intégrer, c’est que dans le monde des sous-marins il n’y a pas d’alliés. Tout le monde espionne tout le monde. C’est un club très fermé avec un fond d’hypocrisie très élevée…
En surface nous sommes alliés avec par exemple les USA ou les Anglais, mais leurs SM viennent faire du renseignement au plus près de nos côtes. Et nous faisons la même chose. Quand il y a une collision entre deux sous-marins c’est secret défense quoi qu’il arrive donc même si un SM a coulé rien ou presque rien ne sortira.
Par exemple si un US et un Russe entre en collision et que l’un des deux coules, ou même les deux, et bien une jolie histoire sera publiée. L’enquête déterminera pour l’un à une panne hydraulique ayant bloqué les barres de plongées, ce qui a conduit le SM à imploser passant une certaine immersion…
Pour l’autre ce sera un incendie qui a entraîné la perte du SM etc etc
Il y a eu des dizaines d’incidents, d’accrochages, de nombreux naufrages et à chaque fois les mêmes « histoires »
Durant la guerre froide il y avait un accord tacite entre les deux blocs, tout ce qui est sous l’eau reste sous l’eau.
Vous pouvez faire quelques recherches sur le net c’est énorme le nombre de faits. Je ne vais même pas en développer un ici car je risque de me faire disputer pour open trop long
Si c’est un SM étranger, quoiqu’il arrive il faut savoir ce qu’il fait là. Si c’est un allié, mais qu’il semble s’intéresser de trop près à l’un de nos intérêts un petit flash diplomatique sera rapidement envoyé disant au fait il y a un SM de chez vous qui semble s’être égaré pas trop loin de nos eaux territoriales…
Du peu d’informations que j’ai là-dessus, il se dit qu’assez rapidement l’intru reçoit un message radio de sa base lui indiquant tu es grillé fais toi oublier au large.
L’intru peut aussi appartenir à une puissance étrangère non alliée. Toutes les options sont sur la table. Les ordres peuvent être de le pister, même durant plusieurs jours. L’un de nos sous mains d’attaque SNA peut être envoyé sur zone pour pister l’intru. Durant ce temps, notre activité d’intérêt stratégique va être interrompue ou modifiée le temps de la présence de l’intru.
Difficile de décrire tous les scénarios. Mais il en existe un qui est très agressif et qui peut être mis en place quand l’intru a abusé, est rentré dans nos eaux, ou devient trop dérangeant !
Il va être mis en place une tactique de harcèlement acoustique. L’ATL2 va par exemple envoyer régulièrement des bouées sonar actives qui vont émettre en continu des pings montrant bien que l’intru est bien détecté, identifié et qu’il est indésirable. Le SM a conscience qu’il n’est pas en position de force et que sa mission discrète est un échec.
Un autre scénario possible :
L’intru est identifié comme étant un sous-marin d’une classe récente sur lequel on manque de renseignement. En fonction des choix militaires / politiques, une phase de renseignement peut être lancée à l’insu du SM. Pourquoi ?
La seule manière d’identifier formellement un SM (sous la mer) c’est l’acoustique… Il n’est possible que de reconnaître les sons qu’on connait déjà, logique.
Donc l’avion va balancer un max de bouées, pour enregistrer le max de son pertinents qui alimenterons les datas de la marine, mais celui qui va vraiment pouvoir faire la meilleure écoute c’est le SNA que nous allons envoyer sur zone. Il a des capteurs surpuissants comparé aux bouées. Lui va passer des jours, voir des semaines pour faire du renseignement.
Un exemple d’identification et discrimination entre différents sous-marins d’une même classe.
La classe A Futures produite de telle année à telle année et se décline par les SM 1-2-3-4-5.
Nous savons grâce au renseignement que le numéro 2 de cette classe a été victime l’année dernière d’un incendie ayant nécessité le remplacement d’un générateur de vapeur (important dans le cadre de la propulsion nucléaire)
Le nouveau générateur est plus récent de 10 ans par rapport aux autres. La technologie a été améliorée depuis etc.
Et bien cette toute (petite) différence fait un bruit différent qu’il faut enregistrer absolument.
Si nous avons cette information stratégique, en cas de nouvelle rencontre en mer nous pouvons affirmer qu’il s’agit bien de A 2.
Bienvenue dans le monde du renseignement
Comment attaquer un SM par avion ?
Et bien s’il est en surface, on l’attaque comme n’importe quel type de contact surface.
Mais les SM modernes passent la quasi-totalité de leur temps de patrouille en plongée grâce à la propulsion nucléaire. Pas besoin de rentrer dans les détails il y a du contenu sur le net.
Une fois détecté, identifié, si l’ordre tombe, le SM peut être attaqué à la charge de profondeur (appellation moderne de la grenade sous-marine)
Un SNA moderne peut plonger profond, 600 m d’après certaines publications officielles. Sachant que le sonar ne permet pas de donner l’immersion d’un contact il va falloir déterminer la profondeur à laquelle on va programmer la charge…
C’est ici que va intervenir la bouée BT, en fonction des conditions de bathymétrie, l’équipage va déterminer les immersions cohérentes à traiter… Pourquoi ?
Car le SM va avoir tendance à se dissimuler par exemple sous la thermocline (couche frontière entre deux grosses différences de température)
La thermo C fonctionne comme un miroir reflétant les ondes sonar qui viennent du dessus et bloque les bruits se trouvant en dessous assurant donc plus de discrétion au SM.
Pas besoin de trouver le juste prix à 50 – 100 m près une onde de choc sous-marine est beaucoup plus dévastatrice suite à une explosion sous l’eau qu’à l’air libre. Il me semble que le rapport est de l’ordre de 6, ce n’est pas rien.
Nous pouvons en déduire que la charge de profondeur sera plus pertinente par petits fonds. Dans la manche le fond moyen est à 100 – 150 M, un SM prend toujours de la marge avec le fond pour la sécurité et la surface pour les gros navires ayant 10 – 12 mètres de tirant d’eau, si on règle 50 – 70 M c’est banco sans aucun souci.
La torpille est beaucoup plus efficace par grands fonds, ou condition de fond normale.
Il y a beaucoup de chose à dire sur les torpilles mais on fera cela dans la partie dédiée aux SNA SNLE. Car il y a quelques petites différences.
La MU90, ou les torpilles lancées par avion ou hélicoptère va avoir tendance une fois dans l’eau à décrire un cercle de recherche descendant tout en ayant son sonar en mode actif. Dès qu’un écho est capté, l’affaire est dans le sac. De ce que j’ai toujours entendu dire, la plus grande crainte des sous mariniers ce n’est pas un autre sous-marin ou une frégate ASM mais bien l’hélico ou l’avion de patrouille maritime.
Entre le moment où la torpille va entrer dans l’eau et la destruction du SM il peut n’y avoir que 2 à 3 minutes ne laissant très peu de préavis au SM pour manœuvrer et tenter un évitement.
Ensuite c’est assez simple, qu’il s’agisse d’une charge de profondeur ou d’une torpille, la moindre atteinte à la coque interne (celle dans laquelle vit l’équipage) externe (pour l’aérodynamique) et ce sont plusieurs dizaines de m3 qui s’engouffres à la seconde alourdissant presque instantanément le SM et faussant sa « pesée »
LA PESEE.
Autant en parler de suite.
Vous devez connaître le principe des ballasts d’un sous-marin. En surface il fait sa vie comme un navire de surface. Sa flottabilité repose sur le principe de la poussée d’Archimède.
Pour plonger le sous-marin va ouvrir les purges et soupapes afin de remplir les ballasts. Cette augmentation de la masse va permettre de réduire la poussée d’Archi mais il ne faut pas perdre le contrôle pour autant.
Le SM se retrouve sous la mer et durant toute la descente le chef de quart contrôle et assure le suivi de la pesée au moyen des caisses de réglage.
Ce sont des ballasts mais beaucoup plus petits.
En fonction des membres d’équipage, du matériel, armement quantité de vivre embarqué. Salinité de l’eau, à chaque plongée la pesée est différentes et évolue presque au jour le jour.
L’ajustement de la pesée permet d’assurer une stabilité et une précision dans le maintien des immersions demandées dont la plus importante est l’immersion périscopique.
Le SM doit rester à 12 – 15 mètres d’une manière très constante afin de mettre en œuvre les aériens, périscope etc Indispensable que d’établir avec la plus grande précision la pesée d’un sous-marin après son lancement, puis sa mise en service (rajout de matériels etc)
LA PATMAR 2.0
Le P8 Poséidon sur la base d’un B 737-800 (lui je le connais très bien )
C’est une sorte d’ATL2 mais US, et surtout ultra moderne. Il bénéficie en gros des mêmes capteurs et armements, mais sa différence est qu’il est à réaction, est ravitaillable en vol, est conçu pour faire sa patrouille en moyenne altitude (économie de fuel)
Le fait de travailler en moyenne altitude 15 – 20 000 ft fait qu’il est difficilement détectable via les moyens optiques. Le fait de ne pas voler proche de la mer réduit la corrosion au sel marin.
Ce qui en fait un super chasseur de SM.
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