Nous sommes en 1967, et une étudiante de Cambridge, Jocelyn Bell Burnell, effectue une thèse aux côtés de l’astronome Anthony Hewish. Leur objectif ? Trouver des quasars (traduire : quasi star, « presque » des étoiles), dont ils souhaitent apprendre le cycle de vie. Jocelyn participe alors à la construction d’un nouveau télescope, permettant leur observation directe, obtenant des clichés sensationnels
Cependant, observer, c’est joli, mais pour étudier, on veut des chiffres… Alors, Jocelyn, ainsi qu’une équipe d’astronomes, scrutent les émissions d’ondes radio provenant des zones où sont présent ces quasars. Le 6 aout 1967, un relevé retient son attention. Une légère anomalie apparait, ce qui est suffisamment inhabituel pour lui faire annoter un « ? » sur sa feuille. « Du bruit terrestre, un astéroïde, n’importe quoi aurait pu être responsable de cette anomalie, je ne sais même pas pourquoi je m’y suis enfouie » déclare-t-elle. Elle décide alors d’augmenter la fréquence des enregistrements en direction de cette zone spécifique, et là, c’est la stupeur. On découvre des impulsions très régulières, et très rapides (~1 par seconde). Dans son équipe, tout le monde croit capter les signaux d’une civilisation extraterrestre, c’est la nouvelle du siècle… mais c’est peut-être encore plus intriguant que cela. Après plusieurs mois d’observation, le signal demeurait toujours aussi régulier, à n’importe quelle période.
Un deuxième, un troisième, un quatrième objet similaire ont été découverts la même année, avec des comportement similaires aux pulsations d’un cœur : ils sont baptisés « pulsars », contraction de "plusating star", traduisez "étoile battante". On croit d’abord à une sorte d’horloge universelle, des objets célestes quasi divins donnant le tempo de l'univers, certains cherchent même à faire apparaitre dans cette fréquence apparaitre Fibonnacci (oui, en sciences aussi, on voit des indices qui n'existent pas...) mais leur période varie énormément (de la seconde à la milliseconde en échelle), et c’est quelques années plus tard que l’on découvre leur véritable nature.
Les pulsars sont des étoiles à neutron (retenez, des étoiles pouvant atteindre des centaines de fois la masse du soleil, s’effondrant sur elles-mêmes du fait de leur propre gravité, cassant jusqu’aux atomes la composant, jusqu’à ne mesurer que 20 à 40km de diamètre. En gros, c’est très lourd, et très très très très très très dense, pas si loin de former un trou noir.), en fin de vie, qui tournent. Vite. Très vite. Chaque impulsion détectée correspond à une rotation. Imaginez l’énergie d’une boule de 40km, pesant des dizaines de fois la masse du soleil, tournant sur elle-même à 1000 rotations par seconde, et voilà, vous avez l’un des objets les plus fascinants de l’univers (il y en a beaucoup d’autres…)
La découverte des pulsars, ainsi que de leur extrême précision (et oui, vas-y pour altérer la rotation d’un tel bonhomme…) pourrait permettre, un jour, d’obtenir des cartes de navigation pour des trajets interstellaires, notamment pour indiquer notre position à d’autres civilisations. Aujourd’hui, on utilise la puissance générée par cette rotation pour en observer les ondes gravitationnelles, permettant des vérifications de modèles existants (coucou Einstein), mais également utiles dans le procédé d’alliance de la physique de grande échelle (la relativité, les étoiles), à celle de très petite échelle (en dessous de l’échelle atomique)
Voilà, c’est mon pavé du jour, je sais que c’est très long, mais cette dame a récemment (bon, 2018 quand même…) reçu un prix majeur en physique en reconnaissance de ses travaux datant d’il y a plus de 50 ans, et je souhaitais lui rendre hommage