Certains sdf sont surtout pris en charge par des CMP, j'ai une amie qui y travaille depuis 30 ans comme psycho, ce sont des gens qui ont renoncé pour x raisons, détruits psychologiquement. En France on en peut pas forcer une personne à se loger, à manger par la force ou à se soigner... Tu peux les mettre dans un appartement VIP, 24h après ils sont à la rue, ils s'autodétruisent, comme un lent suicide. Ils en sauvent 1% au mieux... et ça prend souvent des années. Quand ils font trop de grabuge, ils sont hospitalisés de force via une demande de la préfecture, on les stabilise (traitement) et on les "relâche". On a 600.000 français qui passent régulièrement par des CMP, ce sont les "habitués", beaucoup, la grande majorité sont sdf.
Je me suis aussi servi dans les poubelles, pendant des années quand j'étais étudiant, j'avais une boulangerie qui jetait le pain le soir et j'allais me servir (avec des bobos qui trouvaient cela "
tendance"). Dans toutes les villes tu as des associations qui servent de boite aux lettres, s'il y en a pas ce qui est extrêmement rare en ville, ce sont les mairies qui le font.
Pour les Roms, c'est un scandale européen, je suis bien d'accord, ils ne sont pas traités comme des citoyens européens (interdiction de travailler par exemple...) et c'est un scandale incroyable.
Donc en France, si on veut être aidé, on l'est, on ne laisse personne mourir de faim. Mais si tu veux te suicider, on te laisse le faire (ce qui est un long débat éthique) et si tu n'es pas maitre de toi, si tu es traité pour psychose etc. on ferme les yeux tant que tu ne troubles pas l'ordre publique (et tu as l'aah qui est de 800€ / mois). Les associations se battent, j'ai ma tante qui gérait ce type de structure avant de partir à la retraite, pour inscrire les sdf, monter les dossiers aah mais sans le consentement de la personne, c'est impossible... ce n'était pas l'argent le problème, il y est et c'est garantie par la Loi, c'était de renouer un contact avec ce type de personne, cela prend des mois, des années...
Quand j'étais bénévole au Secours Populaire, j'ai bien connu ce type de personne, un ancien directeur d'agence de la
bnp paribas, sdf impossible à faire remonter. Il est rentré un soir, sa femme et ses 3 petites filles n'étaient plus là, mortes accident de voiture. Il n'est plus jamais retourné au boulot, licencié puis expulsé de sa maison. Il attendait la mort... on avait un appartement pour lui, il n'en voulait pas, on se battait pour qu'il mange... Je discutais beaucoup avec lui d'histoire et de philosophie, un homme extrêmement cultivé, pendant ce temps là il buvait du café et un peu de chocolat. J'avais l'impression de l'aider. Il vivait sur des cartons sous un pont à 200 mètres du centre. Un jour, il s'est allongé sur les rails du Rer. Quand je l'ai appris, j'ai arrêté d'être bénévole.
A Elf Aquitaine (c'était ce nom à l'époque) j'avais pris 10 kilos en 1 an 
