SINGAPOUR (Agefi-
Dow Jones)--La Chine a ouvert une enquête sur le géant américain des puces Nvidia qu'elle accuse d'enfreindre les règles de la concurrence, une semaine après l'annonce par les Etats-Unis de nouvelles restrictions sur les exportations de semi-conducteurs vers l'Empire du Milieu.
L'Administration d'Etat pour la régulation du marché (SAMR), le principal régulateur de la concurrence en Chine, a indiqué lundi que l'enquête portait sur des soupçons de non-respect de l'accord conclu avec Nvidia lors de son acquisition de la société israélienne d'équipements de réseaux Mellanox.
Nvidia avait déboursé 7 milliards de dollars pour acquérir Mellanox Technologies en 2019 et reçu un an plus tard un feu vert conditionnel de Pékin à cette opération. La SAMR avait indiqué en avril 2020 que Nvidia et Mellanox s'étaient engagés à fournir sans interruption des processeurs graphiques et des équipements de réseaux au pays. Nvidia, qui est basé à Santa Clara, en Californie, avait également promis de ne pas faire de discrimination vis-à-vis de ses clients en Chine, selon le communiqué.
Un porte-parole de Nvidia n'a pas pu être joint dans l'immédiat pour obtenir un commentaire.
Pékin a rapidement réagi aux nouvelles restrictions commerciales imposées par Washington, qui a durci au début décembre ses mesures de contrôle des exportations de matériel technologique de pointe mises en oeuvre pour la première fois en 2022. Les Etats-Unis ont notamment interdit la vente à la Chine de semi-conducteurs nécessaires aux applications d'intelligence artificielle (IA) et ont placé environ 140 entités chinoises sur une liste noire commerciale.
En réponse, la Chine a annoncé mardi dernier qu'elle restreindrait les exportations vers les Etats-Unis des principaux métaux et composants utilisés dans la production de processeurs avancés et d'équipements militaires. Par ailleurs, quatre grandes associations professionnelles chinoises ont mis en garde les entreprises contre l'achat de puces américaines.
En s'attaquant à l'une des entreprises américaines les plus en vue, la Chine affiche sa détermination à riposter aux actions de l'administration américaine à son encontre, avant le début du deuxième mandat de Donald Trump en janvier. Nvidia, qui conçoit la majeure partie des circuits intégrés alimentant les serveurs dédiés à l'IA dans le monde, n'a pas le droit de vendre ses processeurs de nouvelle génération à la Chine.
Au cours des douze derniers mois, les ventes de Nvidia en Chine ont atteint 13,5 milliards de dollars et représenté environ 12% de son chiffre d'affaires
total dans le monde.
L'action Nvidia perdait 3%, à 138 dollars, en début de séance à la Bourse de New York.
-Raffaele Huang et Liza Lin, The
wall street Journal (Version française Jérôme Batteau) ed : LBO
Agefi-
Dow Jones The financial newswire