Allez écrit hier dans l’avion je n’ai pas eu le temps de relire ni de corriger l’orthographe rien ne vaut le premier jet. Normalement ce n’est pas pour le net ce genre d’écrit mais pour une fois je partage. En page 96 cela ne se verra pas trop
Le mouvement des
gilets jaunes et la société française
Le mouvement des
gilets jaunes nous permet de dresser un constat des fractures en France qui ne sont pas celles que les médias nous parlent traditionnellement.
Le mécontentement de la classe moyenne
Le mouvement des
gilets jaunes nous montrent que la fracture n’est pas entre les riches ou les pauvres en France, la France des villes ou la France des campagnes mais entre deux classes moyennes. En effet les quartiers dit populaires ne manifestent pas et les riches taxés à 45% minimum sur l’impôt sur le revenu non plus. Ceux-ci auraient de réelles raisons de le faire sur un mot d’ordre de ras le bol fiscal.
Le mécontentement vient d’une classe moyenne payant des taxes mais pas toujours l’impôt sur le revenu ou de manière marginale car plus de 50% des français ne payent pas l’impôt sur le revenu voir touche de l’argent des impôts avec la prime d’activité. Le simple fait que l’on axe les revendications sur les taxes montrent qu’il s’agit majoritairement de la classe moyenne.
Les mots d’ordres des
gilets jaunes
Le mouvement des
gilets jaunes est en fait un conglomérat éparse de revendications parfois antagonistes. Je laisse de côté les délires comme demander la démission du gouvernement dans une démocratie élective ou le rétablissement de la monarchie comme nous pouvons l’entendre. Je laisse aussi de côté les demandes comme « il faut que ce soit comme avant » marquant à la fois la souffrance mais surtout l’incompréhension du monde actuel.
Le délassement inévitable de la classe moyenne occidentale
Nous ne pourrons plus vivre comme avant et fort heureusement pour le reste de l’humanité ! Le temps des colonies et des centaines de millions d’esclaves que nous avions pour nous fournir des matières premières à prix coûtant n’est plus. Ne nous voilons pas la face cela a été le prix de notre développement dans les années 60 comme le développement de la démocratie athénienne s’est faire avec la ligue de Delos et l’asservissement des autres cités grecques.
La concurrence de la classe moyenne à l’échelle mondiale.
Nous ne sommes plus les maîtres du monde et 1 milliard de personnes sont sorties de l’extrême pauvreté en 40 ans. Un milliard de personne nous concurrençant maintenant dans nos habitudes et dans nôtre niveau de vie. Pour eux cela va bien mieux.
Corollaire de la sortie d’une grande partie de l’humanité des bidonvilles et de la famine, les prIx ne feront qu’augmenter. Les ressources se raréfient lentement et nous continuons à nous reproduire comme si de rien n’était. La science dans l’agronomie pour produire plus et plus rapidement pour nourrir une planète en explosion démographique a des limites.
La question démographique plus présente que jamais
Il n’y a pas besoin d’avoir fait de grandes études en économie pour comprendre que si le gâteau se réduit ou se stabilise et qu’il y a de plus en plus d’invités chaque année à l’anniversaire il y a un souci. Les parts vont se réduire inexorablement. On peut tricher encore quelques années en réduisant le nappage pour laisser l’illusion que cela ne pose aucun problème mais cela n’est pas tenable dans le temps. Et nous ne sommes « que » 7 milliards, de notre vivant nous pouvons nous attendre à 10 milliards.
Nous vivrons inévitablement moins bien que nos parents et nos enfants vivront moins bien que nous. Nous commençons tout juste à le percevoir alors que cela fait des décennies que les historiens, démographes et économistes mettent en garde. Le rapport de Rome n’est qu’une des innombrables mises en garde que nous avons reçu. Je vous invite à lire mon livre
Les traders sont de vrais communistes qui développent largement ce point.
Nous vivrons différemment
Mais plutôt que de dire que nous et nos enfants vivront moins bien, je préfère dire que nous vivrons différemment. Et c’est déjà le cas. Et pour ceux qui voudraient que ce soit « comme avant », je les invite à découvrir ou à se rappeler ce que c’était « comme avant ». Vivre 20 ans de moins ? Ne pas voyager ? Coloniser la moitié de la planète ?
Nous avons plus conscience que nos parents du gaspillage, de notre empreinte écologique etc. Nous mangeons moins de viande par exemple. Est-ce vraiment pour notre santé ou tout simplement une adaptation positive de la réduction de notre pouvoir d’achat et de la montée des prix de la viande du fait de la démographie ?
Deux classes moyennes en France
En écoutant avec attention les
gilets jaunes, nous pouvons constater qu’il existe deux types de
gilets jaunes symbolisant la fracture sociale de la classe moyenne.
La classe moyenne supérieure
D’un côté la classe moyenne dite supérieure généralement périphérique aux grandes villes réclamant moins de taxes. Il est intéressant de noter qu’elle ne réclame pas de payer moins d’impôts, comme dit plus haut, les personnes payants beaucoup d’impôt ne sont pas dans le mouvement.
Cette classe moyenne allant de l’employé au cadre moyen supérieur a du mal à maintenir son style de vie plutôt que son niveau de vie. En effet comme au XIX elle siècle, cette classe moyenne supérieure essaye d’adopter les codes de la petite bourgeoisie dans sa façon de vivre avec de plus en plus de difficulté.
Les marqueurs sociaux de la classe moyenne supérieure
Quelques codes sociaux actuels de la petite bourgeoise comme manger bio, partir en vacances et sortir au restaurant régulièrement leur sont de plus en plus difficile à atteindre. D’où la sensation que l’ascenseur social est bloqué pour eux malgré des études supérieures. Leur déclassement est un ressenti que l’écart entre eux et les premiers échelons des classes supérieures augmente. Ceci est vrai mais la petite bourgeoisie lutte aussi actuellement pour ne pas tomber au niveau des classes moyennes supérieures. Elle vend les bijoux de famille et les résidences secondaires qui n’ont d’un seul coup plus la cote (nouvelle adaptation) pour faire entrer du cash afin de ne pas déroger à son rang.
La classe moyenne inférieure
De l’autre côté une classe moyenne dite inférieure qui revendique exactement l’opposé de la classe moyenne supérieure. Nous sommes en présence de demande de plus d’Etat, de la préservation des services publiques etc. Donc une demande de plus d’impôt dans les faits. Cette classe moyenne inférieure se trouve certes dans des zones plus rurales en moyenne ou du moins plus éloignés des métropoles mais pas seulement. Il y a des métropoles et centres urbains totalement sinistrés.
Et on reparle de la diagonale du vide
Ces régions sont toujours les mêmes depuis des siècles, cela correspond essentiellement à la diagonale du vide bien connu des géographes et sociologues. Disons le, naître et surtout rester vivre dans ces zones c’est se condamner socialement. Ces zones se vident lentement, la population vieillit, l’emploi est inexistant et il n’y a aucune possibilité que cela change. La mobilité devenant un facteur déterminant pour ne pas sombrer socialement pour toutes les classes sociales mais,plus,particulièrement pour les gens vivant dans cette diagonale du vide.
Le paradoxe du mouvement des
gilets jaunes
Voilà tout le paradoxe de ce mouvement qui rassemble des injonctions contradictoires. Une partie demande moins de taxes et l’autre demande plus d’attention de l’Etat, donc plus d’impôt, car les services publiques sont leurs bouées de sauvetage pour ne pas basculer dans la catégorie dite classe populaire.
Nous assistons en faite à une lutte entre la classe moyenne qui n’est plus solidaire, chacun essayant de sauver sa peau dans un climat de
Mondialisation. On le comprend bien, les grognements, violences et râleries n’auront absolument aucun impact sur la démographie mondiale, les cours des matières premières, la volonté des deux tiers de l’humanité de nous rejoindre dans notre confort de vie etc.
Un monde de mobilité
Le monde qui vient, le monde qui est, n’est déjà plus celui de nos parents, c’est un monde différent où notre façon de consommer et d’appréhender le monde est totalement différent. C’est un monde où la mobilité a plus d’incidences dans notre vie de tous les jours que nos diplômes. À quoi bon faire une thèse si c’est pour rester vivre et mourir dans la diagonale du vide ? C’est se condamner.
Dans un espace mondialisé, le critère principal d’insertion sociale (planétaire) est à mon avis la mobilité avant tout. Ne pas accepter un travail car il est à 50 kilomètres de son domicile et qu’il faudra peut-être déménager c’est se condamner quand nos voisins n’hésitent pas à franchir des continents pour avoir un travail et une vie meilleure. Le travail ne viendra pas à nous comme par magie.