Impact de la bourse sur l'entreprise

Bonjour,

Question qui me semble extrêmement débutante et pourtant je ne sais pas y répondre...

Si j'introduis ma société en bourse avec disons 10 000 titres à 100 euros de moyenne je lève 1 million de cash pour ma société.

Maintenant, si le cours flambe à 1000 euros, ou krash à 10 euros, est-ce que ça change quelque chose pour ma société ?

Non cela ne change rien pour l'entreprise en elle même. . Les titres ont été émis. Le cash est rentrépour se développer et voilà

Merci, c'est donc assez "simple". Finalement l'impact réel de la bourse sur l'entreprise ne se fera donc que via la pression du conseil d'administration sur le PDG j'imagine...

Pas tout à fait quand même. Si tu as besoin d'emprunter auprès d'une banque, à mon avis l'accueil ne sera pas le même si ton cours a été divisé par 10 que si il a été multiplié par 10.
Et puis comme dit -, le cours reflète plus ou moins la santé de ton entreprise. C'est donc plus une conséquence qu'une cause de difficultés.

Une société rentre en bourse pour ne pas emprunter en banque justement pour rester indépendante. Elle peut émettre des obligations pour emprunter et ne pas dépendre des banques. Et d'autres sociétés pesant des centaines de milliards qui ont décidé de ne jamais rentrer en bourse car elles s'autofinancent elle mêmes, Auchan, Décathlon, Leroy Merlin...

Le cours de l'action ne veut rien dire. On a des sociétés qui ont des cours élevés et qui n'ont jamais gagné un seul centime en déficit permanent. Twitter par exemple ou de nombreuses biotechnologies. On a des sociétés avec des cours très bas, leurs actifs et cash sont supérieurs au cours de l'action. Cela a été le cas d'alcatel qui cotait 2€ et si la société faisait faillite chaque actionnaire récupérait 10€ l'entreprise n'avait aucune dette et disposait d'un trésor de guerre

effectivement 2 milliards de deficit Twitter

N'oubliez pas que le cours de bourse au delà d'indiquer la bonne santé, financière , de gestion d'une entreprise , est avant tout ses Capitaux propres.
Une entreprise dont le cours passerait de 100 à 10, seraient obliger de contracter soit des obligations soit un emprunt pour se financer et continuer ne serait ce à exister , ça signifierait qu'elle va au devant de grosses difficultés , son endettement exploserait , une restructuration serait nécessaire, moins d'employés, moins de productivité , ça peut vite devenir un cercle infernal et aller jusqu'au démantèlement voir la faillite.

Burzum : sous réserve qu'elle ai besoin de nouveau capitaux j'imagine ? Car après tout s'il faut des fonds pour démarrer, une boite qui tourne bien doit pouvoir auto-financer son développement sans avoir recours à l'emprunt...

Quant à la cote faible d'une société, elle peut être boudée justement parce qu'elle fait le choix d'investir dans son développement plutôt que dans la rente de ses actionnaires, non ? Et alors avoir une excellente gestion financière sans pour autant avoir un profil "sexy" pour des actionnaires en mal de rendement à court terme...

Enfin ce sont des suppositions...

Une entreprise à besoin d'énormément de cash pour fonctionner, elle a des lignes de crédit chaque jour comme l' état. il faut qu'elle paye les salariés, les fournisseurs, les locaux, les impôts etc, etc.
Plus son cours s'écroule, plus elle doit contracter du crédit et réduit sa marge , si marge il y a , car si son cours chute c'est qu'il doit avoir des problèmes de rentabilité. sauf si cours sous évaluée.

Donc imaginons une seconde qu'à peu près tous les investisseurs souhaitent se retirer d'une société, par exemple sur une rumeur, et que le cours chute jusqu'au point où les derniers titulaires ne trouvent plus d'acheteur : si la rumeur est fausse, que la société à toutes les raisons de continuer à faire une marge honorable, est-elle mise en difficulté par cette panique boursière ?

Oui fonction de son endettement , as tu fait du stop picking, Plataxis ?
Un des premiers trucs que l'on regarde c'est l'endettement de l'entreprise et ses fonds propres. Ensuite si ça paraît clean, on regarde les bénéfices et le plan de marge à venir et son potentiel de réussite. Ainsi on peut définir si le cours va être spéculatif , valeur sûre de portefeuille de père de famille ou à fuir.

as tu fait du stop picking, Plataxis ?

Stock-picking j'imagine : j'ai déjà quelques lignes, uniquement sur des considérations éthiques (objet de la société) et graphiques (orientation du prix).

Spoiler:

Je suis en cours d'auto-(re)formation comptable orientée investissement dans la valeur, mais je n'ai pas encore pratiqué, essentiellement par paresse il faut bien l'admettre.

Les considérations éthiques m'amènent à ce sujet épineux qui est de dire : mon investissement a-t-il un poids ? En dehors de la satisfaction personnelle d'éviter de m'enrichir de la vente d'arme ou de la destruction forestière, est-ce que cela a un sens, collectivement bien sûr (car mon portefeuille a lui seul ne pèse rien, mais l'ensemble des portefeuilles de tous ceux qui n'aiment pas la guère ça doit finir par peser...).

Les fonds éthiques en France doivent représenter 6% de l'ensemble des actifs et 13% aux USA , ce qui fait respectivement 600 milliards € et 2 000 milliards $.
Le problème de l'éthique c'est qu'il est très exposé aux scandales, type dieselgate de volkswagen et que la plupart des fonds et des agréments n'ont pas plus de 2 ans.
Il n' y a pas assez de recul dans la délivrance des labels, beaucoup d'entreprises ou de fonds peuvent les avoirs alors qu'elles traitent avec l'industrie du tabac ou pétrolière par exemple.

Je fuis comme la peste l'éthique affichée et les fonds gérés pour me concentrer sur des sociétés qui ont pour objet des taches que je considère "nobles" : énergie verte, recherche médicale, etc.

Je me moque bien des labels, de ce que j'en vois c'est l'équivalent du "green washing", et j'admet que dans les sociétés que j'achète il puisse exister des pratiques socialement irresponsables que j'ignore, mais au moins la finalité de leur business est de mon point de vue souhaitable, à l'opposé d'une industrie du tabac, de l'alcool, du pétrole, des armes, du nucléaire... (la liste est longue...) et ce ne sont pas des sociétés qui font la une des journaux sur tel ou tel scandale moral (quel qu'en soit la légalité d'ailleurs).

Je vois bien qu'il est difficile d'être actionnaire d'un acteur de l'énergie qui ne soit déjà au moins en partie entre les mains des géants du pétrole ou de l'uranium, mais si le poids actionnarial des branches de l'énergies renouvelables venait relativiser un jour la capitalisation boursière de leurs concurrents fossiles, j'ai l'impression que l'on irait vers du mieux.

La seule question que je me pose en faisant cela est la suivante : au delà de la satisfaction personnelle d'investir dans ce qu'il me semble souhaitable de développer, cette tendance à l'investissement éthique pourrait-elle changer la face de l'économie mondiale si elle était généralisée ?

A lire la réponse de Benoist, j'en doute, à lire la tienne, j'ai l'impression que oui.

En toute logique, il me semble que oui car pour qu'une IPO réussisse, il faut aussi que ceux qui investissent trouvent des acheteurs futurs, donc s'il était notable que les marchés que je considère "nobles" trouvent plus d'acquéreurs que les marchés que je considère "vils", les IPO "nobles" lèveraient d'avantage de capitaux...

Le probléme dans ton raisonnement, c'est qu'il faudrait plus de particuliers détenteurs de ce genre d'actions et sur le long terme.
La ou le bas blesse , c'est que la durée moyenne de détention d'un titre n' éxcéde pas 30 secondes aux USA par exemple.
Et le nombres de particuliers est très faible

Tous les institutionnels travaillent pour le compte de particuliers... Mais je m'intéresse plus au principe qu'à sa mise en oeuvre : est-il important pour une entreprise d'être valorisée par le marché ?

Par ailleurs, est-il possible au gérant de racheter des parts de sa sociétés ? N'y a-t-il pas de risque d'être accusé de Délit d'initié ? A priori le gérant est bien placé pour "croire" en sa société, mais aussi pour avoir des informations que les autres intervenants n'ont pas...