Un peu à la dernière minute, j'ai l'honneur d'ouvrir la file en cette période estivale, la plus creuse et la plus délicieuse de l'année. Et vacances pour moi riment avec Trading... Heu non, Kitesurf. J'ai la chance de le pratiquer depuis plus de 15 ans et vous faire découvrir ou redécouvrir la plus belle invention pour moi de cette fin de 20ieme siècle.
Pour les néophytes, le kitesurf c'est ça, petit souvenir de vacances de Juillet:
Partie 1: la genèse
On imagine certainement la genèse de ce sport par quelques illuminés californiens ou hawaïens. Et bien quenini, ce sport et avant tout l'histoire entreprenariale de deux bretons bourrus, visionnaires et surtout ultra smart en affaires: Bruno et Dominique Legaignoux. Début des années 80, ils travaillent sur plusieurs prototypes de cerf-volant (dit indifféremment kite ou aile) entre la Bretagne et le Sénégal et déposent un brevet sur la forme de l'aile (et oui...) en 1984. Et le kitesurf, ça ressemblait alors à ca, ou on voit les fères testant leur premier prototype, pas très sexy... Pas de stress Benoit, le brevet est tombé
Ils cultivaient à priori bien leur secret à cette époque et créent la première marque de Flysurf (nom français qui est devenu kitesurf partout dans le monde maintenant sauf pour quelques irréductibles): Wipika.
Mais une bonne idée avant tout le monde et sans marketing finit souvent dans des cartons (ou par une mv si vous voyez ce que je veux dire...) Leur genie à cette époque est d'avoir noué des relations avec Manu Bertin, champion de planche français habitant à Hawaï, et de fil en aiguille avec Laird Hamildon et Robby Naish, deux stars mondiales des sports des glisses.
En fevrier 97, Manu Bertin fait la une de wind magazine avec un kite, le sport naît à ce moment précis, je suis le premier à avoir rêvé devant ces images. Il connaîtera une croissance depuis que nul ne sait ou elle s'arrêtera tant les possibilités sont infinies, j'y reviendrai plus tard.
Les ventes d’ailes sont passées de 100 exemplaires en 1997 à 500 en 1998, 2 000 en 1999, 6 000 en 2000, 15 000 en 2001, environ 100 000 en 2010. Plusieurs millions aujourd'hui certainement.
En plus d'être des inventeurs de génies, les fères Legaignoux ont mis en place avec leur brevet un système de licence aux grandes marques de planche à voile de l'époque (Naish en premier) et récupéraient un fee sur chaque vente. Ils ont d'ailleurs arrêté leur marque Wipika rapidement vers 2005.
Pour ne pas s'arrêter là, car le brevet expirait en 2004, ils ont redeposė un autre brevet dans les années 2000 qui court encore, plus puissant car portant sur une autre forme d'aile (plus plate) et un système à 4 lignes pour la controler, beaucoup plus sécurisant pour les pratiquants, et utilisé par toutes les marques aujourd'hui. Ils ne lâchent rien ces bretons!
Aux dernières nouvelles, ils sont installés entre la Bretagne et la république dominicaine, vivent de leur royalties tout en pratiquant leur passion . Qui sait ce qu'ils nous préparent maintenant...
Mais surtout ils ont premis tous les jours à des millions de pratiquants un bonheur inouï, des moments magiques et une sensation de liberté incroyable, alors merci messieurs pour votre invention, et bravo pour votre succès.
Pour les news, rien de folichon, gare à l'Italie quand même à 10h, nous sommes pas à l'abri d'une belle commedia dell'arte