Savoir et bonheur ?

Salut à tous,

Je suis de nature très curieux et je m’intéresse à tout, mais je me pose la question depuis un certain temps, si le savoir ne rend pas déprimé.

Que ce soit en astronomie si on pense au Big Crunch/Big Rip.
En économie, c'est quand même pas la fête.
En géopolitique avec les minorités extrémistes qui donnent de la voie, ou dans bien d'autres domaines.

Je deviens peut être vieux ou si je vois tout noir, mais je trouve le monde triste et déprimant.
Je vous rassure ma vie ne l'est pas
Je me demande si ce sentiment est partagé et si le savoir n'est pas contre productif au bonheur

"le savoir, sans sagesse, n'est rien"

maïtre Yoda :musique:

"heureux les simples d'esprit" c'est dans la Bible de mémoire.

avoir des connaissances est aussi un plaisir quand tu fais des liens, une curiosité

Je dirais que c'est davantage la lucidité que le savoir qui déprime
On peut accumuler du savoir, de la connaissance sans forcément gagner en lucidité sur les choses (c'est ballot mais ça existe plus souvent qu'on ne croit),
pour être lucide, il faut avoir accumulé du savoir et de la connaissance au préalable, et les avoir "digérés"
le savoir nourrit la curiosité et le besoin de compréhension des choses
la lucidité, à mon sens, est plus du ressort de l'analyse dudit savoir.
La lucidité alimente l'optimisme ou le pessimisme, ou une forme de prétendu réalisme, c'est selon la grille de lecture de chacun

pour la lucidité

c'est un sujet de philosophie
il faut des heures pour traiter correctement la question

===============

peut-on être heureux sans savoir(s) ?
peut-on être intelligent sans savoir(s) ?
(le savoir est-il une composante du savoir ?)
est-ce que l'intelligence nuit au bonheur ?
est-ce que trop de connaissances nuisent au bonheur ?
est-ce que partager son savoir permet d’alléger son esprit ?
(et est-ce équivalent à "refiler la patate chaude" ? )

je vais me coucher

Katana

la différence entre comprendre et apprendre, connaissances et analyse ... ?

Katana
Merci pour les explications

Mettre en avant son savoir. Constater.
Moi j'en parle, puis je rigole car j'ai des connaissances que peux ont autour de moi. Alors ça devient un plaisir de voir la déroute du monde et de ce que penses les autres.

Pas forcement mon cas mais j'ai 2 gosses alors bon la déroute du monde m'interroge

la différence entre comprendre et apprendre se trouve déjà dans l'étymologie des mots :
apprendre peut se traduire par "acquérir de la connaissance"
comprendre peut se traduire par "saisir par l'intelligence, embrasser par la pensée"
on voit bien qu'il y a une différence essentielle : dans la notion d'apprendre, il y a quelque chose qu'on retrouve dans le "par coeur" : je peux apprendre sans comprendre ce que j'apprends. J'apprends, et j'applique ce que j'ai appris de façon bête et méchante. Dans la notion de comprendre, il y a la question du sens que l'on donne aux infos qu'on a apprises ; comment on les relie entre elles ? comment on les organise dans notre pensée ? dans nos référentiels intérieurs ? c'est là où intervient l'analyse. (comment on rebat notre jeu de cartes interne à partir des nouvelles infos acquises ?)
La question du sens est primordial dans la psyché humaine.
Apprendre et comprendre sont deux formes d'intelligence différentes.
On pourrait dire que dans le trading, c'est notre intelligence de compréhension (notre besoin de sens) qui va nous faire perdre (besoin de comprendre le marché, de donner un sens à ce que fait le marché), là où notre intelligence d'apprentissage suffirait à nous rendre gagnant. (application bête et méchante d'un process sans chercher à comprendre un marché chaotique et aléatoire, "robotisation")

"Heureux les fêlés car ils laissent passer la lumière." Michel Audiard

Tu as raison c'est vraiment un pb philosophique qui doit pousser à se remettre en cause.
Tout ça m'apparaît quand même, une fois de plus, surtout du domaine de la volonté... pour la plupart des gens.
Evidemment, il existe des situations particulières.

Qu'est ce que "savoir"?
Que met-on derrière le sustantif "bonheur"?
Tout cela varie, me semble-t-il, pour chacun.

Néanmoins, tout ce qui se traite autour de l'émigration sauvage doit faire réfléchir le "nanti" du monde dit civilisé... si on considère que ce dernier possède le savoir et a su exploiter cette "connaissance".
J'avais ici préparé un pavé sur l'émigration et le sentiment de bonheur; pavé que j'ai effacé l'estimant presque hors-sujet mais bigrement d'actualité.

J'ai l'impression qu'on considère le "savoir" comme une fin en soi. ce ne doit être qu'un moyen, me semble-t-il.
Alors pourquoi provoquerait-il la déprime?

C'est comme le randonneur qui connaît son itinéraire.
Qu'en fait-il? Comment le parcourt-il?
Est-ce dans la conquête du sommet que réside le sentiment de réussite?
Si c'est cela, il passe à côté de l'essentiel. C'est à dire tout le reste. Ce qui a occupé la plus grande partie de son temps. Le temps qu'il aura perdu à ne pas faire autre chose.

Alors, ce "savoir", on en fait quoi?

Très sincèrement : Depuis que j'ai creusé dans la finance, que je m'intéresse à ça de près, que j'ai lu tout pleins de livres sur le sujet, que je prend vraiment mon épargne en main beh... J'ai jamais été aussi appeuré de l'avenir qui arrive lol

appeuré mais confiant en même temps en moi. J'ai énormément gagné confiance en moi. Je l'étais déjà avant, mais + encore après.

Donc dépressif ? Je n'irais pas jusque là, mais j'avoue qu'il m'ais arrivé pleins de fois de souhaiter être un imbécile heureux...

La chose qui me rend le plus triste en revanche dans ce monde, enfin, plutôt en France je dois dire : C'est d'être parfois bloqué par la flemme des autres, je parle en entreprise, quand tu travail en groupe...
Je crois qu'en France on est arrivé à un point où avoir une entreprise qui performent est une chose ultra difficile.
J'ai un profond respect pour les entreprises qui percent

Scoualpinge