J'aime bien trader, c'est probablement l'activité la moins stupide que j'ai trouvée, mais cela reste extrêmement stupide. Je n'aime pas l'idée de passer la majorité de mon temps investi dans une activité pour gagner de quoi financer la suite de mon existence, c'est déjà ce que fait l'ensemble des êtres vivants.
Ecrire serait l'alternative naturelle pour moi, et c'est probablement ce que je finirai par faire, mais je n'aime pas l'idée de dépendre de la lecture d'autrui, encore moins de leur jugement. Sartre disait "l'enfer, c'est les autres", et même si je n'aime pas Sartre, je dois lui concéder ce point.
Le trading m'a profondément changé, c'est un miroir qui ne masque aucune imperfection. Je n'ai pas eu d'autre choix que de faire face à une personne que je refusais de voir, mais aussi de n'avoir d'autre choix que de faire la paix avec lui et, de ce fait, nous avons commencé une conversation bienveillante. De l'extérieur, cela pourrait s'apparenter à la schizophrénie mais il n'en est rien ("je ne suis pas folle vous savez" - Florence Foresti), nous sommes en lutte perpétuelle entre le cerveau qui croit être le chef et le "vrai" nous qui est au-dessus mais n'ose pas élever la voix.
Tout ça pour dire que, post élections, je vais probablement laisser le vrai "moi" prendre les commandes, j'ai perdu assez de temps comme ça et si ce confinement n'a eu qu'un impact positif, c'est de souligner à quel point la vie est courte et fragile.
Aucune raison de vivre si ce n'est pas pour vivre libre
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