LES RADARs
Différence entre les civils et militaires c’est quoi ?
Il y a les radar primaires (disons les militaires)
Et les secondaires (civils)
Le primaire n’est pas que militaire mais c’est pour différencier le fonctionnement. Lui c’est le vrai radar qui émet une onde qui va aller se réfléchir ou pas sur une surface qui offre un rebond (comme une zone de prix) et qui va revenir à l’envoyeur pour afficher l’info sur un écran.
Le secondaire c’est le civil. Lui en fait il émet une onde d’interrogation. Il va aller interroger le transpondeur présent dans l’avion. A condition qu’il soit sur ON
Un transpondeur (SQ) permet d’afficher un code à 4 chiffres qui est attribué par le contrôle aérien. Il existe plusieurs types de transpondeurs mais on ne va pas surcharger !
Le SQ quand il reçoit une onde d’interrogation il répond et le contrôleur à l’info. S’il coupe le transpondeur c’est tchao le contact radar.
Une grande majorité des radars sur le territoire sont secondaires. Des primaires sont également présents sur les terrains civils car une panne électrique à bord lors d’une approche sur Roissy CDG et plus de spot au radar ça fait naze… Les militaires ont un accès total à l’ensemble du réseau radar primaire et secondaire civil. Cela permet d’avoir une vision tactique globale du territoire.
Le radar d’un avion de chasse moderne. Comme vous le savez le radar d’un avion de chasse comme le rafale ou équivalents est très puissant. Pour détecter quelque chose à X dizaines de milles nautiques il faut envoyer du pâté.
Sachez qu’il existe un système de sécurité qui empêche le radar de se mettre en route au sol. Ce système met tout sur OFF à partir du moment ou l’amortisseur du train avant est enfoncé (donc au sol)
La raison est simple et flippante. Si un radar est ON au sol et que quelqu’un passe juste devant, genre un mécano, et bien c’est un peu comme si il faisait un tour dans un four micro-ondes…
LES EFFETS MILITAIRES RECHERCHES.
Durant la seconde guerre mondiale lorsqu’une cible (une usine d’armement) était sélectionnée c’est tout un groupe de bombardement qui décollait pour la traiter.
La précision des systèmes de visée à l’époque n’était pas top top.
Des formation de 50 à 100 bombardiers lourds se mettaient en formation serrée et larguaient un tapis de bombes, 10 à 20 bombes par avion… voila le volume pour une seule cible.
Le résultat militaire était le suivant. Si tout se passait bien (pas de nuages) l’usine était rasée. Ainsi que tout ce qu’il y avait dans le secteur.
Si il y avait des nuages et la cible invisible, les bombes étaient larguée dans la nature et retour base. (souvent le cas)
Durant la guerre du Vietnam, les américains ont un peu conservés cette stratégie de bombardement avec leurs B52. Ici il s’agit d’un bombardier très lourd avec gros emporte de bombes non guidées. La seule différence avec 39-45 c’est que les B52 avaient un système de visée plus moderne donc en précision, un peu mieux. Sauf qu’ils travaillaient toujours en système de tapis de bombes à X bombardiers…
Opération Line Baker… c'est pas de la frappe "de chirurgien"
De nos jours c’est terminé. Chaque cible est analysée, décortiquée, il y a des données satellite, du renseignement humain (quelques fois) et surtout des munitions guidées !
Si on attaque cette usine on va aller chercher sont point faible à haute valeur ajoutée. Cela signifie qu’on va aller taper le point faible, qui sera difficilement réparable et ou couteux, qu’il immobilisera l’activité durant X temps.
Si il y a trop de risques de dommages collatéraux et en fonction de la situation, des règles d’engagement, des politiques etc ont va aller chercher un autre point faible. Par exemple cette usine est probablement alimentée en électricité par cette centrale à 20 km. Ca tombe bien cette centrale est loin de toute habitation et les dommages collatéraux sont très réduits.
Alors pour cette centrale on va appliquer les mêmes analyses et aller taper son ou ses points faibles avec précision. Le nombre de munitions nécessaire afin d’obtenir l’effet militaire souhaité va déterminer le nombre d’avion. Etc etc de la planification classique.
LE CARBURANT AVIATION SUR PORTE AVION
En aviation il existe plusieurs type de carburant.
Je ne vais pas parler des essences aviation mais uniquement du kérosène.
Dans le civil c’est le JET A1, un grand classique.
Dans certains pays très froids par exemple il y a le JET A2, des additifs permettent de faire baisser le point de congélation du produit, -67 C°
Dans les armées, l’équivalent du JET A1 est le F34 et F35 (il y en a d’autres en fonction des pays et spécifications)
Les différences principales sont les additifs.
Une particularité sur porte avion, c’est le TR5, il est un peu plus lourd et moins volatil que les fuels classiques. Il possède également un point éclair plus élevé ce qui limite les risques en cas d’incendie ou d’incidents.
Pour information, en cas d’activité aérienne de haute intensité à bord du porte avion il est possible de faire le plein en ayant les moteurs en route grâce à un système d’avitaillement sous pression qui permet de faire le plein en 3-4 minutes et repartir rapidement sur la catapulte.
LA GUERRE ELECTRONIQUE
Spectra, OSF (optronique secteur frontale) Alors le SPECTRA… Comment en parler sans trop en dire…
Il s’agit d’un système de réception passif (qui n’émet pas) et qui est chargé d’établir une cartographie électromagnétique tout autour de l’avion. OK ça parait galère présenté comme ça...
Ce système va permettre de traquer une très large gamme de signaux, radars, ondes radios, systèmes laser,
Disons que nous baladons dans un champ. Nous sommes équipés d’un spectra portatif. Sur la droite du champ il y a une grande forêt. On ne voit ni n’entend personne.
Tout d’un coup, notre système nous affiche un contact à droite dans la forêt à telle distance. Le système après classification nous indique qu’il s’agit d’un téléphone portable fonctionnant sur telle gamme de fréquence. Cette classification permet de donner le fabriquant et peut être même le ou les modèles de l’appareil.
Le porteur du téléphone vient de commettre une indiscrétion électromagnétique. Il vient de l’allumer et nous captons un signal.
Lui ne sait pas que nous sommes là sachant que nous n’émettons rien du tout, tout est sur OFF.
Maintenant on veut en savoir plus sur ce contact, qu’est ce qu’il fait etc.
On va donc demander à notre OSF, Optronique secteur frontal, notre super caméra d’aller pointer vers ce contact et de le suivre.
Ce dernier étant dans la forêt, la fonction TV (image basique) ne permet pas de voir grand-chose.
On va donc basculer sur voie IR, infrarouge (recherche de sources de chaleur)
Et là nous voyons distinctement le porteur du téléphone en train de se balader. Si on revient à bord de notre appareil, à ce moment précis, si il doit y avoir engagement nous avons déjà gagné.
Nous pouvons, si les règles d’engagement le permettent, demander à l’un de nos MICA infrarouge d’aller dans cette zone pour faire un kill. Ce dernier utilisant lui-même un capteur IR passif, la cible ne saura jamais (sauf si technologies spécifiques de défense) que notre MICA arrive, jusqu à l’impact.
D’où cette culture du silence dans la marine, on ne parle jamais à la radio pour ne rien dire. Et encore, si les conditions le permettent on va privilégier les signaux visuels ou signaux avec les ailes (par exemple) pour communiquer au sein de la patrouille.
Au dessus de la mer, il n’y a pas grand monde, une transmission radio d’une seconde et l’ennemi sait que vous êtes là. Vous briller dans la nuit comme une barre d’uranium 235…
C’est toujours pour cette même raison que lors d’une attaque anti navire, on va descendre à quelques mètres de la mer (en temps de guerre) sinon c’est 30 mètres mini lol
En mer c’est la courbure de la terre qui pose problème aux radars des frégates, c’est mathématique.
A 10 m de hauteur la détection est possible à 10-12 km
A 50 m > 25 km
En cas de frégate méchante en face je serais allé encore plus bas c’est certain ! Si les méchants ont un awacs, c’est cuit…
LE BROUILLAGE
Ici on ne va pas aller bien loin dans les détails… Tout ce qui touche aux brouillages de type militaire est classifié et d’importance stratégique…
Juste pour comprendre la mécanique et la philosophie du système (dans les grandes lignes)
Si j’ai envi de brouiller une fréquence radio je vais émettre sur cette fréquence un signal, soit plus puissant que l’émetteur, soit légèrement en décalage sur sa longueur d’onde.
Il est possible de brouiller plusieurs fréquences en même temps en fonction du système utilisé et des choix tactiques. Le fait de travailler sur X fréquences dégrade la capacité du brouillage au profit du large spectre.
Celui qui brouille est localisable et potentiellement identifiable.
Certains systèmes de contremesures électroniques utilisent l’évasion de fréquence, en gros ils sont capables de détecter un brouillage et changer de suite de fréquence, ou bien changer X fois de fréquence chaque seconde.
Le renseignement est très important dans la guerre électronique. Chaque pays essaye de ne jamais montrer ses pleines capacités même lors des exercices avec ses alliés.
A votre avis…
Pourquoi toutes les puissances surveillent de très près les gros exercices militaires de leurs adversaires… C’est entre autres pour faire du renseignement électromagnétique.
Si lors d’une phase de renseignement nous captons un nouveau signal d’un radar ennemi de nouvelle génération bien on l’enregistre, et les ingénieurs de la défense vont travailler sur ce signal, l’analyser et mettre au point des séquences de brouillages adaptés afin de le contrer le jour J…
LES LEURRES
Vous avez surement déjà vus des avions militaires larguer des fusées éclairantes.
Bien il s’agit de leurres thermiques (bon il y a aussi des fusées éclairantes pour le sauvetage en mer) Deux catégories, les thermiques, les électromagnétiques (anti radar)
Le leurre thermique (IR) va être utilisé afin de tromper la tête chercheuse IR d’un missile qui en a après nous et qui cherche la chaleur de nos moteurs. Le leurre a tendance à produire une signature IR beaucoup plus chaude, ou disons même sexy que nos moteurs. Méthode de séduction
Pour leurrer les systèmes d’arme modernes il faut se lever de bonne heure. Quelques leurres comme ne feront pas grand-chose. En revanche il y a des séquences de leurrage. Les séquences ( X leurre tout les X secondes ou millisecondes etc) sont obtenu grâce aux ingénieurs (et grâce au renseignement)
Le leurre électromagnétique, lui il va être utilisé contre un missile ayant lui-même son propre radar.
Ce leurre, comme les IR, c’est une cartouche pyrotechnique qui contient des milliers de petites paillettes ou filaments qui réfléchissent les ondes radar.
Même principe, une séquence de leurrage adapté va apporter au missile un signal plus sexy et peut être lui faire changer de route au dernier moment, ou bien déclencher sa fusée de proximité (bon là il faut avoir suivi l’open qui en parle )
Et bien le système SPECTRA avec l’ensemble de ses capteurs gère tout cela. Il analyse, identifié, localise tout type de signaux et propose une réponse adaptée, soit par du brouillage soit une séquence de leurrage, soit une combinaison de tout son savoir
Ca m’a toujours fait penser à une sorte de super garde du corps, toujours à côté de nous, il ne sert pas souvent mais apporte la meilleur réponse possible instantanément.
DISSUATION NUCLEAIRE
Bon bin voila voila,
Le sujet est clos
PLANIFICATION D’UNE MISSION de RECO BASIQUE
Tout comme les trades, chaque vol est unique et demande une planification adaptée.
Difficile de tout lister puis il y a les trous de mémoire !
Prenons le scénario d’un vol au départ du porte avion, un transit haute altitude avec ravitaillement en vol une phase très basse altitude haute vitesse, un secteur fortement défendu sol air ainsi que des possibilités de menace air air.
Objectif du jour faire une reconnaissance au moyen du pod RECO NG.
Le target se trouve en plaine. Les moyens satellites ayant fait le job par le dessus, ici nous avons besoin de savoir ce qui se trouve en oblique par le travers de l’objectif.
Ça veut dire qu’on passer sur un côté à une distance optimale afin de faire de l’imagerie dans le spectre visible et infrarouge. Nous avons besoin d’avoir les deux côtés. La logique voudrait que l’on fasse deux passages. Le bon sens et la tactique va imposer deux appareils pour ne faire qu’un passage, surprise. Le temps d’imagerie sera d’environ 15 à 20 secondes par chaque appareil.
A bord, l’équipage de conduite du navire nous donne la zone dans laquelle le PA va pouvoir évoluer librement sans trop de contraintes de navigation (Traffic marchand par exemple)
Cette zone est examinée par le spécialiste météo qui fournit une prévision de la zone. Si tout est au vert les ordres tombent et les horaires tombent. Le CHARLIE sera à 08h05. Les pilotes prennent connaissance de la situation globale et tracent une première route qui va servir de référence pour la logistique (emports en carburant, réservoirs externes largables, ravitaillement en vol nécessaire ou pas)
Ici il faudra un RVT en vol, donc on va chercher un collègue qui va faire partie de la mission.
Le contexte tactique va demander d’emporter la nacelle de reconnaissance, deux bidons de 2000 litres, 2 Mica IF, 2 Mica IR par appareil pour son autodéfense.
A partir de ce moment on connait la masse de l’appareil et donc sa consommation durant toutes les phases du vol.
Une particularité va être ajoutée. En cas de tir ennemi demandant à l’avion de faire des manœuvres évasives violentes, le pilote va larguer les charges externes (les bidons fuel vide ou pas) afin de gagner en manœuvrabilité. Cela veut dire qu’il faut intégrer le fait qu’au point le plus pénalisant de la route on peut être amené à ne plus avoir que le carburant interne. On doit donc revoir la distance et le timing pour retourner auprès du ravitailleur dans ce cas de figure. Si cet aléa intervient avant d’avoir reconnu la cible la mission est annulée.
Focus sur l’objectif, intégration des paramètres pour les optiques de la nacelle RECO. On va donc lui demande une certaine résolution en fonction de la vitesse, on intègre les coordonnées GPS qui feront qu’elle restera focalisée et verrouillée sur l’objectif tout au long de la passe.
Ensuite on reprend la phase de ravitaillement en vol, il en faudra deux. Chaque avion va compléter 4 tonnes à chaque RVT. Il faudra donc deux Nounous. Les quantités sont validés et les pilotes de Nounous font également leur planification.
Tout le monde est raccord donc on peut continuer.
La météo a bien entendu été prise en compte, surtout au niveau de l’objectif, le but étant de faire de l’imagerie dans le spectre visible entre autres.
Prise en compte de la phase tactique.
On liste les types d’appareils qu’il est possible de rencontrer dans le secteur. Soit par probabilité soit sur une base de renseignement.
En fonction de la menace air air (type d’appareil plus ou moins moderne) on va valider comment on va réagir à la menace en fonction de la phase dans laquelle nous nous trouvons.
La menace sol air (missiles, canon anti aériens) sont intégrés. Nous savons qu’il n’y a pas de sites de défense fixe mais des batteries mobiles peuvent être présentent.
La liste des différents matériels est posée sur la table et tout comme, pour le air air on voit comment réagir, quoi faire.
On prépare également des séquences de brouillage électromagnétique en fonction de ce qu’on peut rencontrer.
A ce stade tout est OK, nous avons le tout le timing plus un petit % d’erreur qui va permettre d’être large. Nous communiquons donc l’heure CHARLIE (retour à bord)
Elle doit être validée par l’équipage de conduite du navire. Le but est de se retrouver à un endroit précis, au milieu de nulle part à une heure très précise.
La phase Resco va être abordée.
Que faire en cas de crash, panne etc
Dans la mesure du possible, quelle zone doit être privilégiée pour s’éjecter. La situation politique au sol, les pays frontaliers etc
La température de l’eau CONDITIONS DE SURVIE
Toute la liste des fréquences radios est présentée à l’ensemble des intervenants par le leader de la mission. Elles sont généralement prés programmés, cela permet de gagner du temps en sélectionnant directement la fréquence au lieu de la rentrer manuellement en vol, gain de temps et réduction des erreurs.
Le demande de configuration des appareils est transmise au service avia, les mécanos vont équiper les avions conformément au briefing.
Cette phase de planification peut nécessiter 2 à 3 heures.
Le lendemain, il est possible juste avant le départ d’ajuster les paramètres météo en fonction de l’évolution. Il faut s’adapter en permanence.
Le vol va durer 4 heures.
Le débriefing prendra le temps qu’il faudra. Personne ne quittera la salle d’alerte avec une question en suspens ou un problème non réglé ou un non-dit.
En cas de petit aléa, ou incompréhension, tout les comptes devront être réglés entre les navigants à ce moment. Et rien de perso ne sortira en dehors.
Il est possible de faire une erreur, mais une fois débriefée, elle ne doit jamais plus se reproduire, sinon c’est tchao et retour à terre avec les terriens.
ALORS TOUTES MES FELLICITATIONS !
J’ai fais de mon mieux afin de vous apporter du contenu de qualité tout comme le forum me l’a apporté à mes débuts et continue de le faire.
Pour d’éventuels prochains open qui pourrait largement nous tenir la semaine (avec beaucoup de détails bien chiants et peu de photos )))) je peux vous proposer
- les hélicos et avions de patrouille maritime de la marine nationale
- la dissuasion nucléaire, nos SNLE (sous-marins nucléaires lanceurs d’engins) ainsi que les effets sur vos petits corps en cas de conflit
Merci à vous pour cette semaine, bon week end et à bientôt pour de nouveaux opens Marine Nationale si vous le souhaitez.
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