L’étude de Thomas Rognlie, en guise de réponse critique faite au livre de Thomas Piketty : le Capital au XXIe siècle, apparaît, effectivement, en anglais, sous le site mentionné par ano.
Cette étude, que j’ai lue, est très technique.
En effet, nous avons, avec les deux Thomas, deux personnes très au fait de l’économétrie, et notamment lorsque celle-ci se réfère à la
Macroéconomie.
On peut néanmoins résumer toute l’affaire, en disant que le capital se compose, chez les deux auteurs, tour à tour, des biens-fonds en terres, des bâtiments posé dessus (
Infrastructures, maisons, bâtiments à usage industriel ou commercial), des équipements à usage industriel et commercial, et enfin de la technologie.
D’autre autre point de vue, il faut distinguer, pour ces deux auteurs, le capital possédé par des particuliers (tels que des terrains ou des maisons), celui possédé par l’État (
Infrastructures, bâtiments, équipements, etc.), celui possédé par des entreprises (bâtiments, équipements et matériels), et enfin, le savoir faire des entreprises (et donc la technologie) matérialisé par des brevets.
Cela étant posé, la critique que Rognlie a adressée à Piketty, consiste à dire que ce dernier a surestimé le capital représenté par les biens-fonds et les immeubles (maisons, etc.) - possédés, entre autres, par des particuliers – relativement aux autres types de biens capitaux.
Il a donc également surestimé le
rendement associé à ce type de capital.
De plus, Rognlie a critiqué Piketty en disant que celui-ci a surévalué la part que représente le capital au main des entreprises (et notamment celui-ci représenté par la technologie) dans l’ensemble des biens-capitaux.
L’argument de Rognlie , en effet, est de dire que ce type de capital (songeons, par exemple, aux ordinateurs et au matériel informatique) est produit à des coûts moindres, d’une année sur l’autre, ce qui réduit considérablement la part qu’il représente, dans l’ensemble des biens capitaux (et donc aussi, par voie de conséquence, la part des profits représentés par ce secteur d’activité, dans l’ensemble des profits associés à l’ensemble des biens capitaux).
Et fort de ces déductions, Rognlie en a déduit que le ratio capital / travail (où le capital représente l’ensemble des biens capitaux susmentionnés, comparé à un facteur travail qui représente, quant à lui, le personnel à l’œuvre au sein des entreprises - lui-même étant valorisé par une masse salariale incrémentée des charges sociales) ; bref le ratio capital / travail, au lieu de croitre au fil du temps (ce qui est la thèse de Thomas Piketty), diminue, au contraire, durant le même laps de temps.
Et comme ces deux auteurs postulent que le profit provient du facteur capital, plutôt que du facteur travail, le taux de profit, par unité d’investissement (lequel investissement est l’addition du capital et du travail mis en œuvre par les entreprises), ce taux de profit-là hausse dans la théorie de Piketty, et baisse dans celle de Rognlie.
Et Piketty de préciser, dans son livre intitulé « Le Capital au XXIe siècle », que la rémunération du capitaliste (qui, dans l’esprit de cet auteur, est essentiellement, le propriétaire d’un patrimoine - en terres, immeubles, actions, obligations, etc.), dès lors qu’elle augmente, relativement, à celle du salarié, au fil du temps, fait qu’il appartient à l’État de corriger l’écart croissant, constaté dans le rapport entre ces deux types de revenus, grâce à un système fiscal qui doit plus taxer la fortune et le revenu - issu d’elle - et moins taxer le travail productif (rémunéré ici par un salaire, charges comprises).