Il se peut que par soucis de vulgarisation ou de mauvaise interprétation de ma part, je puisse faire des erreurs. Mon but n’est évidemment pas de travestir la pensée des auteurs et je serais plus que ravi d’en discuter avec vous afin que l’on puisse s’enrichir mutuellement
On va donc essayer ici d'aborder la notion de bonheur à travers Epicure et sa pensée sur le désir.
Petit aparté sémantique. Le désir est une force intérieure qui nous pousse vers un objet, au sens large. Le désir peut également se définir comme un manque, on désire ce que l’on n’a pas. Le plaisir quant à lui est le résultat de la satisfaction d’un désir.
Pour Epicure, le principal obstacle au bonheur est avant tout notre peur de la mort. Or, avoir peur de la mort, c’est avoir peur d’une projection mentale, d’une idée et non pas d’une réalité. Puisque tant que l’on vit, la mort est par définition absente. Et quand on est mort, nous ne sommes plus présents pour en souffrir. Ainsi, on ne rencontre jamais réellement la mort. Il n’y a donc aucune raison de la craindre.
« Apprendre à vivre, c’est apprendre à mourir »
Ce n’est qu’une fois qu’on n’a plus peur de la mort, qu’on s’est libéré de cette angoisse qu’il est possible de jouir de la vie.
Cependant, L’Epicurisme ne se limite pas à une philosophie de la Jouissance.
En effet, Epicure estime que puisque qu’on suit naturellement le plaisir et que dans le même temps on fuit la douleur, il n’y a pas de raison d’aller à l’encontre de cela. C’est d’ailleurs ce qui nous conduirait vers l’Ataraxie, c’est-à-dire l’absence de trouble, ou autrement dit, la paix intérieure. On parle alors d’Hédonisme.
Toutefois, ce n’est pas pour autant une philosophie de la décadence. Au contraire, Epicure affirme que le bonheur ne peut être atteint dans l’excès.
Tous les plaisirs ne valent pas forcément le coup, puisque les souffrances qui les accompagnent peuvent être supérieur. On peut penser au fait de se saouler, qui peut apporter une satisfaction immédiate, mais qui aura un contrecoup le lendemain à travers la g**le de bois.
En parallèle, certaines souffrances permettent dans un second temps d’apporter beaucoup de bienfaits. On peut illustrer cela avec le trading, la phase d’apprentissage étant source de souffrance, mais qui permet une fois achevé de s’épanouir dans ce domaine.
Epicure propose alors une classification des désirs :
Ainsi, on peut établir que les désirs naturels et non nécessaires peuvent être satisfait, mais avec modération.
Tandis que les désirs non naturels et non nécessaires sont vains car naturellement l’homme n’éprouve pas ce besoin. Or, ce genre de désir peut témoigner d’un dérèglement si l’on y goûte et que le ne parvient pas à maîtriser par la suite, tombant dans l’addiction.
Dès lors, il faut modérer les plaisirs pour qu’ils ne soient que plaisir. Et donc il convient d’être capable de modérer ses désirs, afin que le plaisir ne soit pas souffrant par la suite. Si l’on ne respecte pas cet équilibre, on est alors dans une poursuite immature d’un plaisir qu’on ne maitrise pas. Ce qui revient à être aliéné à ce dernier.
En somme, l’épicurisme n’est pas une philosophie de la décadence comme il est courant de le penser, mais au contraire une philosophie de l’équilibre.