Merci Amarantine d'avoir lancé un sujet qui mérite l'attention de chacun.
Un témoignage d'un tout petit gérant de PME dans notre si beau pays France.
J'ai débuté par un CAP, BEP, BAC PRO et terminé mes études par un tout petit BAC+2. Je fais donc parti des très peu ou pas diplômés des personnes qui témoignent sur le blog et je me sens quelques fois un peu démuni tant en terme de culture générale que de la qualité des témoignages des uns et des autres.
J'ai suis entré sur le marché du travail il y a 25 ans maintenant et je me suis donné corps et âme pour "réussir" un tant soit peu et pouvoir offrir à ma famille une vie "confortable".
J'ai cru que le statut de chef d'entreprise que j'exerce depuis 15 ans serait un palliatif à bons nombres de contraintes et SURTOUT la possibilité de m'octroyer une certaine liberté.
Je possède celle-ci au quotidien dans la gestion de mon temps, de la direction que je souhaite donner à ma société mais suis-je heureux et épanoui pour autant ?, je n'en suis pas certain.
Etre salarié ou chef d'entreprise présentent dans les 2 cas de figures d'innombrables contraintes que nous devons gérer bon gré mal gré.
Si tu me demandes comment je me sens aujourd'hui, je te répondrai que la satisfaction d'avoir un minimum réussi ma vie professionnelle est un soulagement mais que mon travail au quotidien est juste devenu à la limite du supportable, face à une clientèle de plus en plus exigeante et procédurière, mes salariés avec qui j'ai plus l'impression de tenir le rôle d'assistante sociale que de chef d'orchestre, cette administration française qui nous tue à petit feu, les procédures judiciaires de presque 4 ans pour se faire régler d'une prestation pour laquelle nous avons eu gain de cause devant les tribunaux, j'en passe et des meilleures.
Le trading fait rêver, loin de moi les clichés des "gagnes faciles" sur les marchés dont les médias se régalent de nous passer en boucle lorsqu'ils daignent aborder le sujet.
Oui ce métier est stressant, oui il nécessite d’innombrables concessions, oui les horaires et le travail sont dignes d'un agenda de ministre mais dans quels domaines ou secteurs d'activité ne dois-tu pas te donner un minimum afin de trouver la voie de la réussite. J'ai commencé à penser trading lorsque mon carnet de commande ne me laissait que 15 jours de visibilité avec une vingtaine de salariés sur les bras, vois-tu je trouve cette situation aussi stressante et angoissante que celle de rester devant un écran pour essayer de se sortir un salaire, les nuits étaient courtes, il faut faire bonne figure devant clients et salariés, tenir des réunions avec les délégués du personnel qui vous demandent si ils peuvent espérer conserver leur emploi dans les années qui viennent.Crois bien que c'est une des périodes les plus difficiles de ma vie car mon seul "moi" n'est pas en jeu, non celui d'une vingtaine de famille également. Je suis depuis dans l'
obligation de travailler un dimanche sur deux en plus de mes samedi mais je n'ai d'autres choix si je veux remplir mes objectifs professionnels de ce jour.
J'ai depuis quelques temps refréner mes ardeurs et me rend compte de la difficulté et du travail à accumuler pour parvenir à ses fins, mais je peux t'assurer que si un jour, ma psychologie me le permet, mon expérience face aux marchés est suffisamment importante et si je prends toujours autant de plaisir à apprendre, je n'hésiterai pas une seconde.
Tu travailles d'où tu le souhaites, en France, à l'étranger, tu n'as plus sur les épaules le poids des problèmes des autres en plus des tiens et oui enfin tu peux doucement commencer à penser un peu à toi.
Je suis très loin du compte et mon discours en fera sourire plus d'un au vu de ma situation actuelle en trading mais je me donne 5 ans pour parvenir à mes objectifs.
Merci à toi Amarantine pour ce sujet passionnant.
