Ouverture des files journalières - 3e trimestre 2018
Amarantine nous rappelle qu'il reste des semaines sans candidat(e) :
Juillet : 1/4 - Août : 3/5 - Septembre : 1/4
Pour les explications et les inscriptions :
=> ouvertures-des-files-du-3eme-trimestre-2018-t22378.html
Le calendrier économique du jour La photo du jour L'épisode du jour
(les 5 épisodes sont regroupés dans le sujet dédié nouvelle-historique-l-attente-t22828.html#p908372)
L'attente - 5/5
Depuis plusieurs jours Koril observait des groupes sur la plage en contrebas. Ils pelletaient du matin au soir, remplissant des sacs et des sacs. Chargés sur des remorques tirées par des tracteurs, ils partaient il ne savait où. Une odeur entêtante et désagréable montait jusqu'à lui. Il ne sentait plus l'air marin qui lui plaisait tant. Ce jour-là il regardait deux personnes travaillant un peu à l'écart. Elles s'échinaient sur un bouquet de rochers, retirant des détritus coincés entre les blocs rocheux : une grande branche, un demi-tonneau. Koril regarda le ciel quasiment vide, fait inhabituel à cette époque de l'année. Il reporta son attention sur les deux travailleurs. La désolation du paysage lui donnait la nausée. Il commença à compter ce qu'ils ramassaient, mais la monotonie du décompte l'ennuya rapidement. Il s'efforça alors de reconnaître la nature de ces formes molles et noirâtres. Elles avaient toutes en commun deux appendices longs, minces, plutôt triangulaires et rattachés à une sorte de petit tronc. Progressivement, les deux silhouettes devenaient de plus en plus noires et de moins en moins jaunes. Elles enfournaient maintenant des masses informes dans leurs sacs. Koril commença un nouveau décompte. A quatre dizaines ils scellèrent le sac et l'ajoutèrent aux autres, à côté du demi-tonneau et de la grande branche. Cette association provoqua chez Koril un foudroyant déclic. Ceux qu'il attendait depuis tant de jours, étaient finalement revenus. Ils étaient là, sur la plage d'où ils s'étaient élancés pour leur long périple.
Submergé par le chagrin, Koril se recroquevilla et disparu dans une petite gerbe d'étincelles.
C'est ainsi qu’il y a quatre décennies, le monstre marin Zidac Ocoma engloutit les derniers Korrigans de la côte nord de Bretagne.
Le Guilliguy, mars 2018
Bonne journée
Bon trades