Un cycle exceptionnellement long
Ce contexte favorable aux entreprises américaines est survenu alors que la croissance économique s'est affichée en hausse ininterrompue depuis quasiment dix ans, un cycle exceptionnellement long, bien que plus poussif que par le passé.
Les entreprises ont en outre profité depuis l'arrivée au pouvoir de Donald Trump en 2017 d'une réforme abaissant le taux moyen d'imposition des entreprises de 35% à 21%, qui a soutenu cette année des revenus d'entreprises "à inscrire dans le livre des records" selon la société de recherche DataTrek.
Aucun ralentissement en vue
Mais après une quasi décennie d'envolée boursière, la question de l'atterrissage se pose avec insistance. "Les marchés haussiers ne meurent pas de vieillesse mais de peur", réagit Sam Stovall, estimant que le principal risque provient des risques de récession aux États-Unis.
Or les analystes s'accordent à penser que, sauf accident majeur, aucun ralentissement n'est attendu à court terme. "Je serais beaucoup plus inquiet si les résultats des entreprises ou les indicateurs économiques commençaient à ralentir, ce qui indiquerait la fin du cycle de croissance" affirme Art Hogan, stratégiste en chef des marchés pour B. Riley FBR, qui ne s'estime "pas inquiet de la longueur de ce cycle" boursier.
Les taux remontent mais restent bas
La hausse progressive des taux de la FED, engagée depuis 2015, est de son côté surveillée dans la mesure où cette politique pourrait encourager les courtiers à rééquilibrer leur portefeuille au profit notamment de la dette américaine via les bons du trésor, moins risqués et de plus en plus rémunérateurs.
Ces taux évoluent toutefois encore à des niveaux très bas historiquement: d'après une étude menée par Sam Stovall "les taux d'intérêt doivent être au minimum 1,5 point supérieurs à l'inflation, ce qui correspondrait à 4% actuellement, pour enclencher un 'bear market'". Ils évoluent actuellement entre 1,75% et 2%.
Des niveaux de valorisations qui interrogent
Le niveau de valorisation des entreprises américaines, au moment où apple vient de devenir la société privée la plus chère au monde en dépassant la barre des 1000 milliards de dollars de capitalisation, fait aussi débat.
Le rapport entre le prix moyen des actions et les bénéfices des entreprises évolue au niveau de 2007, juste avant le déclenchement de la crise financière. Mais il est encore bien loin de 2000, juste avant l'éclatement de la bulle internet.
"Ces niveaux sont plus sains qu'en début d'année", estime Chris Low, chef économiste de FTN Financial. En partie grâce à la remontée des taux engagée par la FED, "les gains en Bourse ont été modestes cette année malgré des profits records", souligne-t-il. Une bonne chose selon lui pour éviter un effondrement trop brutal.
Via BFM https://www.tradingsat.com/dow-jones-US2605661048/actualites/dow-jones-apres-le-record-de-wall-street-les-marches-actions-americains-sont-ils-surevalues-821277.html