Tout d’abord, dans ce contexte météorologique instable, je me dois de vous informez sur deux types de phénomène. L’un et l’autre n’ayant pas du tout les mêmes conséquences pour chaque secteur concerné.
Le premier aujourd'hui, l'autre demain.
Différentiation/Prévision entre un épisode Cévenol et un épisode méditerranéen.
L’épisode cévenol
L’épisode cévenol c’est quoi ? C’est des précipitions très importantes qui touchent les Cévennes. Pour rappel, les Cévennes ne concerne que le Gard (30), la Lozère (48), l’Hérault (34) et l’Ardèche(07). Des précipitations abondantes avec des lames d’eaux supérieur à 250mm pouvant aller plus rarement au-delà de 900mm. Qui touchent les Cévennes et dans une moindre mesure, les reliefs. L’épisode cévenol se distingue de l’épisode méditerranéen par plusieurs points :
- L’épisode cévenol se distingue par sa durée. Il est généralement comprit entre 24h à plus de 7 jours de précipitations.
- Ses lames d’eaux horaires n’ont pas souvent de caractère extrême, bien que cela arrive comme dans l’épisode de 1958, 2014 et même 2002.
- Les pluies touchent essentiellement les Cévennes et ses reliefs.
- Une convection très souvent inexistante (Convection : Variation thermique induisant la présence d’instabilité, donc d’orage)
La topographie de ces départements jouent un rôle important sur la façon d’appréhender un épisode cévenol ou méditerranéen.
Le contexte synoptique de l’hémisphère
Description d’une prévision à l’échelle de l’hémisphère soit aux environs des 10 000m d’altitudes.
Que nous appelons souvent les « grands courants » qui influencent le temps sur nos contrés. Ici, on observe une dépression (couleur bleu foncé) situé au large des îles Britanniques à l’échelle de la haute hémisphère c’est à dire au-delà de 5500m d’altitude. Ce sont ces forces anticycloniques ou dépressionnaires qui influences le temps tout d’abord sur un plan national et continental puis sur le plan méso-échelle (des départements).
Cette dépression à pour conséquence d’induire des pluies sur le pourtour méditerranéen. La localisation de ces pluies, dépend du positionnement de la dépression et de l’étirement de son axe de talweg (Talweg est une forme isobarique (isobare 1000/1015) et la couleurs verte en forme de V ou de U), représentée ici par le V allongé en trait noir.
Sur cette représentation, la dépression et son talweg induiront des pluies sur les contreforts cévenol.
Le trait noir étant la limite grossière entre les conflits de masse d’air chaude provenant du Maghreb et des masses d’air froide provenant de cette dépression.
Comment savoir que des pluies toucherons les contreforts cévenol ?
Ci-dessous (carte 2) je vous met la représentation des vents pilotant nos dépressions. On observe sur la carte 1 que le conflit des masses d'air aura bien lieu sur le pourtour méditerranéen et précisément entre Hérault, Gard et Ardèche. Le flux en altitude (à hauteur des Cévennes) ci-dessus (carte 2) est orienté Sud-ouest, drainant donc un air chaud mais parallèlement frais sur la face Nord des Cévennes, l’axe de talweg ayant tendance à appuyer sur la masse d’air chaude. Ce flux de Sud-ouest à pour mécanique de faire basculer les vents du sol Sud-est. Drainant à leurs tours de l’air chaud et humide.
Le contexte de méso-échelle
Ci-dessous (carte 3) représentant le vent orienté Sud-est. On peut voir qu’il n’est pas faible. Cette force d’environ 50km/h à tendance à accélérer les phénomènes d’ascendance, augmentant à minima le risque d’eau précipitable donc de précipitation importante. A contrario, s’il a tendance à être plus faible, le potentiel en haut précipitable sera plus faible. En regardant de plus prêt on s’aperçoit que celui-ci « cale » en arrivant sur les contreforts cévenol. En réalité ce vent qu’on appelle « jet de basse couche », draine de l’humidité, s’élève en suivant la géographie du terrain. Il ne cale pas. Cette air humide s’élève pour rencontré de l’air plus frais en altitude soit à hauteur des 5000m d’altitude.
Ce jet de basse couche accroît le taux d’humidité, et par la mécanique des fluides, il se met à pleuvoir. Mais ensuite ?
Et bien déjà ici, il s’agit d’un premier élément pour cerner ce qu’est l’épisode cévenol « simple ».
Celui sans orages ni autres facteurs aggravant.
Si la dépression fait du sur place pendant 24h, 2 jours ou 6 jours, il pleuvra pendant ces temps données.
Des variations de méso-échelle sont observés. Elles conditionnes d’ailleurs le caractère discontinue des pluies ou intermittents dans d’autres cas. Ci-dessous (carte 4) on observe qu’une méso depression de surface ce créé au large du golfe de Gascogne, aggravant alors le caractère en eau précipitable ne donnant donc aucun répit pour cette situation. Pour que ces pluies cessent, il faudra alors attendre que la dépression décide de se déplacer.
Soit elle se résorbe, soit elle remonte repoussée par les hautes pressions du Maghreb.
Faisant diminuer le risque en eau précipitable.
Après ces longues heures de précipitations, la sortie de l’épisode cévenol se fait donc par le balayage d’une anomalie de basse tropopause.
Le vent de cette anomalie est dirigé Ouest-Est, il balaye alors le drain humide accompagné d’un changement de pression repoussant alors toutes formes de précipitation.
A l’arrière de cette bascule il ne pleut donc plus et il fait plus frais.
Ci-dessous (carte 5), l'anomalie de basse tropopause. "Bien évidemment je simplifie au maximum l'explication pour que vous puissiez comprendre, sinon ça va faire 3 pages."
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