Psephurus gladius. Ce poisson spatule chinois, aujourd’hui disparu, n’a plus été aperçu dans le fleuve Yang-Tsé depuis 2003. Nos agents vous demandent la plus haute mobilisation ! De fait, merci à chacun de vous de regarder dans votre dos … si on ne vous en a pas collé un !
Humour, humour … (1)
“Poisson d’Avril, soit ! Mais tu aurais au moins pu faire une blague de taoïste !”
Quoi ?! Ne me tentez pas ! Allez, une petite pour vous éveiller un peu les maxillaires !
“Un jeune apprenti, un jour, vient à l’encontre du sage et le questionne :
“Maître, si je mets du coeur à l’ouvrage, dans combien de temps atteindrai-je le Tao ?”
Le sage le regarde attentivement, de haut en bas, et lui répond : “Dix ans.”
L’apprenti, surpris, poursuit : “Non, je veux dire, si je travaille très dur, combien de...”
Le sage lui coupe la parole : “Pardonne-moi, je t’ai mal jugé. Vingt ans.”
“Attendez, vous ne comprenez pas ! Je suis vraiment...” continue le jeune homme ;
“Trente ans.” conclut le sage.” (2)
Au-delà du rire que suscite cette histoire, un concept très intéressant y est traité. Celui-ci se nomme le concept du P’u. En anglais, il a été traduit en “Uncarved block concept” : Le concept de la roche brute (3).
Il repose sur l’idée que le chemin doit être parcouru dans la simplicité. Il faut désapprendre au lieu de vouloir en apprendre toujours plus.
Tout comme hier, je n’en dis pas plus pour le moment. Voici quatre extraits qui sauront bien mieux vous l’expliquer que moi :
Extrait du chapitre trois :
“Le sage vous garde innocent de toute connaissance et ainsi libéré de tout désir.”
Il est en effet souvent admis que lorsque nous ne connaissons pas l’existence d’une chose, nous ne la regrettons pas : “You don’t know what you’ve missed.” - “Vous ne savez pas ce que vous avez manqué.”
Extrait du chapitre douze :
“Les cinq couleurs aveuglent l’oeil.
Les cinq sons assourdissent l’oreille.
Les cinq saveurs font perdre le goût. (4)
Courir et chasser épuisent l’esprit.
Les biens précieux égarent l’homme.
Ainsi le sage est guidé par ce qu’il ressent et non par ce qu’il voit.
Il renonce à une chose et en adopte une autre.”
Comme on dit : trop d’information tue l’information !
Extrait du chapitre dix-neuf :
“Manifestez de la sobriété ;
Embrassez la simplicité ;
Restreignez l’égoïsme ; (5)
Ayez peu de désirs.”
Extrait du chapitre quarante-huit :
“Dans la poursuite de l’apprentissage, chaque jour quelque chose est accumulé.
Dans la poursuite du Tao, chaque jour quelque chose est délesté.”
Ce ne sera donc qu’une fois que sa vision sera la plus épurée possible, lorsqu’il se sera concentré sur l’essentiel, que l’individu discernera ce qui est réellement important.
La séquence Trading :
Aujourd’hui encore, un lien évident peut être tissé avec les mots de Benoist : c’est dans la simplicité que vous réussirez votre trading.
En voulant ajouter toujours plus d’informations sur votre graphique, de nouveaux indicateurs, des couleurs à foison, vous détournez votre regard et votre esprit de l’essentiel. Il n’y a, en vérité, qu’un prix. Une valeur chiffrée qui monte ou descend au gré des décisions, rarement conscientes, d’un groupe gigantesque dont nous faisons partie.
A l’extrême, nous pourrions n’avoir qu’un nombre sous les yeux, variant chaque seconde.
Bien sûr, l’exercice, dans sa plus pure simplicité, serait alors d’une complexité extrême.
La nature nous a attribué des sens. Servons-nous en. Mais utilisons-les de façon juste, équilibrée, raisonnable.
Un enfant peut réussir à trader car il voit l’essence du trading. Cette essence que nous oublions lorsque nous voulons trop apprendre et trop comprendre. Il n’y a pas à apprendre, il y a à vivre, à ressentir.
Ceci nous amène à un autre point : l’instinct. Faites-vous confiance, plus que vous ne l’accordez à vos indicateurs. Expérimentez le trading avec vos ressentis. Faites corps avec lui jusqu’à ce que le chemin que prend le cours soit une évidence pour vous. Respirez avec lui.
Allez, une dernière courte histoire, pour la forme, parce qu’on est le 1er Avril, et parce que je sais que ça vous plaît au fond !
“Un américain, célèbre savant ayant étudié dans les plus grandes écoles de son pays, voyage un jour dans le but d’acquérir les connaissances du sage.
Tout juste arrivé au temple, il s’empresse d’aller à la rencontre du sage et ne perd pas une seconde avant de lui demander :
“Grand maître, j’ai franchi chaque obstacle que la vie m’a présenté. Le Tao est le dernier, transmettez-moi votre savoir.”
“Prendrez-vous un peu de thé ?” lui répondit le sage.
L’américain acquiesce et regarde le sage remplir sa tasse. La remplir, toujours plus. La tasse déborde, mais le sage continue à verser le thé. Son invité, stupéfait, ne parvient finalement pas à se retenir :
“Mais enfin, vous voyez bien que ça déborde !”
Le sage lui répond : “Cher ami, votre tasse était déjà pleine et vous souhaitiez malgré tout que j’y verse mon savoir. Qu’espériez-vous ?” ”
Merci de votre attention !
(1)