Cette composante est mise en œuvre à partir des SNLE, sous-marins nucléaires lanceurs d’engins. Les engins ce sont 16 missiles balistiques intercontinentaux à tête indépendantes. No panic on va approfondir et démocratiser tout cela.
Quelque part c’est bien de savoir comment ça marche car nous pouvons tous y être confronté un jour… Faut juste l’espérer très fort.
SNLE français partant en mission. Juste devant lui une frégate d’escorte, chargée de mettre en place une bulle de protection surface / air / sous-marine.
D’un point de vue strictement théorique ces système d’arme sont justement fait pour ne jamais être employés.
Le principe de dissuader c’est de montrer à l’adversaire que s’il attaque, il subira une riposte tellement forte que son attaque initiale ne sera qu’un non-sens.
Pour que ce système soit crédible, il doit fonctionner. Il doit être précis. Il doit être infaillible. Pour montrer à mes potentiels adversaires que mon système fonctionne, de temps en temps je tire un missile inerte à partir d’un SNLE en plongée au large du centre d’essai des Landes. Cette partie est intéressante, sensible mais stratégiquement indispensable.
Je dois prouver aux autres que ça fonctionne, les laisser observer (vite fait) mais sans pour autant divulguer le moindre détail technique sensible de mon système.
Il doit être infaillible.
Dans n’importe quelle condition, de guerre totale, de guerre nucléaire totale, en cas d’agression, mon système de riposte doit fonctionner.
Je dois avoir une infrastructure de commandement durcie, des systèmes redondants, des systèmes de transmission fiables pour faire arriver l’ordre de tir à mon ou mes sous-marins en patrouille.
Les temps de réactions doivent être très réduits. En effet un tir de missile balistique USA > Russie > temps de vol 20 minutes, USA > France 15-16 minutes, Russie > France 6-7 minutes.
Les explosions que l’ont peut voir sur le net à l’occasion d’essais à l’air libre ne sont pas conforme à la réalité.
En condition opérationnelle, l’explosion en haute altitude entraînera également un champignon.
Ce dernier provient de l’aspiration (en partie) verticale des poussières pour cause de consommation totale de l’oxygène dans la sphère de l’explosion. En gros un vide est apparu et il est comblé.
Ce sont des tirs avec trajectoires balistiques classiques.
Il existe également des tactiques dites de décapitation pouvant justement être employé à partir des SNLE. Ce tir consiste à être à faible distance et réduire le temps de vol du ou des missiles ayant pour cible des organes gouvernementaux de commandement. L’efficacité militaire de la tête nucléaire sera moindre mais au profit du temps de réaction restreint pour le défenseur, environ 3 minutes pour des cibles comme Paris ou Washington. Si le politique ayant les codes est killé il n’y aura aucune riposte possible.
Concernant la chaîne de commandement et la mise en œuvre à partir du PC Jupiter (Elysée) ou bien n’importe où au moyen de la mallette nucléaire du chef de l’état tout est très rapide, sécurisé aux moyens de codes.
D’après les informations librement disponibles il y a en gros le code gouvernemental, autorisant son porteur à employer l’arme nucléaire. Ce code est en deux parties comme une double vérification sur le net. Puis il y a le code cible. Les codes cibles sont définis en fonction de nombreux scénarios l’histoire de ne pas perdre de temps, c’est une aide à la décision.
Si nous devions être attaqués, que nous avons le temps de détecter la menace via nos systèmes de surveillance satellites et au sol, le chef de l’état fournit aux plus hautes instances militaires son code GOUV et CIBLE.
Quelques instants après cette transmission, la totalité du territoire peut être atomisée, une riposte aura lieu sur l’agresseur…
L’ORDRE (code gouv et target) est diffusé via des stations terrestres ainsi qu’aux satellites de la défense qui vont le répéter en boucle jusqu’à la nuit des temps sur la TBF (fréquence très basse fréquence) ou VLF en anglais, very low frequency bla bla bla.
La TBF est l’unique longueur d’onde permettant à une onde radio de pénétrer assez profond sous la surface de la mer afin d’avertir un SNLE en patrouille lui indiquant qu’il y a un ordre d’engagement.
Cette longueur d’onde est tellement longue (grande) qu’elle est dite kilométrique. Pour émettre sur cette fréquence il faut des antennes dépassant le kilomètre. Au sud de Paris par exemple peut être que certains on déjà pu voir une dizaine d’antennes dans le secteur du péage de la A5 non loin de Melun (77) Elle sont super grandes, je crois 2-300 mètres chacune. En fait c’est une seule et même antenne mais qui court sur les 10 poteaux, le câble transmetteur est continu. Du coup il fait bien plusieurs kilomètres…
Le SNLE va recevoir ce petit signal via l’antenne TBA qu’il remorque. Et oui le SM remorque une très longue antenne de ? plusieurs kilomètres pour capter cette longueur d’onde !
Une fois l’ordre d’engagement reçu, le SNLE coupe totalement ses transmissions. Cela signifie qu’aucun retour en arrière n’est possible. Admettons qu’il y a eu boulette ou je ne sais quoi, c’est trop tard. C’est d’autant plus efficace car irréversible. La logique est qu’il est possible de recevoir des messages de contre ordre de la force ennemie afin de mettre fin à la procédure de tir. Donc coupure des trans.
Le commandant du SNLE ainsi que son second vont procéder chacun de leur côté à l’identification du code gouvernemental. Chacun de leur côté car ils ne peuvent le faire qu’à partir de deux lieux bien distants à bord.
Si le code GOUV.FR est bien authentifié ils vont aller aux postes de tir qui sont eux aussi distants. Chacun va mettre en œuvre sa fameuse clé perso débloquant le système local.
Si tout roule et qu’ils sont raccord sur le bon déroulé du protocole le code CIBLE est entré dans le système.
Je précise qu’à aucun moment, aucun membre de l’équipage, commandant compris ne sait sur qui il va tirer. C’est le code cible qui détermine le nombre de missiles qui vont devoir être mis en œuvre. Tout est pré programmé grâce à cela.
Le SNLE remonte à l’immersion de tir, 50 mètres et procède aux lancements.
Sa zone de patrouille (ultra secrète) est déterminée de manière à pouvoir atteindre toutes les cibles stratégiques majeurs pouvant menacer la France. Il n’a donc pas besoin de se déplacer.
Si ce scénario se déroule, l’équipage est conscient du fait que le territoire national a été totalement rasé. A partir de là je ne sais pas quelles sont leurs procédures, directives… En gros on va où maintenant ?
LA DISSIMULATION EN PERMANENCE
Pour que toute cette séquence puisse se dérouler correctement le SNLE doit être invulnérable dans les profondeurs. Et la sécurité de sa patrouille qui va durer environ 70 jours va débuter dès la sortie du port.
C’est ici que notre Atlantique 2 va montrer son importance et blanchir la zone pour notre SNLE.
La seule manière de contrer un SNLE durant sa patrouille est de le suivre, soit de tomber dessus en le cherchant, soit depuis sa sortie du port.
Le suiveur est un SNA, sous-marin nucléaire d’attaque, un chasseur. Durant la guerre froide, ainsi que de nos jours tout le monde essaye de trouver et pister le SNLE de l’autre.
En cas de conflit disons USA / Russie par exemple, tous les SNA des deux différentes forces procèderons à la destruction du SNLE qu’ils suivent avant qu’il n’ait le temps de tirer. Quand je dis suivre, c’est de très près, tellement près qu’il y a eu dans le passé des dizaines de collisions…
J’ai adoré le film à la poursuite d’octobre rouge qui parle de ce sujet. Le film est tiré d’un livre de Tom Clancy qui est une bonne référence en la matière.
Sachant que la zone de patrouille est top secrète ++ le SNLE doit bien sortir du port en surface, naviguer jusqu’aux hauts fond pour plonger.
C’est à ce moment qu’il y le plus de risques de tomber ses plus grands fans a savoir les SNA des autres…
A l’heure actuelle, afin d’assurer une permanence constante à la mer nous avons non-stop un SNLE en patrouille. Quelques X jours avant la fin de sa patrouille, un autre SNLE quitte le port pour prendre sa relève.
Quelques jours avant sa sortie, une ou deux frégates anti sous-marine ASM vont quitter Brest afin d’aller vérifier s’il y a des fans en attente au large. Un de nos SNA va certainement être de la partie. Un ou plusieurs ATL2 va également quadriller de très vastes zones afin de vérifier qu’il n’y a personne.
Si tout est clair, le SNLE va plonger et aller se diluer dans l’océan. Il va constamment aller rechercher les moindres couches thermiques lui permettant d’être quasi indétectable. Très régulièrement il va faire des coups de sécurité afin de vérifier que personne n’est derrière lui. Le tout à une très petite vitesse, quelques km/h, pas plus. Le tout dans un silence religieux.
Les SNLE modernes sont tellement silencieux… Qu’il y a quelques années, l’un de nos SNLE est entré en collision avec un SNLE britannique lui aussi en patrouille…
Et ce n’est pas étonnant, chacun essaye de se maintenir dans des zones thermiques où la bathymétrie est favorable. Des zones de très faible propagations sonores font que personne ne peut entendre l’autre.
Le SNLE c’est un peu le swing trader, c’est vraiment du long terme, il n’y a pas beaucoup d’action, mais la discrétion est sa mission première.
LE MISSILE BALISTIQUE, LES MIRVs
Un missile c’est un missile. Pas besoin de rentrer dans des détails que je ne maîtrise pas au demeurant.
En revanche les particularités d’un missile balistique lancé à partir d’un sous-marin en plongée sont nombreuses avec beaucoup plus de contraintes qu’un tir d’Ariane 5.
Il est lancé à partir d’un sous-marin en déplacement constant dont la position évolue.
Il est lancé en plongée à environ 50 mètres. La phase mer air est délicate et bourrée de contraintes.
Une fois hors de l’eau la propulsion se met en route et il redevient comme Ariane 5.
Fort de toutes ces contraintes il doit être capable d’être précis et délivrer chaque MIRV avec une précision de 200 – 500 mètres.
Le déroulé d’un lancement.
Le vecteur (missile) qui le sous-marin, propulsé par une sorte de charge d’air comprimé.
En surface la propulsion s’active et le conduit dans les hautes couches de l’atmosphère. En fonction des modèles et pays le premier étage est largué. Le second assure la phase d’accélération pour arriver dans l’espace.
En fin d’accélération le vecteur a une vitesse allant entre 25 et 30 000 km/h. Il me semble que la station ISS se déplace dans ces mêmes vitesses en orbite.
Tout le reste du vol va avoir lieu sans aucune propulsion. La phase d’accélération / impulsion est suffisant. Dans l’espace, hormis l’attraction il n’y a pas grand-chose pour freiner le dernier étage.
Environ 20 minutes plus tard (en fonction de la distance de la cible) la coiffe à l’avant est larguée et les MIRV sont prêtent pour la phase de « distribution »
Chaque missile peut transporter une tête nucléaire unique ou bien des têtes multiples.
Chaque tête (MIRV) est totalement indépendante.
Sur nos missiles il y a 6 à 8 têtes. Cela veut dire que chaque missile va entraîner 6 à 8 explosions nucléaires ciblés.
Au moment voulu, chaque MIRV se décroche de l’étage porteur et va d’une manière autonome se diriger vers sa cible. Il y a également des MIRV leurres qui sont largués dans le même moment.
En effet les défenses anti missile modernes peuvent détecter et tenter de détruire les MIRV dans leur phase de rentrée atmosphérique.
Le but ici est bien de saturer les défenses ennemies et même en cas de pertes de MIRV, quelques-unes termineront leur boulot. Façon de parler… Afin d’optimiser les résultats au but, le MIRV est étudié afin d’être difficile à détecter. Tout est fait afin de réduire sa SER (surface équivalente au radar) en gros il renvoi très peu d’ondes radar à la station émettrice. Ce même travail de recherche est fait sur les avions furtifs.
Le MIRV débute sa rentrée atmosphérique, il commence à perdre de la vitesse progressivement et chauffer fortement. Il subit les mêmes contraintes qu’une météorite qui va en fonction de sa taille brûler totalement ou partiellement.
Cette dernière image est intéressante, on voit ici qu’il s’agit d’un tir d’essai d’au moins 3 missiles balistiques. Les MIRVS sont beaucoup trop groupés, en revanche l’essai permet de valider la rentrée des vecteurs.
En bas à droite on peut voir qu’il s’agit d’un PC3 Orion de l’US Navy qui est chargé de blanchir la zone et faire des prises de vues.
Ci-dessous un PC3, l’équivalent de l’ATL2.
Ici encore il y a du level d’un point de vue technologique…
Arrivant dans la haute atmosphère, et en fonction de la tactique souhaité pour ce MIRV l’explosion se déclenche à une altitude précise.
A partir de là, c’est la fin des haricots dans ce secteur. On va y revenir sur les effets.
L’explosion a lieu en altitude afin de maximiser les effets militaires de la charge nucléaire. Pour chaque puissance il y a une altitude optimale qui va permettre d’être la plus efficace possible.
De ce que je sais ça va de 7 à 10 km d’altitude.
Vous me direz peut-être mais ça fait vraiment haut etc etc et bien je vous répondrais que les armes nucléaires ont hélas bien évolués depuis 1945 et les puissances mise en œuvre sont multipliés par je ne sais combien…
En 1945 s’était de la bombe A qui utilise la fission nucléaire.
A notre époque la totalité des armements utilises la fusion. La bombe H, fusion de noyaux d’hydrogène.
Voilà, nous savons que c’est ultra puissant.
La technique de l’arme.
Sans rentrer dans des détails que je ne maîtrise pas ou ne comprend pas voici ce que je sais.
Pour qu’une bombe H, donc bombe thermonucléaire (à hydrogène) explose. Il nous faut d’abord une bombe A…
Ok si j’ai perdu des traders no stress on va expliquer !!
La différence entre la A et H c’est simplement l’additif qui est utilisé. La bombe A à fission dégage beaucoup d’énergie etc etc, comme au Japon en 1945. Il suffit d’y ajouter en quantité précise (architecture de l’arme) de l’hydrogène + quelques autres matériaux et cette fission à forte température permet au noyau d’hydrogène de fusionner et DECUPLER.
Donc dans le croquis ci-dessus, on voit bien les zones A et B, en A nous avons le détonateur, la bombe A à fission. En B l’additif thermonucléaire.
Pour le détail de la bombe A, le détonateur ?? comment ca marche (simplement)
Ici c’est un peut différent, il s’agit d’une masse critique à atteindre afin d’obtenir la fission.
Dans une bombe A il y a la charge principale qui est formée d’uranium 235. Pour obtenir la masse critique, une quantité précise de plutonium 239 doit rentrer d’une manière brutale avec l’uranium pour atteindre la masse.
Au niveau du schéma de fonctionnement basique, nous avons donc l’U235 au centre, en sphère, autour le P239 et la dernière couche qui entour l’ensemble c’est de l’explosif brisant. En détonant, l’explosif va propulser le P239 qui va s’agglomérer avec le 235.