Faillite de Zenith Life : les taux bas font une première victime en Suisse
Par CHRISTOPHE BOURDOISEAU, À BERLIN - Publié le 16 décembre 2014, à 16h 56
Les taux bas ont fait leur première victime en Suisse avec la faillite de Zenith Life. La Fimna, l'organisme de tutelle du secteur financier en Suisse, a constaté que l'assureur vie n’était plus en mesure de se recapitaliser par ses propres moyens (3,7 millions de francs de Capitaux propres). Les 13 000 contrats ont été confiés à Palladio Assurances SA, détenue par Swiss Life, axa Winterthur, Zurich, Generali et La Mobilière. Cette structure ad hoc de type «Bad Bank» est chargée de récupérer le portefeuille des assureurs vie en faillite afin d'éviter la dissolution des contrats.
Selon la Fimna, l’assureur, qui avait cessé de souscrire de nouvelles polices, n’avait pas constitué assez de provisions pour faire face à la faiblesse des rendements sur le marché des obligations d’Etat en Suisse (0,30%). L’assureur, qui offrait des taux garantis à 1,25%, se trouvait déjà dans une situation de liquidation de portefeuilles («run-off»), mais le management aurait sous-estimé les coûts de ce run-off.
Signal d'alarme pour l'Allemagne
La faillite de Zenith est un signal d’alarme pour tous les assureurs allemands. Le marché suisse de l'assurance vie est assez proche de celui d’outre-Rhin avec des taux garantis supérieurs au rendement des obligations d'Etat. «Les petits assureurs pourraient avoir le même genre de problèmes si le législateur se décidait à ne pas prendre en compte leurs particularités», a prévenu l’expert Hermann Weinmann, cité par le quotidien économique Handelsblatt. L’inquiétude est d’autant plus grande que les Suisses ont déjà mis en application chez eux un équivalent de Solvabilité 2 (SST ou test suisse de solvabilité).