Analyse ce jour d'un zinzin Us :
Ce qu’il s’est passé :
Concrètement, le plan introduit un tarif universel de 10% sur toutes les importations américaines, effectif le 5 avril, ainsi que des droits de douane réciproques supplémentaires avec des taux différents pour les partenaires commerciaux, à partir du 9 avril. Ces tarifs visent à répondre aux barrières commerciales tarifaires et non tarifaires perçues. Les principales taxes incluent :
L'UE fait face à des droits de douane de 20%, tandis que le Royaume-Uni se verra appliquer le « taux universel » de 10%.
La Chine subit une augmentation de 34%, soit 54% de droits de douane au
total.
Ailleurs en Asie, les droits de douane seront de 46% pour les importations en provenance du Vietnam, 32% pour Taïwan, 26% pour l'Inde et 24% pour le Japon, entre autres.
Ces mesures s'ajoutent aux droits de douane déjà en place, y compris les 25% sur l'acier et l'aluminium et plus récemment les 25% sur les automobiles, qui ont pris effet dans la nuit.
A noter qu’il y a plusieurs exemptions :
Le commerce avec le Canada et le Mexique est exclu pour l'instant, bien que les biens « non conformes » avec l'USMCA (le « United States-Mexico-Canada Agreement », qui a pris effet en juillet 2020) soient toujours soumis à un droit de douane de 25%.
Les droits de douane sur les minéraux critiques, l'or, les produits pharmaceutiques, les semi-conducteurs, le bois et le cuivre restent inchangés mais ils font l'objet d'analyse complémentaires.
Ce qui va suivre :
Les questions clés sont de savoir combien de temps les droits de douane dureront et comment les pays vont négocier ou riposter. La date d’application décalée offre une marge de négociation, mais l'histoire montre que ce processus peut être compliqué. Les pays se répartissent généralement en trois catégories : ceux susceptibles de négocier, ceux peu susceptibles de négocier mais peu susceptibles de riposter, et ceux susceptibles de riposter. L'Europe et la Chine ont promis de répondre. Pour l'UE, des délais serrés et des problèmes de TVA ajoutent de la complexité. Les responsables se réunissent le 7 avril pour discuter de leur réponse, certains suggérant une approche échelonnée, en commençant par les services pour minimiser les impacts économiques.
Ce que cela signifie pour l'économie :
Bien que l'incertitude soit élevée, il est important de considérer les risques dans les deux sens : abaisser les barrières commerciales pourrait bénéficier à l'économie mondiale, mais des tarifs élevés et des représailles pourraient aggraver la situation.
Estimer l'impact sur la croissance est difficile en raison de l'évolution de la situation et du manque de précédent historique, ce qui rend difficile la détermination de la manière dont les coûts affecteront les consommateurs ou les marges des entreprises. L'impact sur
l'inflation est également complexe, car les chocs d'approvisionnement et la demande plus faible peuvent se contrebalancer.
En prenant ce que nous savons pour argent comptant, les estimations suggèrent un effet « stagflationniste », les États-Unis subissant le plus grand impact — croissance négative et
Inflation en hausse. Nous estimons initialement que l'annonce récente pourrait réduire la croissance du
pib américain de 1,5 à 2,0% si les droits de douane restent en vigueur, s'ajoutant à l'impact des tarifs antérieurs cette année et augmentant à la marge les risques de récession.
En Europe, la croissance pourrait diminuer d'environ 0,5% au cours des prochains trimestres, compte tenu de l'impact direct sur les exportations et de la détérioration de la confiance des agents économiques.
La hausse des droits de douane de la Chine est significative, mais les mouvements jusqu'à présent cette année ont été moins perturbateurs que lors de la première guerre commerciale en 2018. Les exportations chinoises vers les États-Unis ont diminué à environ 15% du
total des exportations, soit 3% du
pib chinois ; c'est encore significatif, mais cela pourrait être partiellement compensé par un stimulus fiscal.
Sur ce point, la manière dont les décideurs politiques réagissent au niveau national, par le biais de mesures monétaires ou fiscales, pourrait atténuer certains des effets négatifs. L'impact mondial de ce changement de régime est susceptible d’influencer les politiques monétaires vers plus de baisses de taux. À l'annonce, les marchés ont intégré des réductions supplémentaires des taux de la Réserve Fédérale américaine, anticipant un taux de 3,5% d'ici la fin de l'année, avec une première baisse de taux dès la réunion de mai.
La
BCE se réunit plus tard ce mois-ci, les marchés intégrant une probabilité de près de 90% d'une baisse de taux, avec un taux terminal estimé à environ 1,75%.
Ce que cela signifie pour les investisseurs :
L'état final des droits de douane reste incertain car les négociations et les changements de politique se poursuivront, et les marchés refléteront probablement cette incertitude. Cette annonce nous rend légèrement moins optimistes sur les actions américaines et plus enclins à mettre l'accent sur la diversification.
En ces temps incertains, les obligations peuvent offrir stabilité et revenu lors de chocs de croissance, tandis que l'or conserve son statut de valeur refuge. Les investissements alternatifs comme les hedge funds et les
Infrastructures, qui sont moins corrélés aux actions et aux obligations, peuvent également agir comme stabilisateurs efficaces. Les mouvements du marché des devises sont une bonne opportunité de réévaluer l'exposition géographique des portefeuilles. De plus, saisir des opportunités tactiques et gérer la
volatilité élevée grâce à des produits structurés peut aider à naviguer dans cette période.