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Hier, j’ai d’abord pris l’approche d’une mesure du temps sous l’angle de sa durée. Facile. Mais j’aimerais poser à présent la réflexion de savoir quelle durée ces instruments mesurent-ils vraiment ?
Peut-on mesurer le temps ? Est-il réellement fixe, constant, homogène… ?
Il y a énormément d’approches possibles à cette question, je traiterai d’abord de celle de Bergson et de son ouvrage « Essai sur les données immédiates de la conscience » pour l’utilité philosophique qu’elle peut engendrer chez nous autres traders (voir plus bas).
Son parti pris est d’opposé le temps de la science et celui de la conscience, le temps « comptabilisé » et le temps « vécu ». Quand l’homme cherche par différentes complications à diviser le temps, Bergson estime qu’il l’a déjà perdu. Celui-ci serait par essence « continu ».
Alors que le temps mesuré est en effet homogène (1 heure fera toujours 60 minutes), paraît discontinu (après 10h, il sera 11h, puis 12h…), est réduit à une quantité (la somme de durées) et qu’il est divisible, le temps vécu est hétérogène (dans l’ennui, le temps semble s’allonger alors que dans l’action, il s’accélère), il s’exprime dans une continuité, une sensation d’écoulement perpétuel et est indivisible.
En soi, la mesure du temps nous aide à nous structurer et nous donne un sentiment de maîtrise, mais comme le disait Rabelais à l’Abbé de Thélème : « Les heures sont faites pour l’homme, et non l’homme pour les heures ».
Le temps n’est pas une surface, une matière sur laquelle nous pouvons poser des repères. Nous « lisons l’heure » sur nos montres et nos graphiques, mais ceci n’a pas de réalité, nous devrions dire que nous « lisons un repère », et encore, un repère n’existe par nature que dans la notion d’espace...
On pourrait alors s’arrêter ici même pour y trouver un parallèle de réflexion avec le choix des graphiques en UT ou en ticks (qui sont une représentation des évènements et non d’un écoulement temporel fixe).
>>> PRT a d’ailleurs un article intéressant sur le sujet UT vs tick dont je recommande la lecture :
Temps vécu, temps physiologique : le temps de l’Homme
Je viens d’évoquer la question du temps vécu qui semble pouvoir s’étirer ou s’allonger selon les expériences vécues.
Le temps se mesure également différemment d’un individu à l’autre, car si nos papiers d’identité nous font apparaître comme ayant 30 ans (âge chronologique), il peut en être tout autrement pour votre corps (âge physiologique). Là aussi, l’Homme a tenté de mesurer ce phénomène de vieillissement cellulaire sur lequel je ne vais pas m’étendre (vous pouvez commencer par faire mesurer la longueur de vos télomères par exemple !).
Le temps pourrait donc s’écouler différemment selon chacun et surtout selon des facteurs externes. Il ne saurait en ce cas être considéré comme une mesure universelle, quantifiable et existant indépendamment de l’Homme. Il coexisterait ainsi un temps « objectif » (celui des montres), un temps « cosmologique » (ci-dessous), un temps « subjectif » (le temps vécu), un temps « cognitif » (celui du développement humain) etc…
La science, par les outils de mesure qu’elle propose, empêche certes le chaos dans nos sociétés en les structurant, mais dénature ainsi la notion même de temps et en perd la plus grande substance.
Peut-on alors échapper au temps qui passe ?
Existe-t-il un « temps suspendu » autre part que dans notre conscience ? Celui-ci continue-t-il son écoulement quoi qu’il advienne ?
Ce que l’on sait, c’est qu’il peut être « déformé » et nous en arrivons au temps de la relativité générale (l’espace-temps, le temps cosmologique). On commence à entrevoir un nouveau thème qui m’est cher, l’astrophysique.
C’est un sujet complexe et je ne voudrais pas faire trop d’approximations, je laisse donc la place à une vidéo plus pédagogique pour ceux qui seraient tentés de ralentir le flot de la vie ou d’effectuer un voyage vers le futur ou dans le passé (à vos risques et périls vous le verrez !).
Pour ceux qui ont besoin de motivation, l’auteur parle même de débauche romaine et de trou de ver, mais vous ne saurez pourquoi qu’en la regardant (et c’est une source tout à fait respectable bien sûr) !!!
Le temps vient de perdre une première couche : son unicité (et la prochaine fois que vous serez en retard, vous aurez une excuse toute trouvée )
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