"Je suis prêt à négocier (le montant)", a-t-il déclaré aux journalistes. "Mais nous devons payer pour (ce plan)".
Le président américain doit faire face à une forte opposition des républicains, des grandes entreprises et même de certains membres de son propre parti à certains éléments de son projet.
Joe Biden a fait valoir que la position des États-Unis en tant que puissance mondiale prééminente était menacée par la Chine si les investissements qu'il a décrits n'étaient pas réalisés, affirmant qu'il serait inacceptable de ne pas aller de l'avant.
"L'Amérique n'est plus la première puissance mondiale parce que nous n'investissons pas", a déclaré Joe Biden. "Je ne sais pas pourquoi nous n'arrivons pas à comprendre cela".
La Chine, a-t-il dit, "compte sur le fait que la démocratie américaine est trop lente, trop limitée et trop divisée pour suivre le rythme" et "nous ne pouvons pas nous permettre de leur donner raison."
Le président américain a proposé d'investir sur huit ans dans la construction de routes et de ponts, la rénovation de logements, l'élargissement de l'accès à internet, la prise en charge des personnes âgées, le financement de l'industrie manufacturière nationale et la construction de trains à grande vitesse.
Selon la Maison blanche, le plan de Joe Biden n'alourdirait pas la dette du pays à long terme. La plus grande partie du financement proviendrait d'une augmentation du taux d'imposition des sociétés, qui passerait à 28% contre 21% dans le cadre de la réduction d'impôt de 2017 décidée par l'ancien président, Donald Trump.
L'administration Biden a publié plus de détails mercredi sur les composantes fiscales du plan, qui prévoit également des prélèvements plus élevés sur les bénéfices des entreprises à l'étranger, un nouvel impôt minimum sur les bénéfices que les entreprises déclarent aux investisseurs et le financement d'un plus grand nombre de fonctionnaires chargés de faire respecter la loi par l'Internal Revenue Service.
Ces efforts, baptisés "Plan fiscal pour l'Amérique", permettraient de lever 2.500 milliards de dollars sur 15 ans, selon le département du Trésor.
CRITIQUES ACERBES
Le lobby des entreprises et les républicains ont été très critiques à l'égard de l'aspect financier de la proposition.
Pourtant, le chef de la minorité du Sénat, Mitch McConnell, a laissé la porte ouverte à un possible compromis. Il a déclaré mercredi qu'un projet de loi sur les Infrastructures pourrait obtenir le soutien des républicains s'il ciblait les projets traditionnels concernant les routes, les ponts et le haut débit sans "revoir complètement" la réduction d'impôt de 2017.
L'un des plus proches alliés de Joe Biden au Sénat, le démocrate Chris Coons, a lancé un ultimatum aux républicains mercredi. Il a déclaré qu'ils auraient jusqu'à la fin du mois de mai pour négocier un projet de compromis avant que les démocrates n'adoptent leur propre législation.
Une décision prise lundi par le Sénat américain permettrait aux démocrates d'adopter le projet de loi même en cas d'obstruction républicaine, en s'appuyant sur le vote de la vice-présidente Kamala Harris pour départager les deux chambres. Soixante voix sont généralement nécessaires pour surmonter une obstruction.
"J'EN AI ASSEZ"
Le responsable politique de la Chambre de commerce des États-Unis, Neil Bradley, a déclaré que le besoin en Infrastructures n'était pas une excuse pour adopter "des hausses d'impôts qui vont nuire aux entreprises américaines et coûter des emplois américains".
Joe Biden a répliqué en s'en prenant aux entreprises qui paient peu ou pas d'impôts fédéraux.
"Je n'essaie pas de punir qui que ce soit, mais bon sang - c'est peut-être parce que je viens de la classe moyenne - j'en ai assez que les gens ordinaires se fassent plumer", a déclaré le président américain.
Le directeur général d'amazon, Jeff Bezos, a déclaré mardi qu'il était favorable à une augmentation du taux d'imposition des sociétés aux États-Unis dans le cadre d'une réforme des Infrastructures, sans pour autant approuver une des mesures précises formulées par Joe Biden.