Sauf erreur de ma part :
facebook cotée en euro à Franckfort supporte un risque de change.
Pour répondre de façon structurée, je vais te donner le cas d'un français qui veut investir sur les actions US. Pour simplifier, il voudrait s'exposer au
SP500. Il veut investir sur un
tracker. 3 solutions s'offrent à lui :
1. Il investit sur un
tracker SP500 libellé en USD
2. Il investit sur un
tracker SP500 libellé en EUR
3. Il investit sur un
tracker SP500 libellé en EUR hedgé USD
Dans le cas 1, à partir d'un investissement en EUR, il subit un coût de conversion immédiat en USD. Il est ensuite exposé au risque de variation des actions
SP500 en USD comme un investisseur américain lambda. Le jour où il rachète ses part, il subit une conversion immédiate en EUR. Au final sa perf = var EUR/USD*var return(
SP500) - coûts de conversion
Dans le cas 2, il investit en EUR. C'est la même chose in-fine que le cas 1 sauf que pour des raisons pratiques c'est le fonds qui gère la conversion et pas le dépositaire du client. Dans ce cas, les coûts de conversions sont (normalement) plus faibles.
Dans le cas 3, la réplication est parfaitement hedgée. Ainsi le fonds réplique la perf des actions US et le change n'a aucun impact (sauf les coûts de couverture supportés par le fonds).
Pour revenir à ton action
facebook côtée en EUR, on appelle cela un DR (depositary receipt) ou DS (depositary share). Elle permet à une compagnie US de proposer ses actions hors marché US. Ce cas là est similaire au cas 2 ci-dessus. A noter que pour les compagnies étrangères souhaitant être cotées sur une place US (exemple
total ou BNP), on parle de ADR et ADS (A= American).
Après ces considérations techniques, la vraie question est : quel est l'impact du risque de change sur la perf globale ?
Mathématiquement, si l'investissement n'est pas hedgé, perf finale = var change * var perf en devise locale - coûts de conversion (on les considère comme marginaux dans les exemples). Si hedgé, perf finale = var perf en devise locale - coûts de conversion.
Sauf que le risque de change est +/- intégré dans la performance des compagnies. Pour certaines compagnies, une baisse du change peut avoir un effet bénéfique sur ses exports par exemple. Autre exemple, AIR France va suivre de très prêt les var de l'eurodoll car elle se fournie en kérozène USD et donc des vars, en particuliers de CT (effet surprises) peuvent avoir des effet +/- importants sur ses coûts et donc in fine sur sont résultat net.
Ensuite il y a aussi une considération temporelle. A très court terme, des variations majeures de change vont avoir un impact fort sur la perf finale. Mais à long terme on s'accorde à dire que l'impact du change est globalement lissé (= il est in fine pris en compte). C'est clairement le cas pour des indices/portefeuilles suffisamment diversifiés. Maintenant pour des valeurs uniquement, le risque spécifique est bien plus important et dans ce cas, le change peut avoir un impact non négligeable, même à long terme. Dans ce 2ème cas, il convient de se poser la question au niveau fondamental : quel est la sensibilité du CA et des coûts aux change de la boite étrangère dans laquelle je souhaite investir ?
En définitive, quel est la sensibilité du CA et des coûts à l'eurodoll de
facebook à long terme ? => Pas de réponse parfaite bien évidemment