Merci beaucoup me pour cette contribution détaillée.
J'ai tout de même du mal à quitter mon scepticisme sur bien des points.
Comme marchand de bien, tu apportes de la liquidité en prenant un risque contre une contrepartie, dont acte. Néanmoins, ton bénéfice ne provient-il pas d'avantage de l'amélioration du bien ou de son image (rénovation, découpage, commercialisation, etc.) que du risque encouru, propre à toute activité commerciale ?
Et qui profite de ton intervention, dans les faits ? Le vendeur, qui est bien content de se débarrasser d'un bien difficile à écouler, d'où l'idée commune que la bonne affaire se fait au moment de l'acquisition. En revanche, l'acheteur, lui, aurait probablement préféré traiter en direct et économiser ta commission pour acheter pas cher.
D'ailleurs, sur le marché parisien, bien des acheteurs aimeraient une baisse de la liquidité leur permettant d'acheter un toit à un tarif raisonnable...
Tout investisseur institutionnel ou petit porteur de SCPI a bien compris qu'il fallait préférer les titres liquides pour pouvoir s'en départir sans difficulté. Pour autant, en l'absence de trader/market maker/intermédiaires, le commerce continuerait, sans les effets de sur-côtes de l'hyper liquidité ou de sous-côte de l'hypo-liquidité.
Tu parles de richesses engendrées par les valorisations boursières, j'ai du mal à voir le lien entre la richesse des personnes de classe moyenne que je côtoie et ces excès du marché.
Le notaire ou le boucher aimeraient sans doute voir plus de liquidité au moment de la vente de leur commerce, mais ils sont aussi bien contents de rentrer dans le métier avec un ratios de Prix/Bénéfice aussi bas, surtout au moment où ils se lancent dans l'activité ! Le jour où des intermédiaires feront flamber les prix, les prétendants auront du mal à suivre, et c'est exactement ce qui se passe du côté des prétendants à l'agriculture qui n'ont pas de terres familiales.
Les pêcheurs…. Eux la liquidité ils ne l’ont pas et ils en crèvent, face à quelques acheteurs en situation de monopole !
Mais comment espérer plus de liquidité dans un tel marché à partir du moment où les acheteurs se liguent et où les vendeurs n'ont pas d'autre issue ? Pourquoi personne ne leur apporte cette liquidité ? Parce que la liquidité survient quand il y a moyen de faire un bénéfice sur le dos du vendeur, et que dans ce cas précis le vendeur/pêcheur est déjà exsangue... à cause des consortium d'acheteurs qui sont autant d'intermédiaire sensés apporter de la liquidité ! (même chose dans bien des domaines agricoles : lait, viande de porc...) Les acheteurs institutionnels fixent leur prix au plus bas de la même manière qu'un marchand de bien peut faire son prix dans un bled paumé.
Sur les produits dérivés, les épargnants à long terme sont des spéculateurs, il est naturel qu'ils assument un risque sur cette liquidité, et il est douteux qu'ils "bénéficient" des PV générées par les traders intermédiaires dans la mesure où la bourse est un jeu à somme nulle.
"La liquidité est le nerf de la guerre pour diminuer les coûts"
Comment expliquer qu'elle fait flamber le marché immobilier parisien ? Et qu'elle effondre les prix agricoles ?
De mon point de vue, être un apporteur de liquidité au sens strict revient à prendre une marge sans apporter de service. A contrario d'un commerçant qui, a minima, offre au moins le service de vendre localement au détail ce qu'il a acheté au marché de gros.