La Reprise des fusions-acquisitions
Le retour des fusions-acquisitions
Depuis le début de l'année 2013, 18 opérations de fusions-acquisitions de plus de 10 milliards de dollars ont été annoncées totalisant près de 550 milliards de dollars. Ce résultat est important car il est le plus élevé depuis le déclenchement de la crise et le volume des fusions-acquisitions est souvent un indicateur avancé du dynamisme économique. En effet, lorsqu'une entreprise procède à une fusions-acquisitions, c'est généralement le signe qu'elle anticipe, sur les prochains mois ou années, une croissante forte et qu'elle se prépare. Si l'entreprise ne se projetait pas positivement dans le futur, elle aurait tendance à ne pas investir, elle se repliera plus sur elle-même et conserverait sa trésorerie pour passer les mauvais jours.
Un dynamisme des fusions-acquisitions différents
Cette augmentation des flux de fusions-acquisitions dans le monde nous montre cependant que les projections ne sont pas aussi optimistes selon les régions. Si aux États-Unis d'Amérique, le rythme s'accélère, (le troisième trimestre avec plus de 350 milliards de dollars est le plus actif depuis 2000 !), en Europe, l'activité des fusions-acquisitions reste en berne, elle est inférieure de 57 % à celle d'avant la crise. Nous pouvons en déduire que les sociétés américaines anticipent largement une reprise économique alors que les entreprises européennes sont encore hésitantes.
Comme bien souvent, la reprise mondiale, la fin de la crise, sera américaine ou ne le sera pas. Le consommateur américain à un poids majeur dans notre économie globalisée puisqu'il représente à lui seul presque un quart des échanges et de la production. Si Ken et Barbie consomment, tout repart (avec bien entendu des risques d'inflation). Nous pouvons donc percevoir cette reprise des fusions-acquisitions aux États-Unis d'Amérique comme un bon signe pour 2014 pour toute l'économie mondiale, les dirigeants américains anticipent la reprise.
La mondialisation et les fusions-acquisitions
Les années à venir vont voir le nombre de fusions-acquisitions dans le monde augmenter fortement du simple fait de la mondialisation. Les économies d'échelle vont devenir de plus en plus importantes pour la survie même des entreprises. En histoire économique, nous avons vu à de nombreuses périodes ce type de phénomène de concentration des entreprises. Par exemple, il y a 100 ans, il existait plus de 50 constructeurs automobiles en France qui ont été rachetées, qui ont fait faillite… pour in fine n'avoir plus que deux constructeurs nationaux. Cette évolution a été identique dans tous les pays et pour toutes les industries (chemin de fer, aéronautique, informatique…). Nous sommes en train de vivre, avec la mondialisation, une nouvelle phase de concentration des entreprises et celle-ci sera la dernière puis qu’après avoir une concentration nationale (France, Allemagne…), puis régionale (Europe, Amérique, Asie…), nous passons à la dernière étape celle de la concentration des "entreprises monde". La concurrence n'a jamais été aussi faible, l'exemple de l'informatique ou de l'aéronautique est frappant... La concurrence ne se fait plus qu'entre une poignée d'entreprises. La destruction créatrice de Joseph Schumpeter atteint son apogée avec la mondialisation.
Les fusions-acquisitions en Europe
La mauvaise nouvelle de cette reprise des fusions-acquisitions est que l'Europe n'arrive pas à anticiper et prend donc du retard avant même que la guerre économique mondialisée soit repartie. Cette frilosité peut se payer chère dans quelques années, si nous hésitons à investir, à acheter nos concurrents... Ceux-ci le feront à notre place. Le processus est déjà en marche, la zone Europe investit en fusions-acquisitions trois fois moins que la zone américaine... Les Américains se renforcent pour le prochain round de la mondialisation et nous, nous hésitons…
Pour Atlantico.fr
Auteur de l'article :Benoist Rousseau est diplômé de l'université Paris-Sorbonne en histoire économique contemporaine et de la Certification Professionnelle des Acteurs des Marchés Financiers de l'AMF. Il a été professeur d'histoire pendant 12 ans avant de devenir trader en compte propre. Ancien Conseiller en Investissements Financiers, il est aussi écrivain. Son ouvrage "Devenez Trader Pro" est numéro 1 des ventes dans la catégorie bourse depuis de nombreux mois. Intervenant régulier sur TV Finance et divers médias, il est suivi par plus de 150.000 personnes sur les réseaux sociaux.
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