J'aimerais apporter une base de réflexions sur une concurrence indirecte qui commence à se dessiner pour la FDJ.
Je parle des loot box dans les jeux vidéos.
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Les Editeurs de jeux vidéos ont commencé à se rendre compte de la manne financière que représentait ce mode de financement, similaire aux jeux d'argent. Avant, le modèle économique des jeux vidéos étaient de vendre cher le jeu vidéo fini. Cependant, ce modèle nécessite beaucoup d'investissement et le risque que cela finisse en flop est élevé.
Ils ont donc migré vers un système de DLC (=downloaded content). Le jeu était vendu à moitié fini, moins cher. Puis on devait acheter des mise à jours, des DLC, qui complètait le jeu. Cela a permis de diminuer les risques, tout en augmentant les profits !
Ce faisant, ils ont remarqué que proposer du contenu régulier payant, avec l'engagement lié à l'achat du jeu, était plus lucratif. Ce qui a donné ensuite lieu à ces fameux lootbox.
L'idée étant de vendre un jeu gratuit ou presque, à perte, et de faire les bénéfices sur la vente de ces lootbox. Si les jeux vidéos sont aussi peu chères désormais, c'est parce que les Editeurs ont réussi à attraper les "whales" (=baleine en anglais). Ce sont des joueurs accro qui hésitent pas à dépenser des milliers d'euros dans le jeu vidéo. Le bénéfice se fait grâce à eux.
En effet, ces lootbox agissent comme des jeux de hasard et permettent de déclencher le circuit dopaminergique des utilisateurs, l'hormone de la récompense.
D'autant plus qu'il a été déterminé en neurobiologie que le fait d'obtenir une récompense aléatoire, principe même d'une lootbox, déclenchait encore davantage le système de récompense.
Cela est dû à l'anticipation de la récompense. On anticipe, on espère ce que l'on va obtenir ce qui conduit à un shot de dopamine. Si on est déçu, on sera frustré et d'autant plus susceptible de racheter des lootbox si on a pas eu la récompense que l'on souhaitait. Infernal.
C'est la dopamine qui est la cause de l'addiction aux jeux de hasard/d'argents et donc la manne de la FDJ (=c'est aussi cette hormone qui est responsable de l'addiction au trading soit dit en passant).
Cependant, la FDJ est contrainte a des mesures pour protéger ses clients du risque d'addiction lié aux jeux d'argent. Mais pas les éditeurs de jeu vidéos.
Par conséquent, je pense que la FDJ va souffrir de cette concurrence des jeux vidéos, malgré les mesures que commencent à mettre en place les Etats pour catégoriser ces lootbox comme des jeux d'argents et donc imposer des contraintes.
Les "jeunes", la future clientèle de consommateur de jeux d'argent, va être, à mon sens, captif des jeux vidéos. En effet, cette génération est d'ores et déjà habitué aux jeux vidéos, introduit bien plus tôt que les jeux d'argent, limité quant à eux à 18 ans. Et n'auront donc pas forcément le besoin d'obtenir de la dopamine via les jeux d'argents, puisqu'ils l'obtiendront déjà grâce aux jeux vidéos.
Ainsi, sur le long-terme, il faudra que la FDJ arrive à se démarquer des jeux vidéos pour pouvoir garder sa manne et perdurer.