plusieurs figures issues du régime nazi ou de ses organisations ont, après 1945, joué un rôle dans des domaines clés du monde moderne, que ce soit dans l’industrie, la recherche spatiale ou la construction européenne.
Voici quelques exemples documentés :
-Ingvar Kamprad (IKEA) : fondateur de la célèbre chaîne suédoise de meubles, il a reconnu avoir été membre actif d’organisations nazies et fascistes dans sa jeunesse, et avoir entretenu des liens avec Pèr Engdahl, leader du parti nazi suédois
-Wernher von Braun : ingénieur en chef du programme de fusées V2 sous le IIIᵉ Reich, membre du NSDAP et officier SS.
Après la guerre, il est recruté par les États-Unis via l’opération Paperclip et devient l’architecte des fusées Saturn V qui mèneront Apollo sur la Lune
-Arthur Rudolph : responsable de la production des V2 à Mittelwerk (où furent utilisés des travailleurs forcés), il rejoint aussi la NASA et dirige le développement de la fusée Saturn I
-Kurt Debus : ancien membre du parti nazi et officier SS, il devient le premier directeur du Kennedy Space Center
-Walter Hallstein : juriste allemand ayant travaillé sous le régime nazi (notamment dans des structures universitaires alignées sur l’idéologie du régime), il devient le premier président de la Commission européenne (1958‑1967)
-Hans Globke : haut fonctionnaire ayant co-rédigé des commentaires sur les lois antisémites de Nuremberg, il devient chef de cabinet du chancelier Konrad Adenauer et joue un rôle clé dans l’intégration de la RFA à l’Europe de l’Ouest
Après 1945, dans un contexte de guerre froide, les Alliés — en particulier les États-Unis et l’URSS — ont souvent choisi de réutiliser les compétences techniques, industrielles et administratives d’anciens nazis, parfois au prix d’un silence sur leur passé, afin de servir des objectifs stratégiques
(...)
Après-guerre : le Cartel a été démantelé en 1951, mais ses composantes — bayer, basf et Hoechst — sont redevenues des géants mondiaux de la chimie et de la pharmacie :
-Fritz ter Meer : membre du directoire d’IGFarben, impliqué dans la construction de l’usine d’Auschwitz-Monowitz. Condamné à Nuremberg, libéré en 1952, il devient… président du conseil de surveillance de bayer dans les années 1950
-Carl Wurster : chimiste chez IGFarben, impliqué dans la production de Zyklon B. Après la guerre, il devient PDG de basf
-Otto Ambros : chimiste d’IGFarben, spécialiste des gaz de combat. Condamné à Nuremberg, libéré en 1952, il travaille ensuite comme consultant pour de grandes entreprises chimiques, y compris à l’international
-Famille Quandt (bmw, Mini, Rolls-Royce) : Günther et Herbert Quandt, membres du parti nazi, ont utilisé environ 57 000 travailleurs forcés et racheté à vil prix des entreprises aryanisées. Après la guerre, Herbert rachète bmw en 1960, posant les bases du groupe actuel
-Porsche & volkswagen : Ferry Porsche, officier SS, et son frère Ferdinand ont évincé leur associé juif Adolf Rosenberger en 1935. Ils participent à la création de la volkswagen voulue par Hitler
-Friedrich Flick (daimler-Benz) : magnat de l’acier, condamné à Nuremberg pour crimes de guerre, libéré en 1950, il redevient un industriel influent et actionnaire majeur de daimler-Benz
-Continental : l’équipementier a employé environ 10 000 travailleurs forcés, y compris des détenus de camps, pour tester des semelles de chaussures dans des conditions mortelles au camp de Sachsenhausen
Ces cas montrent un schéma récurrent :
-Collaboration active avec le régime nazi (production pour l’effort de guerre, appropriation d’actifs juifs, exploitation de main-d’œuvre concentrationnaire)
-Procès limités après 1945, suivis de réintégrations rapides dans l’économie ou de transmissions familiales
-Héritage économique durable, souvent accompagné d’un silence ou d’une minimisation publique jusqu’à des enquêtes récentes
-Dr. Oetker : l’entreprise de produits alimentaires (poudres à lever, desserts, pizzas surgelées plus tard) a été dirigée pendant la guerre par Rudolf-August Oetker, membre de la Waffen-SS. Après 1945, il reprend la tête du groupe et en fait un géant mondial
-Nestlé : bien que neutre, la firme a fourni des produits au Reich et profité de contrats avantageux dans les années 1940, tout en collaborant aussi avec les Alliés
-Unilever* : ses filiales allemandes ont été intégrées à l’Économie de guerre, produisant margarine, huiles et savons pour l’armée
-coca-cola Allemagne : dirigée par Max Keith, la filiale a continué à prospérer sous le Reich. Quand les importations de sirop américain ont cessé, Keith a lancé la boisson Fanta en 1940, conçue avec des ingrédients locaux
*Unilever est l’un des plus gros fournisseurs mondiaux de produits de grande consommation (alimentaire, hygiène, entretien), avec des marques comme Dove, Knorr, Magnum, Ben & Jerry’s, Persil, Signal, Maille, Amora, Lipton… On les retrouve dans quasiment tous les rayons.
En France, la part de marché d’Unilever dans les supermarchés et hypermarchés est importante
-deutsche bank : a financé directement l’effort de guerre, participé à l’aryanisation d’entreprises juives et géré des comptes liés au régime
-Credit Suisse et d’autres ont facilité la conversion de l’or nazi en francs suisses, permettant au Reich d’acheter à l’étranger
Comptes en déshérence : après 1945, de nombreux comptes appartenant à des victimes juives sont restés bloqués, les banques exigeant des certificats de décès impossibles à fournir
Procès et enquêtes : la Commission Bergier en Suisse (1996‑2001) a révélé l’ampleur des liens financiers helvétiques avec le Reich.
Industriels-financiers : des figures comme Fritz Thyssen (sidérurgie et finance) ou Emil Georg von Stauss (deutsche bank, daimler-Benz) ont soutenu Hitler dès les années 1920‑30
En réalité, l’impact du nazisme sur la finance a été encore plus vaste et systémique que ce qu’on imagine souvent.
Au‑delà des banques et des spoliations directes, il y a eu tout un écosystème financier mis au service du régime, avec des effets qui ont perduré bien après 1945
nombre de banquiers et financiers compromis ont retrouvé des postes clés dans l’Allemagne de l’Ouest ou dans des institutions internationales.
Voici quelques exemples documentés :
-Ingvar Kamprad (IKEA) : fondateur de la célèbre chaîne suédoise de meubles, il a reconnu avoir été membre actif d’organisations nazies et fascistes dans sa jeunesse, et avoir entretenu des liens avec Pèr Engdahl, leader du parti nazi suédois
-Wernher von Braun : ingénieur en chef du programme de fusées V2 sous le IIIᵉ Reich, membre du NSDAP et officier SS.
Après la guerre, il est recruté par les États-Unis via l’opération Paperclip et devient l’architecte des fusées Saturn V qui mèneront Apollo sur la Lune
-Arthur Rudolph : responsable de la production des V2 à Mittelwerk (où furent utilisés des travailleurs forcés), il rejoint aussi la NASA et dirige le développement de la fusée Saturn I
-Kurt Debus : ancien membre du parti nazi et officier SS, il devient le premier directeur du Kennedy Space Center
-Walter Hallstein : juriste allemand ayant travaillé sous le régime nazi (notamment dans des structures universitaires alignées sur l’idéologie du régime), il devient le premier président de la Commission européenne (1958‑1967)
-Hans Globke : haut fonctionnaire ayant co-rédigé des commentaires sur les lois antisémites de Nuremberg, il devient chef de cabinet du chancelier Konrad Adenauer et joue un rôle clé dans l’intégration de la RFA à l’Europe de l’Ouest
Après 1945, dans un contexte de guerre froide, les Alliés — en particulier les États-Unis et l’URSS — ont souvent choisi de réutiliser les compétences techniques, industrielles et administratives d’anciens nazis, parfois au prix d’un silence sur leur passé, afin de servir des objectifs stratégiques
(...)
Après-guerre : le Cartel a été démantelé en 1951, mais ses composantes — bayer, basf et Hoechst — sont redevenues des géants mondiaux de la chimie et de la pharmacie :
-Fritz ter Meer : membre du directoire d’IGFarben, impliqué dans la construction de l’usine d’Auschwitz-Monowitz. Condamné à Nuremberg, libéré en 1952, il devient… président du conseil de surveillance de bayer dans les années 1950
-Carl Wurster : chimiste chez IGFarben, impliqué dans la production de Zyklon B. Après la guerre, il devient PDG de basf
-Otto Ambros : chimiste d’IGFarben, spécialiste des gaz de combat. Condamné à Nuremberg, libéré en 1952, il travaille ensuite comme consultant pour de grandes entreprises chimiques, y compris à l’international
-Famille Quandt (bmw, Mini, Rolls-Royce) : Günther et Herbert Quandt, membres du parti nazi, ont utilisé environ 57 000 travailleurs forcés et racheté à vil prix des entreprises aryanisées. Après la guerre, Herbert rachète bmw en 1960, posant les bases du groupe actuel
-Porsche & volkswagen : Ferry Porsche, officier SS, et son frère Ferdinand ont évincé leur associé juif Adolf Rosenberger en 1935. Ils participent à la création de la volkswagen voulue par Hitler
-Friedrich Flick (daimler-Benz) : magnat de l’acier, condamné à Nuremberg pour crimes de guerre, libéré en 1950, il redevient un industriel influent et actionnaire majeur de daimler-Benz
-Continental : l’équipementier a employé environ 10 000 travailleurs forcés, y compris des détenus de camps, pour tester des semelles de chaussures dans des conditions mortelles au camp de Sachsenhausen
Ces cas montrent un schéma récurrent :
-Collaboration active avec le régime nazi (production pour l’effort de guerre, appropriation d’actifs juifs, exploitation de main-d’œuvre concentrationnaire)
-Procès limités après 1945, suivis de réintégrations rapides dans l’économie ou de transmissions familiales
-Héritage économique durable, souvent accompagné d’un silence ou d’une minimisation publique jusqu’à des enquêtes récentes
-Dr. Oetker : l’entreprise de produits alimentaires (poudres à lever, desserts, pizzas surgelées plus tard) a été dirigée pendant la guerre par Rudolf-August Oetker, membre de la Waffen-SS. Après 1945, il reprend la tête du groupe et en fait un géant mondial
-Nestlé : bien que neutre, la firme a fourni des produits au Reich et profité de contrats avantageux dans les années 1940, tout en collaborant aussi avec les Alliés
-Unilever* : ses filiales allemandes ont été intégrées à l’Économie de guerre, produisant margarine, huiles et savons pour l’armée
-coca-cola Allemagne : dirigée par Max Keith, la filiale a continué à prospérer sous le Reich. Quand les importations de sirop américain ont cessé, Keith a lancé la boisson Fanta en 1940, conçue avec des ingrédients locaux
*Unilever est l’un des plus gros fournisseurs mondiaux de produits de grande consommation (alimentaire, hygiène, entretien), avec des marques comme Dove, Knorr, Magnum, Ben & Jerry’s, Persil, Signal, Maille, Amora, Lipton… On les retrouve dans quasiment tous les rayons.
En France, la part de marché d’Unilever dans les supermarchés et hypermarchés est importante
-deutsche bank : a financé directement l’effort de guerre, participé à l’aryanisation d’entreprises juives et géré des comptes liés au régime
-Credit Suisse et d’autres ont facilité la conversion de l’or nazi en francs suisses, permettant au Reich d’acheter à l’étranger
Comptes en déshérence : après 1945, de nombreux comptes appartenant à des victimes juives sont restés bloqués, les banques exigeant des certificats de décès impossibles à fournir
Procès et enquêtes : la Commission Bergier en Suisse (1996‑2001) a révélé l’ampleur des liens financiers helvétiques avec le Reich.
Industriels-financiers : des figures comme Fritz Thyssen (sidérurgie et finance) ou Emil Georg von Stauss (deutsche bank, daimler-Benz) ont soutenu Hitler dès les années 1920‑30
En réalité, l’impact du nazisme sur la finance a été encore plus vaste et systémique que ce qu’on imagine souvent.
Au‑delà des banques et des spoliations directes, il y a eu tout un écosystème financier mis au service du régime, avec des effets qui ont perduré bien après 1945
nombre de banquiers et financiers compromis ont retrouvé des postes clés dans l’Allemagne de l’Ouest ou dans des institutions internationales.