Mémoires d’un spéculateur, le livre référence des traders

5 4 2022 - 6 commentaires
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Mémoires d'un spéculateur, le livre référence

J'ai l'honneur de préfacer un monument de la littérature boursière, Mémoires d'un spéculateur dans une édition illustrée chez la maison d'édition Memoria Books. La traduction est la plus récente à ce jour et c'est la seule version illustrée (avec gout, c'est un ami) ce qui en fait la version de référence. De plus, c'est la moins chère. Un beau cadeau à vous offrir ou à offrir.

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Ce livre, écrit par Edward Lefebvre en 1923, est le récit en partie biographique et en partie fictive (et peut-être un jour mythologique) de Jesse Livermore, un spéculateur américain qui déchaîna les passions de son vivant au début du XXe siècle.

Mais attention, ce texte n’est pas comme les autres. Il n’est pas un ouvrage de plus sur la spéculation qui sera oublié avant même que l’encre sèche.

En effet, si vous demandez aux traders professionnels de nommer des personnes qui ont pu influencer leur vision du trading, nombreux seront ceux qui vous citeront spontanément Jesse Livermore et Mémoires d’un spéculateur.

Mémoires d'un spéculateur, le livre qui se transmet de génération en génération

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Mémoires d'un spéculateur

Mais pour quelles raisons ce livre publié il y a plus de 100 ans marque des générations de traders ?

Nous n’écrivons pourtant plus les cours des actions à la craie blanche sur un tableau noir, nous n’utilisons plus les téléscripteurs pour passer nos ordres. Nous sommes dans le monde de l’instantanéité et de la fibre optique passant nos ordres à la vitesse de la lumière.

Nous sommes tellement éloignés de ce monde décrit dans cet ouvrage qu’il pourrait nous paraître obsolète, « ringard », comme une vieille carte postale défraîchie, reflet d’un monde disparu.

Pourquoi donc Mémoires d’un spéculateur est recommandé par le bouche-à-oreille, de forums boursiers en forums de trading, de tweets en newsletters alors que les techniques de trading ont tellement évolué ?

Pourquoi ces pages se transmettent de génération en génération de traders comme un trésor précieux contenant une vérité indispensable pour réussir dans le trading ?

Mémoires d’un spéculateur a quelque chose en plus que les autres n’ont pas… mais quoi ?

Ne vous y trompez pas, vous détenez dans vos mains un trésor historique et une pépite psychologique ce qui en fait LA référence intemporelle dans le milieu du trading et de la spéculation.

Mémoires d’un spéculateur, le témoin des Années Folles

Mémoires d’un spéculateur est d’abord le témoin d’un monde qui a été et qui n’existera probablement plus.

Au fil des pages, nous revivons l’exubérance des Années Folles. Les restrictions de la première guerre mondiale ont beaucoup pesé matériellement mais aussi psychologiquement sur la population. La victoire et la fin de la guerre surnommée « la der des ders » sont un immense soulagement pour l’ensemble de la population.

Les États-Unis d’Amérique connaissent alors une période d’intense activité sociale, culturelle, artistique et une croissance sans précédent qui repose sur une augmentation de la production industrielle et une spéculation boursière débridée sans régulation.

Tout devient possible, la classe moyenne américaine s’enrichit à une vitesse jamais connue dans l’histoire et elle rêve de sa future voiture de luxe en empruntant pour acheter des actions.

Les bookmakers au coin des rues permettent aux modestes ouvriers des usines de Chicago de spéculer sur les compagnies ferroviaires californiennes dont ils ne verront jamais une locomotive. Il suffit de monter dans le train et de voir son patrimoine atteindre des horizons infinis.

Tout américain, quel que soit sa condition, peut / doit spéculer et (tenter de) devenir riche. Tout est possible. Telle est la promesse de ces folles années de bourse marquées par une frénésie de vie qui touche toute la population.

Les historiens appelleront plus tard cette période unique, non sans nostalgie, les Années Folles. Voici les racines de la naissance du rêve américain.

Jess Livermore, l’incarnation du rêve américain…

Jesse Livermore incarne ce rêve américain. Issu d’une famille d’agriculteurs pauvres du Massachusetts, son père le destine naturellement à reprendre la propriété familiale. Il s’enfuit alors à 14 ans, avec cinq dollars en poche et la bénédiction de sa mère, pour échapper à ce destin déjà écrit.

Trois décennies plus tard, profitant du krach de 1907, fort de son intelligence et de son travail, il gagne 1 million de dollars en une seule journée sur les marchés financiers. Il est surnommé le « Roi du coton » à la suite de ses bonnes affaires sur ce marché et il rejoint l’aristocratie new-yorkaise, ayant pour mentor J.P. Morgan.

Mais ce qui fait de Jesse Livermore « une légende », son principal fait de guerre, est son anticipation de l’effondrement des marchés boursiers américains en 1929. Il a pu accumuler en quelques semaines une fortune estimée à 100 millions de dollars en spéculant à la baisse.

Jesse Livermore, le bouc émissaire de la crise de 1929

Ce fils de pauvres fermiers du Massachusetts devient alors l’un des hommes les plus riches de son époque. Surnommé « The Great Bear of Wall Street », « le Grand Ours de Wall Street » par la presse, il est présenté comme l’un des responsables du crash de Wall Street de 1929. Comme à toute époque, pour calmer le peuple, il faut trouver des boucs émissaires pour déresponsabiliser la foule.

Les campagnes de presse des journaux américains, plus pour vendre du papier que pour comprendre les raisons du krach de 1929, lui ont valu une haine féroce d’une grande partie de la classe moyenne américaine qui, en spéculant à crédit, a été ruinée par la débâcle des marchés financiers. Recevant des flots de menaces de mort, Jesse Livermore se replie et il ne sort plus qu’avec un garde du corps armé.

C’est la fin des Années Folles. Le retour à la réalité a été violent. Très violent.

La classe moyenne américaine lutte pour ne pas s’effondrer et tomber dans la misère. Le chômage explose pendant une décennie et l’huissier vient frapper à la porte plutôt que le livreur de la voiture de luxe tant espérée.

Le rêve américain ne sera plus jamais le même. Il a été foudroyé entre le jeudi 24 octobre et le mardi 29 octobre 1929. Et si cela n’avait été finalement qu’un rêve fou, une hallucination collective ?

Les années suivantes montreront hélas que les hallucinations collectives ne sont pas réservées qu’aux seuls américains…

La chute de Jesse Livermore qui fait la légende

Quelques années plus tard, et pour la troisième fois de sa vie, Jesse Livermore est totalement ruiné. Les 100 millions de dollars se sont envolés en fumée. Les raisons de cet effondrement restent floues, un halo de mystère entoure cette déchéance.

Il finit par se suicider le 28 novembre 1940 et laisse une note adressée à sa femme qui dit toute sa souffrance et son amour :

« Ma chère Nina : Je ne peux pas m'en empêcher. Les choses ont mal tourné avec moi. Je suis fatigué de me battre. Je ne peux plus continuer. C'est la seule issue. Je suis indigne de ton amour. Je suis un raté. Je suis vraiment désolé, mais c'est la seule issue pour moi ».

Jesse Livermore, un spéculateur chanceux ?

Certains considèrent Livermore comme le plus grand trader qui ait jamais vécu, mais d'autres y voient un récit effrayant sur les risques des effets de levier par un spéculateur qui ne maitrisait rien.

Par exemple, ses ventes à découvert, avant le tremblement de terre de San Francisco en 1906 et juste avant le crash de Wall Street en 1929, sont légendaires dans les cercles d'investissement. Certains y voient du génie, d’autres de la chance et de l’inconscience.

Je ne m’attarderai pas sur ce débat car ce qui fait le succès de Mémoires d’un spéculateur c’est avant tout sa puissance psychologique.

Mémoires d’un spéculateur, une pépite psychologique

Si ce livre a autant de poids dans la communauté des traders actifs, s’il est recommandé de génération en génération, c’est que nous pour ne sommes pas étrangers au monde que décrit Mémoires d’un spéculateur. C’est notre monde, notre quotidien de trader.

Comme James Livermore, nous passons par des hauts et des bas. Nous luttons en permanence entre notre pulsion de vie et de mort. Nous tentons de contrôler nos peurs, nos doutes, nos angoisses, notre avidité… sur les marchés financiers.

Le chemin du trader est difficile et ingrat.  Mais nous nous accrochons car le trading n’est pas que de la spéculation, de l’argent, c’est aussi, peut-être surtout, un incroyable outil de développement personnel.

Nous sommes face à nous même, nus, sans possibilité de chercher un bouc émissaire. Chacune de nos décisions entraîne des conséquences immédiates. Dans un monde de déresponsabilisation et d’infantilisation, où chacun fuit ses responsabilités par paresse ou lâcheté, être un trader c’est être un adulte, un homme libre qui est responsable de ses choix.

Le trading ne ment pas, il ne triche pas, il nous force à nous regarder dans le miroir en pleine Lumière. Dans le trading, nous sommes notre pire ennemi.

C’est pour toutes ces raisons que depuis des générations et des générations, un trader expérimenté conseille de lire Mémoires d’un spéculateur au trader débutant. Pour l’avertir des dangers sur le chemin, tout en lui précisant qu’il comprendra l’essence de ce livre que quand il aura chuté. Et c’est ce qui fait de ce livre un intemporel qui se transmet comme un bien précieux.

 Une édition hommage de Mémoires d’un spéculateur

Je vous incite à vous laisser porter sans jugement par ce livre. Il est le témoin des années folles de l’Amérique insouciante, entre Jesse Livermore et Al Capone, entre dérégulation des marchés financiers et la prohibition. Une Amérique prise entre ses deux démons historiques, liberté sans entrave et contrôle moral.

Prenez le temps de goûter les illustrations réalisées par Yoann Laurent-Rouault qui transmettent avec tellement de beauté et de force l’atmosphère de ce New York des années 1920, son insouciance, son bouillonnement, sa douceur de vivre, la joie des possibles… de gouter ce monde disparu qui finira à jamais dans les cendres du krach boursier de 1929.

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Benoist Rousseau

Auteur de l'article :

Benoist Rousseau est diplômé de l'université Paris-Sorbonne en histoire économique contemporaine et de la Certification Professionnelle des Acteurs des Marchés Financiers de l'AMF. Il a été professeur d'histoire pendant 12 ans avant de devenir trader en compte propre. Ancien Conseiller en Investissements Financiers, il est aussi écrivain. Son ouvrage "Devenez Trader Pro" est numéro 1 des ventes dans la catégorie bourse depuis de nombreux mois. Intervenant régulier sur TV Finance et divers médias, il est suivi par plus de 150.000 personnes sur les réseaux sociaux.

6 Commentaires pour Mémoires d’un spéculateur, le livre référence des traders

  1. RobEliseo dit :

    J'ai lu le livre la semaine dernière et effectivement il est très fort. Il m'a rappelé la Grèce d'Ayn Rand dans sa puissance psychologique et le désir d'entreprendre et d'essayer qu'il impulse.

    @Benoist, au début du livre il y a un lien vers un Webminaire sur ton site mais le lien ne fonctionne pas. Est-ce que le Webminaire n'est pas prêt ou c'est juste une erreur technique ? Je suis impatient de pouvoir le suivre.

  2. Benoist Rousseau dit :

    Cela a été corrigé, le webinaire sera en direct le 16 avril

  3. RobEliseo dit :

    Génial ! Pressé d'y assister !

  4. Christelle Puyraud dit :

    merci Benoist pour cet article passionnant ! bon courage à toi pour les épreuves que tu traverses en ce moment.

  5. royrogers dit :

    bien écrit ,benoist,bravo

    tu as parfaitement décrit ce livre formidable que j'ai lu il y bien des années et que je relis de temps en temps toujours avec le même plaisir..
    le meilleur livre sur la bourse..

  6. Bertrand dit :

    Bonjour, malgré ma paresse actuelle de la lecture, j ai pu lire entièrement cet article très intéressant.
    Merci

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