Salut ano.
Concernant tes spéculations sur une multiplication des projets de type Lomonosov, elles ne sont pas dénuées de sens mais elles sont toutefois à nuancer !
Une centrale nucléaire mobile, en l'occurrence sur eau, doit répondre à une multitude de critères de suretés, comme une installation classique, et c'est plus compliqué avec une structure mobile et simplifiée à l'essentiel. Il est clair que la Russie n'est pas reconnue pour la plus grande transparence en ce qui concerne la sûreté nucléaire ...
Aussi, ce projet prend sa justification par le caractère isolé de l'endroit à approvisionner mais il me semble aussi qu'il doit alimenter des moyens de production d'énergies fossiles (à confirmer). La où je veux en venir c'est que, si les centrales mobiles aquatiques deviennent la norme pour des problématiques ainsi, même si on a 20 projets, ça ne fait toutefois que la puissance de 4 ou 5 réacteurs récents, avec la consommation en uranium qu'il en découle. De plus, le Akademic Lomonosov est (sont?) un (des?) réacteur(s?) de recherche(s) donc si cette option est retenue, après avoir été approuvée par la communauté scientifique, pense davantage 2050-2060 voir plus tard pour en avoir une 20aine. Et je parle ici de réacteurs électronucléaires et non de recherche.
Par rapport à la part prise par l'achat de l'uranium dans ce que tu appelles "coûts totaux" (je suis intéressé par la source) garde bien à l'esprit que des centrales peuvent être la cible d'une prolongation des opérations, comme c'est le cas en Belgique. Ta prolongation des opérations permet de réduire le coût total même si en pratique c'est beaucoup plus compliqué que ça, puisque même si la centrale est déjà construite, il y a beaucoup de coûts opérationnels autres que l'achat du combustible (sa gestion ultérieure notamment). Finalement, c'est le marché de l'électricité dans le pays producteur (et alentours) qui est la variable la plus importante dans la prévision des revenus du nucléaire... Donc pour bien faire il faudrait quantifier et caractériser les consommations par pays, en fonction de la politique énergétique, pour faire des prévisions réalistes des quantités d'uranium brûlées dans le futur.
Enfin, pour l'analyse de l'influence des devises, il doit y en avoir une. Je ne connais pas encore bien l'organisation de la production d'uranium mais il me semble qu'une vingtaine de pays sont concernés, certains beaucoup plus représentatifs que d'autres, et donc il doit surement avoir une devise de référence, surement le dollar. Ce dernier doit donc influencer le prix. Mais après ce que tu dis, j'ai l'impression comme toi que l'impact est limité.
Finalement, la lenteur des fluctuations de la demande en uranium couplée à une certaine incertitude concernant l'offre rend, je pense, une analyse compliquée. Du moins, je suis persuadé que c'est à travers cette offre/demande qu'elle est la plus pertinente.
Au plaisir de te lire et en espérant avoir apporté quelque chose qui te seras utile
