Pour les taux, il faut voir ça sous un rapport demande ET risque. Tu ne peux pas dissocier les deux. Une plus forte demande fait baisser les taux. Tout comme un risque plus faible. Le taux correspond donc à la fois à la demande et au risque. Tu n'auras pas une entreprise B- qui aura un meilleur taux (plus faible) qu'une AA+.
Moi non plus je ne comprends pas trop la deuxième partie de ton post
Mais attention, lors d'un
qe (achat d'actifs), la BC ne prête pas d'argent à une banque. Ce que fait la BC, c'est créer un surplus de demande afin de faire baisser les taux en créant de la monnaie ex nihilo.
Cette baisse des taux va inciter les gens/entreprises à investir et les intervenants financiers/les banques à investir dans des titres/projets plus risqués. En fait, c'est le phénomène de "crowding out", la BC te dit (très schématiquement hein), si tu veux plus de
rendement, finance les entreprises en achetant leur dette ou en leur octroyant des prêts. Parce que si tu achètes du souverain, tu gagnes très peu; et si tu laisses ton argent dormir, tu perds de l'argent (-0.4%, taux de dépôt de la
BCE).
Donc moi en tant qu'investisseur (fonds de pension, société de gestion, etc.) ou banque, au lieu d'acheter de la dette souveraine qui ne rapporte plus rien ou rester en cash, si je veux du
rendement, je vais devoir acheter des dettes d'entreprises plus risquées (investisseurs) ou prêter davantage (banque). En ce sens, la BC essaie d'inciter les gens à fournir du crédit à l'économie.
Quand la BC file de l'argent contre actif, qu'une banque place du collatéral auprès de la
BCE, là on est plus dans le
qe, c'est un autre mécanisme, lié au refinancement bancaire.
Enfin pour ta dernière question sur les taux immobiliers, les taux souverains sont importants (par ex. le 10 ans Français) mais aussi l'appétit des investisseurs pour ce qu'on appelle les "covered bonds" et MBS (mortgage backed securities). Ce sont des instruments financiers qui permettent aux banques de transférer au marché (aux investisseurs) le risque de crédit de milliers d'emprunts qu'elles ont octroyés à leurs clients et qu'elles vont "regrouper" (pooler) dans cet instrument financier. (Pour info, les
subprimes, c'est la qualité la plus basse, la plus risquée des MBS). On parle de "securitization".
C'est cet appétit pour les covered bonds qui expliquent notamment pourquoi les particuliers italiens peuvent emprunter pour moins cher que l'Etat italien. Un covered bond italien a un
rendement moins élevé que le 10 ans italien par exemple.