Krach de l'Union Générale de 1882
Le krach de la banque de l'Union Générale: Un krach français
S'il n'est pas connu à l'étranger, le Krach de l'Union Générale est une des premières crises financières notable en France. L'Union générale est le nom d'une banque catholique française. Elle est créée est 1875 à Lyon par des monarchistes. C'est ensuite Paul Eugène Bontoux qui en prend possession en 1878. Elle fera faillite 4 ans plus tard, en 1882, ce qui inspire plus tard Zola pour la rédaction de son roman L'Argent.
La reprise de l'Union Générale par Paul Eugène Bontoux
Lorsque l'Union Générale est en difficulté en 1878, seulement 3 ans après sa création. C'est alors que Bontoux s'intéresse à son cas et organise son rachat durant la même année. C'est un homme politique , né en 1820, qui était jusqu'à lors un directeur de petites compagnies ferroviaires. L'objectif à terme de son rachat de l'Union Générale est de créer une grande banque catholique, capable de rivaliser avec les grandes banques formés à partir de capitaux "juifs" comme Rothschild par exemple.
L'entourage de Bontoux est donc constitué de personnalités de tendance conservatrices et religieuse. On retrouve plusieurs personnalités célèbres de la droite, qui investissent dans la banque, tels que des cardinaux et des évêques mais aussi des monarchistes. La croissance de la banque est relativement rapide puisqu'elle se développe même à l'étranger durant la première année où Bontoux est arrivé, via des investissements risqués mais très rentables. En 3 ans, les dépôts de la banque passent de 22 millions de Francs à 110 millions en 1881. Son modèle économique semble rentable, mais rapidement la banque est confrontée à un manque de ressources. Le problème vient en fait des capitaux propres qui sont trop faible par rapport au besoin de la banque. Le capital va donc être augmenté. Il passe en effet à 50 millions de francs en 1879, puis à 100 millions de francs en 1881. Les nouveaux investisseurs sont donc trouvés facilement étant donné que la banque redistribue une part élevée de dividendes à ses actionnaire depuis quelque temps.
Le cours de l'action de l'Union Générale croit rapidement durant la présence de Bontoux. En effet, il passe de 500 francs en 1878 à 3000 francs à la fin de l'année 1881. Cette augmentation du cours ne prend pas en comptes certaines irrégularités de gestion (falsification, actionnaire fictifs,...) qui ont été passés sous silence par la presse financière, étroitement liée à la direction de la banque.
Le krach de l'union générale
Le mois de janvier 1882 est catastrophique pour l'Union Générale. Certaines des banques concurrentes, dont la banque Rothschild, décide de prendre positions baissière sur l'action de l'Union Générale. De plus, fin décembre 1881, Eugène Bontoux et ses associés annoncent une nouvelle augmentation de capital, qui est très mal perçue par les investisseurs. C'est le 2 janvier que l'action commence à chuter après des mois de hausse. Elle passe de 3000 francs le 2 janvier, à 500 francs le 28 janvier 1882. Elle déclare ensuite faillite le 2 février 1882 après une crise de solvabilité. La bourse française est impactée par sa faillite, spécialement les autres banques et les cours baissent fortement. Une crise économique suit la crise financière et se poursuit jusqu’en’ en 1888.
En 1883, Bontoux est condamné à 5 ans de prisons mais il échappe à sa peine puisqu'il part à l'étranger.
Auteur de l'article :Benoist Rousseau est diplômé de l'université Paris-Sorbonne en histoire économique contemporaine et de la Certification Professionnelle des Acteurs des Marchés Financiers de l'AMF. Il a été professeur d'histoire pendant 12 ans avant de devenir trader en compte propre. Ancien Conseiller en Investissements Financiers, il est aussi écrivain. Son ouvrage "Devenez Trader Pro" est numéro 1 des ventes dans la catégorie bourse depuis de nombreux mois. Intervenant régulier sur TV Finance et divers médias, il est suivi par plus de 150.000 personnes sur les réseaux sociaux.
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5 Commentaires pour Krach de l'Union Générale de 1882
On pouvait déjà shorter les actions au 19eme siècle ?
Oui, tu faisais des reconnaissances de ventes sur papier avec l'obligation de les livrer à la personne physiquement dans x jours au prix (les futures 😉 )
Mais il y avait un coût d'emprunt des actions comme aujourd'hui ?
Si oui , fixer sous quel conditions :
-La liquidité du titre comme aujourd'hui
-Les taux d’intérêts directeurs de l’époque ( c'etais centraliser ?)
Non un papier signé entre deux personnes ou deux sociétés, un contrat pur et dur. Donc les clauses pouvaient varier à chaque fois etc
Vraiment du gré à gré au sens noble, une négociation qui n'était pas spécifiquement encadré par un maximum un minimum d'intérêt etc C'était en balbutiement.
Merci pour les précisions :
Je me vois au 19eme siècle , je vous loue mes actions avec un taux intérêts de 15% , supérieur au rendement du dividende ``
T'avais pas intérêts a te planter niveau timing ...
Et les possibilités d'arbitrage monstrueuse en y pensant :
1/-Achat d'actions XYZ
2/ Mise en location a X % d’intérêts ( > rendements du dividende comme ça tu doubles ta rente de capital ...)
3/Vade avec négociations pour avoir un taux d’intérêts faible ...
4/ Encaissement des différences d’intérêts sur la vade + encaissement de dividende + le spread si tu fais ton arbitrage a des prix différents histoire de t'assurer une marge supplémentaire.
Tout est OTC , tu peux abuser de position dominante si tu es une grosse institution ... et faire cela sur beaucoup de valeurs = un vrai business