Est-ce que ça aboutira à quelque chose...?
Y'a des mots forts.
"Je l’ai dit avec force : je crois que la crise que nous vivons peut conduire à la guerre et à la désagrégation des démocraties.
J’en suis intimement convaincu. Je pense que tous ceux qui croient, sagement assis, confortablement repus que ce sont des craintes qu’on agite, se trompent. Ce sont les mêmes qui se sont réveillés avec des gens qu’ils pensaient inéligibles, ce sont les mêmes qui sont sortis de l’Europe alors même qu’ils pensaient que ça n’adviendrait jamais. C’était souvent les plus amoureux d’ailleurs de cette forme de capitalisme et de l’ouverture à tout crin. Moi, je ne veux pas commettre avec vous la même erreur et donc
nous devons réussir à ce que notre modèle productif change en profondeur pour retrouver ce que Futures l’économie sociale de marché, une manière de produire, de créer de la richesse indispensable, mais en même temps de porter des éléments de justice et d’inclusion et une manière d’organiser l’innovation partout dans le monde et l’ouverture mais de faire que chacun y trouve sa part.
Et donc, et je conclurai sur ce point, cela suppose que nous soyons collectivement extrêmement cohérents. On ne peut pas défendre ce que je viens de dire à l’OIT et de dire ensuite quand on est au FMI, autour de la table du Conseil européen « allez, vous allez vous ajuster face à la crise financière et réduire vos droits sociaux ».
Ça doit être terminé et à ce titre les déclarations adoptées par le FMI il y a 15 jours marquent une inflexion historique. On ne peut pas continuer à dire ce que je viens de dire à l’OIT et continuer à dire quand on est à l’OMC “c’est formidable le commerce, il faut négocier des accords avec tout le monde quelles que soient leurs sensibilités sociales ou environnementales, et vive le dumping ça ira mieux, ça enrichit tout le monde.” On ne peut pas continuer à considérer que le monde s’organise en tuyaux d’orgue. C’est terminé, parce que nos concitoyens ne vivent pas les déclarations ou la réglementation de l’OIT d’un côté et du FMI de l’autre ou du Conseil européen, ils vivent leur vie et leur vie c’est le fruit de tout cela et de nos aberrations. C’est pourquoi avec force je vous le dis ici, ce que je vous ai dit là je le dirai dans toutes les enceintes :
je ne veux plus d’accords commerciaux internationaux qui alimentent le dumping social et environnemental, et en tant que dirigeant européen, je le refuserai partout où je n’aurai pas les garanties sur ce point.
Je ne veux plus qu’en Europe nous considérions que le sujet de l’ajustement économique et financier et de la dette prévaut sur les droits sociaux parce qu’à ce moment-là on nourrit les extrêmes,
(la raison évoqué, lapsus? C'est son leitmotiv? ) le doute et précisément la désagrégation de ce qu’est le projet européen lui-même et que
c’était notre responsabilité que d’articuler la part de solidarité qui allait avec. Et donc cette mondialisation nouvelle, ce multilatéralisme à réinventer, c
’est un multilatéralisme d’humanité mais de responsabilité, de responsabilité dans l’entreprise, sur nos territoires, dans chacun de nos pays mais aussi entre nous. J’en prendrai toute ma part, c’est l’engagement que je prends devant vous aujourd’hui cette année en présidant le G7, mais plus largement à chaque fois que j’aurai des combats à mener. Parce qu’aujourd’hui plus que jamais, ce qui a conduit à faire naître l’OIT dans des temps troubles, ce qui a nourri votre organisation internationale alors que la Deuxième Guerre mondiale n’était pas encore achevée, c’est ce qui doit nous amener à ouvrir une nouvelle page parce que de nouveaux conflits seront irrémédiablement devant nous. Cet engagement, c’est celui de la France, ce n’est pas seulement le mien, c’est celui que je prends aujourd’hui devant vous avec l’ensemble des organisations syndicales, patronales et avec le gouvernement et c’est celui que je défendrai dans toutes les instances avec la même vigueur."